La Russie et l’Arabie saoudite prolongent l’accord de réduction de production de pétrole pour soutenir les cours

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Dans un contexte économique mondial marqué par des incertitudes, l’Arabie Saoudite et la Russie, deux des principaux acteurs du marché pétrolier mondial, ont récemment pris des mesures drastiques pour influencer les cours du pétrole. En prolongeant significativement leurs réductions de production, ces nations visent à soutenir les prix du brut dans un effort coordonné sous l’égide de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) et de ses alliés, réunis sous le nom d’OPEP+.

Stratégie de réduction de la production de pétrole

L’Arabie Saoudite a annoncé qu’elle maintiendrait une coupe volontaire d’un million de barils par jour jusqu’à la fin du deuxième trimestre 2024, tandis que la Russie réduira sa production et ses exportations d’un total approximatif de 471 000 barils par jour pour la même période. Cette décision s’inscrit dans une série de réductions précédemment annoncées, et est amplifiée par d’autres pays membres de l’OPEP+, qui ont également confirmé des réductions.

Les Emirats arabes unis (EAU) ont donc confirmé qu’ils baisseraient leur production de 163.000 barils par jour jusqu’en juin, le Koweït de 135.000, et l’Algérie de 51.000. Du côté de l’Irak, le ministre du Pétrole, Hayan Abdel Ghani, a indiqué que Bagdad prolongerait aussi la baisse de sa production.

Objectifs économiques et géopolitiques

Ces mesures reflètent une stratégie délibérée pour contrôler l’offre sur le marché mondial, et soutenir les prix dans un contexte de demande incertaine et de croissance économique globalement morose. Pour l’Arabie Saoudite, le maintien de prix du pétrole élevés est crucial pour financer son ambitieux programme de diversification économique. Pour la Russie, les revenus du pétrole restent un pilier essentiel de l’économie, surtout dans le contexte actuel marqué par des sanctions internationales et la nécessité de financer son effort de guerre.

Réactions du marché et perspectives futures

La réaction immédiate du marché à ces annonces s’est traduit par une augmentation des prix, avec le West Texas Intermediate et le Brent atteignant des sommets qui n’avaient pas été vus depuis plusieurs mois (au-delà de 80 dollars). Mais cela reste loin des 140 dollars enregistrés à la suite de l’invasion russe en Ukraine.

Cette tendance est le résultat direct de l’anticipation d’une offre resserrée face à une demande qui, bien qu’incertaine, pourrait se renforcer, notamment en raison de la croissance prévue en Asie. Toutefois, l’unité au sein de l’OPEP+ reste précaire, comme en témoigne le retrait de l’Angola et les tensions concernant les quotas de production. La prochaine réunion de l’OPEP+ à Vienne sera cruciale pour évaluer la solidité de cette alliance et sa capacité à maintenir une stratégie coordonnée à plus long terme.

Quant aux attentes concernant la demande de pétrole pour cette année, elles demeurent floues. L’OPEP anticipe une croissance de la demande assez robuste, s’élevant à 2,25 millions de barils par jour. De son côté, l’Agence Internationale de l’Énergie prévoit une augmentation bien plus modérée, de 1,22 million de barils par jour.