Point hebdo : le marché de l’énergie du 20 au 24 juin 2022

ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie du 20 au 24 juin 2022. Dans cet article, découvrez les faits marquants de la semaine, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.

Que s'est-il passé la semaine dernière ?

Premières alertes sur les approvisionnements en gaz pour plusieurs pays de l'UE

Depuis plusieurs semaines, certains pays membre de l’Union Européenne peinent à conserver leur stock de gaz suite à l’arrêt des livraisons en provenance de la Russie. Face à la situation actuelle, l’agence de l’Energie danoise a annoncé, lundi dernier, activer le premier niveau d’alerte sur ses approvisionnements en gaz. D’autres pays, notamment la Suède ont, dès le lendemain, suivi le même chemin. Ce système d’entraide, mis en place il y a quelques années par l’Union Européenne, permet aux Etats membre, se trouvant en difficulté, de bénéficier de l’aide d’autres Etats membre de l’UE. Il existe trois niveaux d’alerte en fonction de la situation de l’Etat en difficulté : le niveau de “Pré-alerte” se concentre principalement sur la surveillance des approvisionnements, le second niveau “alerte” a pour but d’augmenter les prix pour faire baisser la demande et le niveau d’“urgence” donne le droit au gouvernement d’imposer, au secteur de l’industrie, de réduire ses consommations. En déclenchant le premier niveau, la Suède et le Danemark assurent que la situation n’est, à cet instant, pas critique puisque les stocks en gaz du Danemark sont pleins à hauteur de 75% environ. L’Allemagne, de son côté, a rempli 58% de ses stocks, ce qui représente un niveau bien plus élevé que les autres années. Or, si les livraisons de gaz n’augmentent pas considérablement, le niveau de stockage de 90%, comme l’exige la loi allemande, ne sera pas atteint pour affronter l’hiver prochain. C’est pourquoi, l’Etat allemand a déclenché, jeudi dernier, le deuxième niveau d’alerte.

La France veut remplir ses stocks de gaz avant l’hiver !

La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a déclaré vendredi vouloir remplir les stocks de gaz à 100% d’ici le 1er novembre afin de sécuriser l’approvisionnement pour l’hiver, et d’éviter d’éventuelles difficultés dans le futur. Pour rappel, l’objectif initialement prévu par la réglementation s’élevait à 85%. Le gouvernement appelle donc les fournisseurs de gaz à continuer à reconstituer leurs stocks malgré des prix de marché extrêmement élevés. Si les fournisseurs ne constituent pas suffisamment de réserves, les opérateurs de stockage Teréga et Storengy devront acheter eux-mêmes les volumes de gaz nécessaires. Ils risquent donc de perdre de l’argent, surtout s’ils revendent le gaz stocké à des prix inférieurs l’an prochain, mais une “garantie publique” est prévue afin que l’Etat prenne en charge leurs pertes. Les stocks de gaz de la France sont actuellement remplis à 58,6%, en hausse de 13 points par rapport à la même période l’année dernière.  

Evolution des tarifs d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE)

La semaine dernière, la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) a indiqué que les grilles tarifaires des tarifs d’utilisation des réseaux publics d’électricité allaient évoluer au 1er août 2022. Conformément aux règles établies par la CRE, les tarifs évoluent chaque année en tenant compte de l’inflation prévisionnelle, d’un coefficient X d’évolution annuelle défini dans les délibérations tarifaires, et d’un coefficient K qui concerne le compte de régularisation des charges et des produits d’Enedis (TURPE HTA-BT) et de RTE (TURPE HTB). 

Le tarif d’utilisation des réseaux publics de distribution d’électricité évoluera donc de +2,26 %. Quant au tarif d’utilisation des réseaux publics de transport d’électricité, il évoluera de -0,01 % au 1er août 2022.  

Focus sur le marché de l’électricité

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Les prix spot de l’électricité ont continué à augmenter jusqu’au mercredi 22 juin, s’élevant ainsi à 383,14 €/MWh. Ils ont ensuite baissé en fin de semaine pour clôturer à 302,60 €/MWh le vendredi 24 juin.  

Le CAL-23 a baissé en début de semaine, pour augmenter ensuite le reste de la semaine, clôturant à 321,53 €/MWh vendredi dernier, soit une augmentation de 4,46 % depuis le vendredi 17 juin. De son côté, le CAL-24 a également baissé dès le début de la semaine et est ensuite resté aux alentours des 198 €/MWh tout au long de la semaine. Il s’élevait à 197,83 €/MWh vendredi dernier, contre 201,88 €/MWh le vendredi 17 juin, soit une baisse de 2 %.  

Malgré quelques variations, les prix de l’électricité restent à la hausse. En effet, plusieurs pays européens souhaitent augmenter leur production d’électricité à base de charbon afin de pouvoir baisser la production à base de gaz, et ainsi réduire leur dépendance au gaz russe. C’est notamment le cas des Pays-Bas et de l’Allemagne qui ont pris la décision d’utiliser davantage de centrales à charbon, ce qui a entrainé une forte hausse des prix. Ces perspectives de production d’électricité plus polluante ont donc généré une augmentation des prix des émissions de CO2. Le Parlement Européen a d’ailleurs approuvé, mercredi dernier, le nouveau système d’échange de quotas d’émission, avec des ambitions à court terme revues à la baisse mais une plus forte baisse des émissions d’ici 2030.  

Focus sur le marché du gaz naturel

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* Le changement d’année calendaire en janvier a eu un impact sur la courbe (forte baisse), alors que les prix, eux n’ont pas baissé dans cette mesure.

Du côté du gaz naturel, les prix spot ont augmenté continuellement la semaine dernière clôturant à 118,420 €/MWh vendredi, contre 101,098 €/MWh le 17 juin, soit une semaine plus tôt. 

Les PEG CAL-23 et CAL-24 ont atteint un nouveau pic jeudi dernier pour redescendre ensuite légèrement le lendemain. Ce vendredi, ils traitaient respectivement à 91,24 €/MWh et 60,45 €/MWh, soit une augmentation de 13,60% pour le PEG CAL-23 et de 0,13% du côté du PEG CAL-24 depuis le 17 juin dernier. 

L’arrêt des livraisons de gaz en provenance de la Russie, l’incendie dans le terminal de gaz Freeport LNG basé aux Etats-Unis et les retards annoncés concernant les travaux de réparation de Nord Stream 1, entrainent de fortes perturbations quant à l’approvisionnement en gaz vers la France et vers l’Europe. Les prix sont également soutenus par des problèmes détectés sur les compresseurs dans le terminal GNL de Portovaya et celui présent sur le champ gazier Troll. Tant que l’approvisionnement en gaz ne sera pas stabilisé, les prix conserveront une tendance haussière. 

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