Le dimanche 11 février 2024, la centrale électrique à charbon de Saint-Avold, située en Moselle, a été démolie pour faire place à une future usine de production d’hydrogène.
« C’est une destruction qui en fait est une renaissance, puisqu’on détruit cette tour aéroréfrigérante pour pouvoir construire à la place un gros projet de production d’hydrogène qui sera l’avenir du site », a exprimé Jean-Michel Mazalèrat, directeur de GazelEnergie, la société qui exploite ce complexe.
Parmi les six tours de refroidissement présentes sur le site, une seule sera conservée jusqu’à la transformation complète de la centrale en un site de production d’hydrogène d’ici 2027. Cette ambition avait été révélée en septembre 2023 par le président Emmanuel Macron. La centrale de Saint-Avold est l’une des deux dernières encore opérationnelles sur le territoire français, avec celle de Cordemais qui se trouve en Loire-Atlantique.
Perspectives pour 2030
Les deux sites envisagent leur conversion vers la biomasse, mais Saint-Avold aspire à se métamorphoser en une « éco-plateforme ». Elle anticipe la réalisation d’initiatives supplémentaires telles que “Emil’hy”, visant à produire de l’hydrogène à faible teneur en carbone et renouvelable par électrolyse de l’eau d’ici 2027. La finalisation des études d’ingénierie est imminente et une consultation publique est programmée pour la fin février. Le développement global du projet est estimé à sept ans.
Pour 2030, le projet ambitionne une capacité de production totale de 400 MW et une fabrication de 56.000 tonnes d’hydrogène par an. L’étape préliminaire devrait principalement approvisionner l’entreprise sidérurgique allemande Saarstahl Holding Saar (SHS), localisée juste en face. Ce projet représente un investissement de 780 millions d’euros.
Initialement prévue pour une fermeture au début de l’année 2022, l’installation a été requise en janvier 2023 et en janvier 2024 afin de garantir l’approvisionnement énergétique national dans un contexte de crise énergétique.
Renaissance industrielle en Moselle
Un projet additionnel de recyclage des plastiques est également prévu pour être implanté sur la plateforme de Carling-Saint-Avold. L’énergie renouvelable nécessaire sera fournie par GazelEnergie. Les initiateurs du projet ont annoncé début février un objectif de démarrage opérationnel pour 2027, ce qui devrait générer 200 nouveaux postes.
Après les restructurations industrielles qui l’ont fortement impactée, la Moselle séduit de nouveau les investissements. À long terme, l’ensemble des initiatives du secteur devrait créer 2.500 emplois.