Le récap de l’énergie – Que s’est-il passé en mars 2024 ?

tendances marché août 2023

Les prix de l’énergie ont augmenté au cours du mois de mars, soutenus par la hausse des prix du pétrole et du charbon. Toutefois, les fondamentaux du marché restent très solides, ce qui permet aux prix de rester à des niveaux corrects.

De manière générale, les prévisions météorologiques semblent être le principal élément de fixation des prix. Les températures devraient augmenter en avril, et l’allongement des journées devrait faire baisser la demande.

Cependant, le contexte géopolitique continue de provoquer des inquiétudes sur le marché. A cela s’ajoute l’augmentation des prix asiatiques qui dépassent désormais les prix du gaz européen. Il y a donc un risque que les cargaisons de GNL se déplacent de l’Europe vers l’Asie.

Du nucléaire à l’industrie photovoltaïque, en passant par les fluctuations des marchés pétroliers, le mois de mars 2024 a été marqué par des événements significatifs sur le marché de l’énergie.

La révision à la hausse des coûts de construction des futurs réacteurs EPR2 par EDF met en lumière les défis économiques et techniques liés au renouvellement du parc nucléaire français. De son côté, le projet de l’EPR de Flamanville, rencontre un nouveau contretemps dans son lancement. Initialement attendu pour le premier trimestre 2024, le chargement du combustible dans la cuve du réacteur EPR de Flamanville est désormais repoussé à mi-avril au plus tôt, selon l’Autorité de sûreté nucléaire. Par ailleurs, l’Assemblée nationale a débattu sur la fusion de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Ce projet de fusion vise à renforcer la position de la France dans le nucléaire, secteur clé pour la transition énergétique et la souveraineté énergétique nationale. Cette fusion permettrait d’instaurer une nouvelle entité nommée « Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection » dès 2025.

Parallèlement, l’accord de réduction de la production pétrolière entre la Russie et l’Arabie Saoudite, visant à soutenir les cours du brut, souligne l’importance de la géopolitique dans la stabilité des marchés énergétiques. Ces mesures, ainsi que les initiatives des autres pays de l’OPEP+, ont eu pour conséquence une hausse des prix, bien que celle-ci demeure inférieure aux records historiques.

Côté environnement, les émissions de méthane de l’industrie fossile restent une préoccupation majeure, avec des niveaux stagnants à des records alarmants. Cela s’ajoute aux défis climatiques globaux, comme en témoigne l’avertissement de l’ONU sur les risques de nouveaux records de chaleur pour l’année 2024, exacerbant les effets du changement climatique. Dans ce contexte, la baisse des émissions de gaz à effet de serre en France en 2023 marque une étape positive vers l’atteinte des objectifs climatiques, bien que la pression demeure forte pour intensifier les efforts de réduction à l’échelle planétaire.

L’industrie photovoltaïque en France fait face à des défis de taille, notamment une possible pénurie de panneaux solaires adaptés au marché français, exacerbée par une concurrence chinoise dominante. Cette situation met en lumière la nécessité d’adopter des mesures réglementaires pour soutenir l’industrie locale et favoriser une transition énergétique durable.

En parallèle, les entreprises françaises, impactées par des contrats d’électricité signés à des tarifs élevés pendant la crise énergétique, vont pouvoir bénéficier d’une renégociation de contrats, afin d’atténuer l’impact financier sur le tissu économique français. En effet, Bruno Le Maire, a demandé à EDF et aux autres grands producteurs d’énergie de renégocier les contrats d’électricité des TPE, PME et ETI concernées par ces tarifs exorbitants.

Le marché du gaz naturel en mars 2024

Les prix du gaz naturel ont fluctué à la hausse comme à la baisse au cours du mois de mars. Mais ils restent tout de même plutôt stables grâce aux fondamentaux de marché qui sont très solides. En effet, les réserves de gaz sont historiquement élevées pour cette période de l’année, et la demande reste faible. De plus, les approvisionnements en gaz et GNL sont importants.

En milieu de mois, les prix du gaz ont connu une augmentation en raison de la hausse de la demande de gaz pour la production d’électricité qui a été stimulée par la baisse des températures et la faiblesse de la production renouvelable. La hausse des prix du charbon et du pétrole a également entrainé l’augmentation des prix du gaz naturel. En effet, au cours du mois de mars, le prix du pétrole a atteint son niveau le plus haut depuis octobre 2023.

Malgré ces facteurs qui ont entrainé la hausse des prix du gaz, ces derniers restent à des niveaux corrects. Ils devraient repartir à la baisse grâce aux prévisions météorologiques favorables pour les prochaines semaines. En effet, les températures devraient être supérieures à la moyenne saisonnière, et l’augmentation du vent pourrait renforcer la production éolienne.

Attention, toutefois, au contexte géopolitique. Les attaques russes contre les unités de stockage ukrainiennes soulèvent des préoccupations. Ces installations sont considérées comme des réserves supplémentaires pour l’Europe, mais il est désormais peu probable que nous puissions compter sur elles.

Enfin, les prix du gaz en Asie ont augmenté et surpassent maintenant ceux pratiqués en Europe. Cela pourrait donc entrainer une réorientation des livraisons de GNL de l’Europe vers l’Asie.

prix gaz mars 2024

Clôture des prix au 28 mars 2024, avec évolution depuis le 28 février 2024

graphique évolution prix gaz mars 2024

Le marché de l'électricité en mars 2024

Tout au long du mois, les prix de l’électricité ont suivi l’évolution de ceux du gaz naturel.

Les éléments qui ont poussé les prix de l’électricité à la hausse sont les mêmes que sur le marché gazier : hausse des prix du charbon, températures plus froides et faible production éolienne.

A l’inverse, les prévisions de températures plus élevées et la forte production renouvelable ont permis aux prix de baisser à la mi-mars. Mais cette baisse des prix a été freinée par la hausse des prix du charbon due aux dernières sanctions américaines sur le charbon russe.

Par ailleurs, le mois de mars 2024 s’est terminé avec la hausse du prix des émissions de CO2 qui a atteint son niveau le plus haut depuis deux mois.

Toutefois, des perspectives positives s’annoncent pour les prix de l’électricité. Les prévisions météorologiques (plus de vent et de soleil), permettraient d’accroitre la production renouvelable.

prix electricite mars 2024

Clôture des prix au 28 mars 2024, avec évolution depuis le 28 février 2024

graphique évolution prix électricité mars 2024