ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie en date du 29 septembre 2023. Dans cet article, découvrez les faits marquants des derniers jours, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous, deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.
Que s'est-il passé la semaine dernière ?
Planification écologique : les annonces d’Emmanuel Macron
Le 25 septembre dernier, Emmanuel Macron a présenté sa stratégie écologique pour les prochains mois et années. Il a abordé divers aspects de la transition énergétique, notamment la maîtrise des prix de l’électricité, le développement des pompes à chaleur, le maintien des chaudières à gaz, ou encore la conversion des centrales à charbon en biomasse.
En ce qui concerne l’électricité, le président français cherche à rendre les prix plus compétitifs tout en assurant la stabilité pour les entreprises et les ménages. Le gouvernement envisage un contrôle plus strict sur les tarifs et la fin du dispositif ARENH en 2025, en faveur de tarifs basés sur les coûts de production.
Face à la fin prochaine du dispositif ARENH, le gouvernement s’efforce de maintenir la compétitivité de l’industrie française en confrontant la concurrence étrangère. Le président a révélé son intention de reprendre le contrôle de l’approvisionnement électrique en octobre, visant ainsi à établir des tarifs qui demeurent abordables pour les entreprises et les ménages. Pour Emmanuel Macron, ces tarifs doivent refléter la compétitivité tout en offrant une clarté à la fois aux ménages et aux acteurs industriels. Le gouvernement s’est également penché sur l’après-ARENH, soulignant la nécessité d’un mécanisme qui reste stable face à la volatilité des prix, tout en visant des tarifs basés sur les coûts de production, en moyenne plus avantageux que ceux de nos voisins.
Pour concilier la lutte contre le changement climatique avec les préoccupations économiques, le président français prévoit de maintenir les chaudières à gaz pour éviter que les zones rurales ne se retrouvent sans chauffage, mais les aides pour leur installation seront progressivement réduites. En parallèle, un plan de rénovation thermique des logements sociaux sera lancé, et des investissements dans la production de pompes à chaleur sont prévus.
En ce qui concerne les centrales à charbon, Emmanuel Macron souhaite repousser leur fermeture prévue en 2024 à 2027, avec l’intention de les convertir ensuite en centrales à biomasse.
Négociations entre EDF et le gouvernement sur les nouvelles règles du marché de l’électricité
Les discussions récentes concernant les règles du marché de l’électricité se sont intensifiées, en mettant particulièrement l’accent sur le prix maximum et la quantité d’électricité nucléaire régulée. Le gouvernement et EDF, après des tensions, sont maintenant engagés dans des négociations visant à trouver un consensus. Emmanuel Macron qui a déclaré vouloir reprendre le contrôle des prix de l’électricité, a incité les deux parties à travailler vers une convergence.
Le gouvernement cherche à limiter les prix de l’électricité pour protéger les consommateurs et les entreprises, en récupérant les éventuels bénéfices excessifs d’EDF au-delà d’un plafond.
Sans le dire officiellement, EDF souhaitait que ce plafond s’élève à 120 €/MWh afin de se laisser de la souplesse financière, alors que les prix actuels tournent autour de 130 euros/MWh. Mais l’énergéticien français a finalement revu ses ambitions à la baisse. En effet, il y a deux semaines, le groupe a mis en vente des offres pour la fourniture d’électricité prévue pour l’année 2027, avec des prix légèrement inférieurs à 100 euros/MWh. La fourchette de prix envisagée se situe entre 70 €/MWh et 100 €/MWh.
Les discussions portent également sur la quantité d’électricité soumise à ce prix maximum, avec une prévision de production nucléaire de 280 TWh pour les particuliers et les PME. Le gouvernement pourrait réduire cette quantité régulée si EDF acceptait de baisser le prix, ce qui encouragerait EDF à produire davantage.
Une partie de l’électricité non régulée pourrait être proposée à de grandes entreprises, moyennant des contrats de long terme plus coûteux. L’objectif est d’atteindre un accord d’ici mi-octobre pour une nouvelle régulation applicable d’ici fin 2025.
Empreinte carbone : les Français bien loin des objectifs en 2022
Selon une récente étude menée par le Citepa et l’Association pour la transition Bas Carbone, la France est loin de respecter les objectifs de l’Accord de Paris en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Pour atteindre la limite de deux degrés de réchauffement d’ici la fin du siècle (de préférence +1,5%), chaque citoyen français devrait émettre en moyenne deux tonnes de CO2 par an. Cependant, l’étude révèle que l’empreinte carbone moyenne des Français en 2022 s’élève à environ huit tonnes de CO2 par an, soit quatre fois l’objectif nécessaire pour limiter le réchauffement à 2°C.
L’étude met en évidence que les revenus jouent un rôle déterminant dans cette empreinte carbone, avec des émissions plus élevées chez les tranches de revenus supérieures. Les principaux secteurs contribuant à cette empreinte carbone sont les transports (25%), l’alimentation (23%), le logement (18%) et les services sociétaux (18%).
Les transports, en particulier les voyages en avion, sont le principal facteur d’émissions pour les revenus les plus élevés, représentant jusqu’à 39% des émissions totales de la tranche la plus élevée de revenus. Cependant, l’étude souligne que le niveau de revenu n’explique pas tout, car l’empreinte individuelle dépend également des biens durables et de la proportion du revenu consacrée à la consommation.
En fin de compte, l’étude révèle que peu de Français émettent moins de cinq tonnes de CO2 par an (6%), et aucun n’a une empreinte inférieure à trois tonnes. Cela souligne le défi que représente la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour atteindre les objectifs climatiques de l’Accord de Paris.
Au-delà de la France, un rapport annuel lié à la COP26 appelle les pays à collaborer pour accélérer la transition vers des technologies plus respectueuses de l’environnement dans des secteurs tels que l’électricité, le transport terrestre, l’acier, l’hydrogène, l’agriculture, le BTP et le ciment. Bien que certaines technologies propres connaissent une croissance significative, d’autres secteurs progressent plus lentement, tels que l’acier, l’hydrogène et l’agriculture, nécessitant des efforts plus importants pour atteindre les objectifs climatiques.
Focus sur le marché du gaz naturel
Les prix spot du gaz naturel ont baissé la semaine dernière, clôturant à 37,175 €/MWh le vendredi 29 septembre.
Les PEG CAL-24 et CAL-25 ont suivi la même tendance puisqu’ils s’élevaient respectivement à 47,025 €/MWh et 44,104 €/MWh le vendredi 29 septembre.
Les prix du gaz ont baissé grâce à des fondamentaux optimistes sur le marché du gaz européen. En effet, les stocks sont actuellement remplis à 95% et les flux de GNL sont stables. De plus, les prévisions de températures pour la semaine prochaine ont été revues à la hausse.
Cependant, il y a peu de place pour des corrections baissières majeures en raison des perturbations de production dans les champs gaziers norvégiens et du prix du pétrole.
Focus sur le marché de l'électricité
Les prix spot de l’électricité ont également baissé la semaine dernière clôturant à 94,72 €/MWh le vendredi 29 septembre.
De leurs côtés, les CAL-24 et CAL-25 ont baissé. Ils s’élevaient respectivement à 128,85 €/MWh et 120,54 €/MWh le vendredi 29 septembre.
Tout comme les autres combustibles, les prix de l’électricité continuent de baisser grâce à la disponibilité nucléaire et à l’amélioration attendue de la production éolienne. En effet, les conditions météorologiques clémentes, l’offre soutenue et la baisse de la demande contribuent à faire baisser les prix de l’énergie.
Les prix des émissions de CO2 poursuivent leur tendance baissière puisqu’ils s’élevaient à 80,84 €/t le vendredi 29 septembre.