Prix de l’électricité en 2025 : les tarifs au MWh et les évolutions à connaître

Modifié le :
06/11/2025
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En 2025, le marché de l’électricité en France devrait connaître une relative stabilisation. Malgré les tensions géopolitiques qui continuent d’exercer une influence imprévisible sur les prix de l’électricité et du gaz naturel, une tendance à la baisse se dessine pour l’année à venir. Cette évolution marquerait une rupture après deux années marquées par des crises énergétiques successives. Toutefois, le marché européen reste sujet à de fortes fluctuations, sous l’effet des enjeux géopolitiques, des ajustements des politiques énergétiques et des variations de l’offre et de la demande.

Les prix de l’électricité 2025 sur les 7 derniers jours

  • Les prix futurs de l’électricité poursuivent leur repli, dans le sillage du gaz et grâce à une bonne disponibilité du parc nucléaire.
  • En France, le projet VNU pourrait être abandonné dès ses débuts, tandis qu’EDF serait sous pression pour déployer des contrats pour différence (CfD) après la fin de l’ARENH.
  • Les prix des droits d’émission de CO2 ont oscillé dans une fourchette de 77 à 79 €/t, avec des achats qui se sont manifestés lors des baisses.

Prix baseload de l'électricité sur les 7 derniers jours

DateBL Cal26BL Cal27BL Cal28BL Cal29
06/11/202554,31 €/MWh57,20 €/MWh60,78 €/MWh64,88 €/MWh
Écart J-1-1.79 %-0.87 %-0.65 %-0.38 %
Écart J-7-0.89 %0.39 %0.56 %0.2 %

Prix peakload de l'électricité sur les 7 derniers jours

DatePL Cal26PL Cal27PL Cal28PL Cal29
06/11/202560,20 €/MWh64,90 €/MWh70,00 €/MWh75,58 €/MWh
Écart J-1-1.63 %0 %-0.61 %-1.16 %
Écart J-7-1.87 %0.23 %-1.69 %-1.97 %

💡 Que signifie CAL ?

Sur le marché de gros de l’électricité, les contrats CAL (pour Calendar) permettent d’acheter un volume d’électricité en avance pour une période donnée. Ainsi CAL26 correspond par exemple au prix en euro/Mwh pour une fourniture sur l’année 2026.

Analyse des marchés à terme & prévisions 2026–2027

Sur le marché de l’électricité, les contrats à terme – également appelés contrats « CAL » (pour calendar year) – permettent d’acheter un volume d’électricité à prix fixe pour une livraison future. Ces produits financiers, principalement négociés sur le marché EEX (European Energy Exchange), sont essentiels pour anticiper les évolutions tarifaires et sécuriser ses coûts d’approvisionnement à moyen terme.

Tendances observées sur les prix CAL pour les années à venir

Les prix CAL reflètent les anticipations des marchés sur le coût de production future, en intégrant l’évolution attendue de plusieurs paramètres : disponibilité du parc nucléaire, prix du gaz, quotas de CO₂, montée en puissance des énergies renouvelables, ou encore tensions géopolitiques.

Pourquoi les prix à terme sont stratégiques pour les entreprises ?

Pour les professionnels, notamment ceux ayant une consommation élevée et prévisible, les contrats à prix fixes indexés sur les CAL26 ou CAL27 peuvent représenter une opportunité de sécuriser des prix compétitifs, dans un contexte où le marché semble se stabiliser. À l’inverse, une entreprise exposée au marché spot (prix journalier) reste vulnérable aux hausses imprévues.

Il est donc crucial de comparer les offres de marché à prix fixes proposées par les fournisseurs à ces niveaux de référence, en tenant compte également de la composante fiscale (TVA, accises) et du TURPE.

Fin de l’ARENH : un tournant pour les prix à terme

La disparition de l’ARENH (Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique) au 31 décembre 2025 va profondément transformer la structure du marché. Ce mécanisme permettait aux fournisseurs alternatifs d’acheter de l’électricité nucléaire à un prix administré de 42 €/MWh (puis 70 €/MWh en 2024–2025).

À partir du 1ᵉʳ janvier 2026, l’ARENH sera remplacé par un système de taxation des revenus nucléaires, via le Versement Nucléaire Universel (VNU). Le prix auquel les fournisseurs achèteront l’électricité dépendra donc davantage du marché de gros, ce qui pourrait entraîner une volatilité accrue et une hausse des prix CAL26 et suivants si la production est insuffisante ou si les conditions de marché deviennent défavorables (tension sur le gaz, baisse du nucléaire, hiver rigoureux, etc.).

Prévisions 2026–2027 : prudence et scénarios

Si les tendances actuelles indiquent une légère baisse à moyen terme, plusieurs éléments doivent être surveillés pour anticiper les évolutions futures :

  • Production nucléaire : disponibilité effective du parc, y compris l’EPR de Flamanville, reste un facteur déterminant.
  • Prix du gaz et du CO₂ : une hausse de ces indices pourrait renchérir les prix à terme.
  • Capacité de production renouvelable : leur montée en puissance permettra de limiter la pression sur le prix de gros.
  • Climat et saisonnalité : des hivers froids ou des sécheresses prolongées pourraient peser sur l’équilibre offre-demande.

Les actualités du prix de l’électricité au vendredi 31 octobre 2025

Évolution des prix de l’électricité depuis le 1er janvier 2025

Depuis le 1er janvier 2025, le marché de l’électricité a connu d’importantes fluctuations, influencées par des facteurs économiques, climatiques et réglementaires. Comprendre l’évolution des prix sur cette période est essentiel pour anticiper les tendances et adapter sa stratégie d’achat ou de vente d’énergie. Cette section propose un panorama complet de l’évolution des prix de l’électricité en 2025, en distinguant les principales catégories de prix : prix futurs (contrats à terme), prix spot (marché de court terme) et tarif réglementé de vente (TRV). 

Prix futurs (contrats à terme)

évolution prix électricité 2025
Évolution du prix de l'électricité sur le marché de gros pour les années 2026, 2027, 2028 et 2029 depuis le 1er janvier 2025.

💡 Analyse de l’évolution du prix de l’électricité en 2025 sur les marchés des contrats à terme

En 2025, les prix de gros de l’électricité montrent une nette tendance à la baisse pour les calendriers 2026–2029, marquée par deux pics de hausse bien visibles en février et juin.

  • Le pic de juin s’explique par les annonces récentes sur la corrosion sous contrainte dans les réacteurs nucléaires, renforçant l’incertitude sur la production nucléaire française.
  • Quant au pic de février, il résulte d’un hiver particulièrement froid, avec une hausse de la demande de gaz et des prix du CO₂, exacerbés par le retrait important de stocks européens . Cette envolée des cours du gaz et du CO₂ a temporairement tiré les prix de l’électricité vers le haut.

En résumé, la dynamique baissière de fond du marché a été ponctuellement contrecarrée en février par une pression sur les combustibles et les quotas, et en juin par des préoccupations techniques autour du parc nucléaire.

Tarif réglementé de vente (TRV), évolutions en 2025

Le tarif réglementé de vente (TRV) évolue deux fois par an et reflète à la fois les tendances du marché de l’électricité et les décisions des pouvoirs publics. Après une première baisse historique en février 2025, de nouvelles évolutions tarifaires sont attendues dès le mois d’août. Retrouvez ci-dessous un récapitulatif des dernières modifications, ainsi que les prévisions à venir pour mieux anticiper vos dépenses énergétiques.

↘️ 1er février 2025 : baisse du tarif réglementé de vente (en vigueur)

Depuis le 1ᵉʳ février 2025, les tarifs réglementés de l’électricité (TRVE) ont diminué d’environ 15 % – une première depuis dix ans. Cette baisse, liée au recul des prix de gros malgré la hausse des taxes et du TURPE, concerne environ 20 millions de foyers et 1,7 million de TPE.

L’impact varie selon l’option choisie :

  • Heures pleines/creuses : -16 %
  • Offre de base : -14,5 %
  • Option Tempo : -2 %

Seules les entreprises de moins de 10 salariés et avec moins de 2 millions d’euros de CA ou bilan annuel sont concernées. À noter : l’écart entre TRVE et offres de marché à prix fixe se réduit, mais ces dernières restent souvent compétitives.

OptionAbonnement (6 kVA, €/an TTC)Prix du kWh (€ TTC)
Base164,64 €0,2016 €
Heures pleines/creuses168,48 €HP : 0,2146 € • HC : 0,1696 €
Tempo167,64 €Jours bleus HC : 0,1288 €
  Jours bleus HP : 0,1552 €
  Jours blancs HC : 0,1447 € • HP : 0,1792 €
  Jours rouges HC : 0,1518 € • HP : 0,6586 €
EJP206,40 €Heures normales : 0,1476 € • Pointe : 1,10376 €

Prix du TRVE (Tarif Bleu) en vigueur depuis le 1er février 2025

↘️1er août 2025 baisse du TRV pour les gros consommateurs

Les tarifs réglementés de vente d’électricité (TRV) devraient évoluer au 1ᵉʳ août 2025, avec des premières prévisions disponibles :

  • Baisse d’environ 2 % du prix du kWh
  • Hausse d’environ 13 % du prix de l’abonnement
  • Facture annuelle quasi stable pour un foyer moyen
  • Hausse sensible pour les petits consommateurs (studios, résidences secondaires) en raison du poids de l’abonnement
  • Baisse de facture pour les plus gros consommateurs grâce à la diminution du kWh

Ces évolutions seront confirmées officiellement par les autorités courant juillet.

Évolution des taxes et mécanismes impactants le prix de l'électricité

Le prix de l’électricité en 2025 connaît plusieurs évolutions réglementaires majeures. Voici les événements principaux qui modifient la structure de la facture pour les entreprises.

↗️ Augmentation de l'accise sur l'électricité en 2025 (en vigueur)

Ce Projet de Loi de Finances 2025 introduit également une augmentation de l’accise sur l’électricité (ex-CSPE). Ces évolutions marquent la fin de certaines mesures exceptionnelles telles que le bouclier tarifaire.

Depuis le 1ᵉʳ février 2025, les taux d’accise en vigueur sont les suivants :

Puissance souscriteMontant de l’accise (ex-CSPE) au 1er février 2025
< 36 kVA33,70 €/MWh
≥ 36 kVA et ≤ 250 kVA26,23 €/MWh
> 250 kVA22,50 €/MWh

ℹ️ À partir de 2026, un nouveau système de classification des entreprises en fonction de leur sensibilité aux prix de l’électricité sera mis en place. Il prévoit des taux d’accise ajustés, variant de 7,5 €/MWh pour les grands consommateurs à 0,5 €/MWh pour les industries hyper électro-intensives.

↗️ Augmentation de la TVA sur l'abonnement électricité

Dès le 1ᵉʳ août 2025, le taux réduit de TVA sur les abonnements d’électricité sera supprimé. Ce taux passera ainsi de 5,5 % à 20 %.

Cette réforme a pour objectif d’aligner la fiscalité française sur les normes européennes, mais son impact sur les factures d’électricité fait encore l’objet de discussions.

En effet, l’UE impose un taux de TVA unique sur l’ensemble des éléments d’une même prestation, impliquant que l’abonnement et la consommation d’énergie soient soumis à une taxation identique. Jusqu’à présent, la France bénéficiait d’un taux réduit de 5,5 % sur la partie fixe des factures d’énergie. Cette exonération prend désormais fin afin de se conformer aux réglementations européennes.

↘️ Changement des heures creuses en 2025

À partir de novembre 2025, la répartition des heures creuses évolue pour mieux s’adapter à la production d’électricité renouvelable, notamment solaire. Désormais, au moins 5 heures creuses seront maintenues la nuit (entre 23h et 7h), et jusqu’à 3 heures pourront être ajoutées en journée (11h-17h) durant la période estivale (1ᵉʳ avril – 31 octobre), afin d’inciter à consommer lorsque l’électricité verte est la plus abondante.

Cette réforme, qui concernera près de 14,5 millions de foyers d’ici 2027, implique aussi la disparition de certaines plages horaires historiques, selon les saisons. Le déploiement sera progressif jusqu’en 2027, avec une information transmise aux consommateurs avant tout changement.

ℹ️ La nouvelle répartition des heures creuses en 2025 peut permettre aux entreprises de réduire leur facture d’électricité, à condition de pouvoir déplacer une partie de leur consommation sur les nouvelles plages horaires, notamment en journée. Pour maximiser les économies, il sera important d’adapter ses usages et de suivre l’évolution des offres tarifaires auprès de son fournisseur d’énergie.

👉 Pour tous les détails sur les nouveaux horaires et le calendrier, consultez notre article dédié : Nouvelles heures creuses 2025.

Grilles tarifaires professionnelles : comparatifs et cas concrets

En 2025, les professionnels disposent de plusieurs types de grilles tarifaires selon leur puissance souscrite, leur profil de consommation, et le fournisseur choisi. Bien comprendre ces grilles est essentiel pour identifier les leviers d’optimisation de sa facture d’électricité.

Tarifs réglementés professionnels : base de référence

Les entreprises de moins de 10 salariés, avec un chiffre d’affaires ou un bilan inférieur à 2 millions d’euros, peuvent bénéficier du tarif réglementé de vente d’électricité (TRVE). Ce tarif dépend de la puissance souscrite et de l’option tarifaire choisie.

Exemples de tarifs en vigueur au 1er août 2025 (6 kVA, TTC)

optionabonnement annuelprix du kWh
Base185,94 €0,1952 €
Heures pleines/Heures creuses189,99 €HP : 0,2081 € – HC : 0,1635 €
TempoAbonnement et kWh variables selon couleur/heure (voir fourchettes ci-dessous) 

Ces valeurs de référence proviennent des grilles officielles publiées autour du mouvement tarifaire d’août 2025.
NB : le TRV évolue deux fois par an (février/août).

Tarifs pour les puissances supérieures à 36 kVA : grilles Jaune et Vert

Depuis 2025, des barèmes TRV existent de nouveau pour les profils > 36 kVA (raccordés en BT ou HT), avec une stabilité des barèmes au 1er août 2025, l’évolution résultant surtout du TURPE. En pratique, l’éligibilité au TRV reste conditionnée aux critères TPE de l’article L.337-7, et la majorité des PME/ETI restent orientées vers des offres de marché sur-mesure.

Les offres sont construites sur mesure, en fonction :

  • De la puissance souscrite (ex. : 72 kVA, 160 kVA, 250 kVA ou plus)
  • Du profil de consommation : régularité, saisonnalité, heures pleines/creuses
  • Du choix tarifaire : prix fixe, indexé sur le marché de gros, avec ou sans options spécifiques (effacement, heures super creuses, etc.)

Segmentation par type de client professionnel

Les effets de l’évolution des prix de l’électricité en 2025 ne sont pas uniformes pour tous les consommateurs professionnels. Le type d’entreprise, la puissance souscrite, le profil de consommation ainsi que les modalités contractuelles influencent fortement la structure tarifaire applicable. Une segmentation claire permet de mieux identifier les enjeux propres à chaque catégorie de consommateur.

Petites entreprises et TPE (< 36 kVA)

Les très petites entreprises, artisanats, professions libérales ou commerces de proximité disposant d’une puissance inférieure à 36 kVA peuvent choisir entre des offres de marché et, sous conditions, le tarif réglementé de vente (TRVE).
Dans la pratique, les offres de marché sont souvent plus intéressantes pour optimiser le budget (prix fixe ou indexé, services associés), tandis que le TRVE sert surtout de référence de comparaison.

Caractéristiques principales :

  • Accès aux offres de marché (prix fixe ou indexé) avec marges négociables et options (HP/HC, Tempo, services…)

  • TRVE possible mais pas systématiquement le plus compétitif ; à utiliser comme base de comparaison

  • Souplesse accrue via la personnalisation du contrat (durée, profil de risque, options d’optimisation)

PME et collectivités intermédiaires (36 – 250 kVA)

Pour les entreprises industrielles, PME multi-sites ou collectivités locales de taille moyenne, la puissance souscrite dépasse souvent le seuil de 36 kVA. Ces structures peuvent donc souscrire à des offres de marché, adaptées à leur profil de consommation et à leur stratégie d’achat.

Caractéristiques principales :

  • Offres prix fixe ou indexées (CAL/produits de marché, spot)

  • Options tarifaires spécifiques : heures super creuses, modulation saisonnière, services d’accompagnement

  • Optimisation possible via la gestion de la courbe de charge (calibrage puissance, décalage des usages, alertes)

Ces clients bénéficient d’un levier d’optimisation important : le bon calibrage de la puissance, le choix de l’offre et l’analyse des plages horaires de consommation permettent des gains significatifs.

Grands comptes et sites industriels (> 250 kVA)

Les grandes entreprises, sites industriels à forte intensité énergétique ou établissements publics complexes (universités, hôpitaux, etc.) relèvent de puissances très élevées, généralement supérieures à 250 kVA. Leur consommation importante nécessite une stratégie d’achat structurée, souvent pilotée avec un courtier ou un responsable énergie interne.

Caractéristiques principales :

  • Contrats de marché structurés (appels d’offres, contrats multi-sites, PPA)

  • Suivi de la consommation via télérelève et outils de pilotage (prévision, alertes, KPI)

  • Possibilité de mettre en place des solutions d’effacement, d’autoconsommation ou de stockage

Ces structures sont également concernées par les évolutions fiscales spécifiques (accises différenciées, règles d’exonération), qui modifient la facture selon leur intensité électrique.

Fin de l’ARENH & introduction du Versement Nucléaire Universel (VNU)

L’année 2025 marque un tournant majeur pour le marché de l’électricité en France, avec la fin annoncée de l’ARENH (Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique), remplacé dès le 1ᵉʳ janvier 2026 par un nouveau dispositif : le Versement Nucléaire Universel (VNU). Cette réforme structurelle impactera directement les coûts d’approvisionnement des fournisseurs et, in fine, les tarifs proposés aux entreprises.

L’ARENH : un mécanisme clé du marché français

Depuis 2011, l’ARENH permettait aux fournisseurs alternatifs d’acheter jusqu’à 100 TWh par an d’électricité nucléaire à un prix régulé, historiquement fixé à 42 €/MWh, puis temporairement relevé à 70 €/MWh en 2024 et 2025. Ce mécanisme visait à garantir un accès équitable à l’électricité nucléaire produite à bas coût par EDF, pour stimuler la concurrence au bénéfice des consommateurs.

Ce volume ARENH étant désormais insuffisant face à la demande, et la pression sur les prix s’étant accrue, les pouvoirs publics ont acté la suppression définitive du dispositif au 31 décembre 2025.

Le Versement Nucléaire Universel : un nouveau cadre de redistribution

Le VNU vise à remplacer l’ARENH par un mécanisme de taxation sur les revenus issus de la vente d’électricité nucléaire au-delà de certains seuils de rentabilité. En d’autres termes, EDF continuera à vendre sa production nucléaire sur le marché, mais devra reverser une partie de ses profits à un fonds de régulation redistribué aux fournisseurs.

Les grandes lignes du dispositif sont les suivantes :

  • Entrée en vigueur : 1er janvier 2026
  • Taux de redistribution : entre 50 % et 90 % des revenus excédentaires
  • Seuils de prix : non encore finalisés (initialement envisagés à 78 €/MWh et 110 €/MWh)
  • Bénéficiaires : l’ensemble des fournisseurs d’électricité, à charge pour eux de répercuter la réduction sur leurs offres

Ce mécanisme vise à lisser les effets de marché et à éviter des hausses excessives de prix en cas de tensions sur le marché de gros, tout en supprimant les quotas rigides de l’ARENH.

Quels impacts pour les professionnels en 2026 ?

La fin de l’ARENH introduit davantage de variabilité dans les stratégies tarifaires des fournisseurs. Plusieurs scénarios sont envisageables :

  • Pour les offres indexées : les prix dépendront davantage des cours de marché (CAL, spot), avec des marges d’ajustement limitées.
  • Pour les contrats à prix fixes : les fournisseurs intégreront dans leur politique tarifaire une part d’incertitude liée au niveau réel du reversement via le VNU.
  • Pour les grands consommateurs : les possibilités d’exonération partielle (cas des industries électro-intensives) seront réévaluées selon de nouveaux critères.

Les entreprises devront être particulièrement vigilantes sur les clauses de renégociation, les modalités d’indexation et la transparence sur la formation du prix. Il est recommandé d’anticiper dès à présent l’impact de cette réforme sur les futurs appels d’offres, notamment pour les contrats courant jusqu’en 2026–2027.

Restructuration du mécanisme de capacité

Le mécanisme de capacité, qui garantit la disponibilité de l’électricité lors des pics de consommation, sera désormais géré par RTE. Les fournisseurs devront contribuer financièrement à ce dispositif, ce qui pourrait se répercuter sur les factures des entreprises.

EDF : hausse des prévisions de production nucléaire grâce à l’EPR de Flamanville

Après plusieurs années marquées par une baisse de la production nucléaire, EDF prévoit désormais une augmentation significative de sa capacité en 2025. La fourchette de production annuelle, initialement estimée entre 335 et 365 TWh, a été relevée à un niveau compris entre 350 et 370 TWh. Cette amélioration est principalement portée par l’entrée en service de l’EPR de Flamanville, qui injectera progressivement de l’électricité sur le réseau national.

L’EPR de Flamanville, après de nombreux retards, est en phase de montée en puissance. Il devrait atteindre 80 % de sa capacité dans les prochains mois avant d’être pleinement opérationnel d’ici l’été 2025. À pleine charge, il pourra fournir jusqu’à 1 650 MW, soit l’équivalent de la consommation électrique de deux millions de foyers.

L’intégration de cette nouvelle unité de production dans le mix énergétique français pourrait renforcer la stabilité des prix de l’électricité en 2025, en garantissant une offre plus abondante sur le réseau. De plus, EDF poursuit son programme de modernisation et de réduction des délais de maintenance de ses réacteurs, ce qui devrait contribuer à éviter les tensions sur l’approvisionnement, notamment en période hivernale.

Si cette hausse de la production nucléaire est une bonne nouvelle pour le marché, son impact sur les prix dépendra de plusieurs autres facteurs, notamment la demande énergétique, l’évolution des coûts des matières premières et des taxes sur l’électricité. Toutefois, avec une production renforcée et un réseau mieux sécurisé, le risque de flambée des prix de l’électricité en 2025 semble limité.

Conseils stratégiques pour les entreprises en 2025

Dans un contexte d’instabilité relative des marchés de l’énergie, les entreprises doivent adopter une stratégie structurée pour maîtriser leurs coûts d’électricité, optimiser leurs contrats et préparer les évolutions réglementaires à venir. Voici les principaux leviers à activer.

Négocier efficacement son contrat d’électricité en France

La négociation d’un contrat professionnel ne se limite pas au prix du kWh. Plusieurs éléments doivent être analysés :

  • Type de prix : fixe ou indexé
  • Durée du contrat : court terme (1 an) ou pluriannuel (jusqu’à 36 mois)
  • Clauses d’indexation : révision automatique ou à la demande
  • Périmètre des coûts inclus : acheminement, TURPE, taxes, garanties d’origine, etc.

Conseil : faire établir plusieurs devis, avec une simulation personnalisée (puissance souscrite, courbe de charge, profil saisonnier), permet d’objectiver les différences tarifaires.

Optimiser la puissance et le profil de consommation

La maîtrise du poste énergie passe aussi par une meilleure gestion technique :

  • Révision de la puissance souscrite : une puissance mal calibrée génère des surcoûts fixes importants
  • Déplacement de la consommation : vers les heures creuses (notamment les nouvelles plages introduites en 2025)
  • Effacement ou délestage ponctuel : pour les profils industriels compatibles

Certaines entreprises peuvent tirer parti d’une flexibilité de consommation, en adaptant leurs processus ou équipements à des signaux prix (heures super creuses, périodes de forte production renouvelable, etc.).

S’équiper de solutions techniques de pilotage

Les outils numériques facilitent le suivi des consommations et la gestion énergétique :

  • Comptage intelligent et plateformes de supervision
  • Alertes de dépassement de seuil ou anomalies
  • Outils de prévision de charge et de coût

Un pilotage fin permet également de détecter des dérives ou des surconsommations.

Intégrer l’autoconsommation et le stockage

Les entreprises disposant de surfaces disponibles (toitures, parkings) peuvent envisager un projet d’autoconsommation photovoltaïque, partielle ou totale. En parallèle, les solutions de stockage (batteries) permettent de maximiser l’autonomie énergétique et de réduire l’exposition aux heures de pointe.

Points à étudier :

  • Taux d’autoconsommation réalisable
  • Temps de retour sur investissement
  • Régime fiscal et aides disponibles (aides régionales, CEE, etc.)

Bénéficier des dispositifs d’aide à la transition énergétique

Plusieurs mécanismes existent pour soutenir les entreprises dans leur démarche d’efficacité énergétique :

  • Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) : financement de travaux ou équipements performants
  • Aides Bpifrance ou ADEME : projets de rénovation énergétique, mobilité électrique
  • Exonérations fiscales conditionnées : notamment pour les industries électro-intensives

Une veille active sur les appels à projets et les dispositifs incitatifs est fortement recommandée.

Des investissements croissants dans les énergies renouvelables

L’essor des énergies renouvelables est une priorité pour la transition énergétique en France, et cela se traduit par une augmentation significative des investissements dans le secteur. Cependant, ce développement nécessite des financements importants, qui impactent indirectement le prix de l’électricité pour les consommateurs, notamment à travers l’augmentation des taxes et des contributions dédiées au financement du réseau.

En effet, le 1ᵉʳ février 2025, le TURPE (Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité) a été révisé à la hausse de 7,7 %. Cette augmentation vise à préparer les infrastructures électriques aux défis des prochaines années, en tenant compte de l’électrification croissante des usages (industrie, mobilité, bâtiments) et de l’essor des énergies renouvelables. Plus de capacités de production solaire et éolienne impliquent une modernisation du réseau pour assurer une meilleure intégration de ces sources intermittentes.

Ainsi, bien que le développement des énergies renouvelables soit essentiel pour réduire la dépendance aux énergies fossiles et stabiliser les prix de l’électricité à long terme, les investissements nécessaires pour adapter le réseau et financer ces infrastructures se répercutent dès aujourd’hui sur les coûts de l’électricité. Cela pourrait maintenir une certaine pression haussière sur les tarifs, même si, à terme, l’augmentation de la part d’électricité renouvelable dans le mix énergétique pourrait contribuer à limiter les fluctuations des prix liées aux énergies fossiles.

Une demande en hausse avec l’électrification des usages

L’électrification croissante des usages constitue un facteur déterminant dans l’évolution des prix de l’électricité en 2025. De nombreux secteurs accélèrent leur transition vers l’électricité afin de réduire leur empreinte carbone et répondre aux enjeux environnementaux. Cette tendance se manifeste notamment par le remplacement progressif des systèmes de chauffage au fioul ou au gaz par des pompes à chaleur, le développement des véhicules électriques et l’électrification des processus industriels.

Si cette évolution représente un levier essentiel pour atteindre les objectifs climatiques et limiter la dépendance aux énergies fossiles, elle entraîne également une hausse significative de la demande en électricité. Or, dans un marché où l’offre et la demande influencent directement les prix, cette augmentation pourrait exercer une pression à la hausse sur les prix de l’électricité 2025.

Toutefois, l’impact de cette montée en puissance de la consommation électrique dépendra aussi de la capacité du mix énergétique à suivre cette évolution. Si les investissements dans les énergies renouvelables et le nucléaire permettent de stabiliser et de sécuriser l’approvisionnement, la tension sur les prix pourrait être atténuée. En revanche, si l’offre peine à répondre à cette demande croissante, des fluctuations tarifaires sont à prévoir.

Comparatif européen des prix de l’électricité en France en 2025

Positionner les prix français dans leur contexte européen permet aux entreprises de mieux appréhender les enjeux concurrentiels et d’évaluer l’impact des politiques nationales. En 2025, la France bénéficie toujours d’un prix de l’électricité professionnel parmi les plus compétitifs d’Europe de l’Ouest, principalement grâce à son mix nucléaire et à la fin progressive de l’ARENH.

Tarifs moyens de l’électricité pour les professionnels en 2025 (HT, €/MWh)

PaysPrix moyen (€/MWh)Facteurs explicatifs principaux
France125 – 135 €/MWhMix nucléaire, fin ARENH, hausse accises
Allemagne180 – 200 €/MWhFin du nucléaire, forte fiscalité, poids des renouvelables
Espagne150 – 160 €/MWhDépendance au gaz, taxation croissante
Italie170 – 190 €/MWhForte exposition au gaz, taxes élevées
Belgique140 – 150 €/MWhMix diversifié, marché spot influent

Analyse : malgré les hausses fiscales et la fin de certains dispositifs de protection (bouclier tarifaire, ARENH), la France conserve en 2025 un positionnement tarifaire relativement favorable pour les entreprises. Cette situation pourrait toutefois évoluer en 2026 selon le niveau réel de redistribution prévu par le Versement Nucléaire Universel (VNU) et les capacités de production renouvelable.

Anticipez vos coûts énergétiques avec ATOO Energie

L’année 2025 se présente comme une période charnière pour les consommateurs professionnels d’électricité. Entre ajustements réglementaires, fin de l’ARENH, évolution des tarifs réglementés et réformes fiscales, il devient indispensable de piloter activement sa stratégie d’achat d’énergie.

Dans ce contexte, faire appel à un courtier expert permet de sécuriser un contrat adapté à votre profil de consommation, d’anticiper les hausses tarifaires et de tirer parti des opportunités du marché de gros.

ATOO Energie vous accompagne dans la comparaison des offres, la renégociation de vos contrats, la mise en œuvre de solutions d’autoconsommation ou encore l’optimisation de votre fiscalité énergétique. Nos experts analysent votre situation et vous proposent des solutions sur mesure, en toute transparence.

Questions fréquemment posées

Quel sera le prix de l'électricité en 2025

Au 1er février 2025, le tarif réglementé (Tarif Bleu EDF) est de 0,2016 € TTC/kWh en option Base pour un compteur de 6 kVA .

Une baisse moyenne de 15 % a été appliquée en février 2025. Une nouvelle baisse de 2 % du prix du kWh est prévue au 1er août 2025, mais l’abonnement augmentera de 13 % en raison de la hausse de la TVA .

Oui, le prix du kWh diminue en 2025. Cependant, l’augmentation de la TVA sur l’abonnement pourrait compenser cette baisse pour certains consommateurs .

  • Particulier : Vous pouvez utiliser le comparateur officiel du Médiateur national de l’énergie sur Service-public.fr .
  • Professionnels : Vous pouvez faire appel à un service de courtage comme celui d’ATOO Energie