Au 1er août 2025, les grilles tarifaires réglementées changent. Si la plupart des professionnels ne peuvent plus y souscrire, certains restent concernés. Voici un point sur les dernières évolutions à connaître.
👉 Voir aussi notre article : qu’est ce que le tarif réglementé de l’électricité ?
Ce qui change au 1er août 2025
Trois éléments principaux expliquent les nouveaux niveaux de prix :
- Hausse de la TVA sur l’abonnement : elle passe de 5,5 % à 20 %, ce qui augmente mécaniquement le coût fixe annuel.
- Baisse du taux d’accise (ex-CSPE) : de 33,70 €/MWh à 29,98 €/MWh.
- Baisse du tarif d’acheminement (TURPE) : −2,5 % en moyenne, ce qui allège légèrement le prix du kWh.
L’évolution des tarifs au 1ᵉʳ août 2025 résulte d’un rééquilibrage entre les coûts fixes et les coûts variables. La hausse de la TVA alourdit l’abonnement, tandis que la baisse du taux d’accise et du TURPE contribue à une légère diminution du prix du kWh. En conséquence, les petits consommateurs (peu de kWh consommés) voient leur facture augmenter, alors que les profils plus énergivores peuvent tirer profit de la baisse du prix unitaire de l’électricité.
Ce qui pourrait changer au 1er août 2025
À ce stade, l’évolution du prix de l’énergie reste incertaine.
Si la hausse du TURPE et l’évolution des taxes sont confirmées, la CRE n’a pas encore publié sa délibération sur le prix du kWh.
Pour rappel, le tarif réglementé est calculé à partir d’un empilement de coûts, intégrant notamment :
- L’électricité fournie via l’ARENH (nucléaire historique) ;
- Un complément acheté aux prix de marché ;
- Le coût des capacités nécessaires à la sécurité du réseau ;
- Les frais liés à l’acheminement et à la distribution ;
- Les coûts commerciaux et la marge du fournisseur ;
Dans ce cadre, la baisse des prix de marché joue un rôle direct, en réduisant la part la plus volatile du tarif.
Profils professionnels concernés
Êtes-vous éligible au tarif réglementé de l’électricité en 2025 ? Seules certaines entreprises peuvent encore en bénéficier. Pour en faire partie, deux conditions strictes doivent être réunies :
- Moins de 10 salariés
Un chiffre d’affaires ou un total de bilan annuel inférieur à 2 millions d’euros
💡 Depuis le 1er février 2025, la puissance du compteur n’est plus un critère d’éligibilité. Même avec une puissance supérieure à 36 kVA, une entreprise peut accéder au tarif réglementé si elle remplit les deux conditions ci-dessus.
👉 Pour comprendre les différences entre les tarifs Bleu, Jaune et Vert, consultez notre article dédié : Qu’est-ce que le tarif réglementé de l’électricité ?
Vous n’êtes pas éligible au TRV ? Faites-vous accompagner !
Si votre entreprise n’a plus accès au tarif réglementé, il est essentiel de comparer les offres de marché pour obtenir les meilleures conditions.
Tendances observées sur les offres
Voici un tableau comparatif illustrant les évolutions tarifaires qui pourraient être observées pour un compteur < 36 kVA :
Élément analysé < 36 kVA | Février 2025 | Août 2025 | Évolution (%) | Commentaires |
Abonnement annuel (ex. 9 kVA, TRV) | 207,24 € | 235,61 € | +13,7 % | Ex. compteur 9 kVA : de 207,24 € à 235,61 € TTC/an |
Prix du kWh – Option Base | 0,2016 €/kWh | 0,1971 €/kWh | −2,21 % | Baisse légère, en lien avec les taxes et TURPE |
Prix du kWh – Heures Pleines (HP) | 0,2146 €/kWh | 0,2101 €/kWh | −2,1 % | Léger avantage pour les gros consommateurs HP |
Prix du kWh – Heures Creuses (HC) | 0,1696 €/kWh | 0,1651 €/kWh | −2,66 % | Avantageux si consommation majoritaire en HC |
Tendance globale | Coût fixe ↓ – kWh ↑ | Coût fixe ↑ – kWh ↓ | Inversion de tendance | Les petits consommateurs verront leur facture augmenter |
Conclusion : la hausse de l’abonnement serait en partie compensée par la baisse du prix du kWh, liée aux ajustements de taxes et du TURPE. En revanche, le coût de l’énergie elle-même ne baisserait pas. L’impact final varierait selon le profil de consommation.
Ce que cela signifie pour les professionnels
L’évolution des tarifs réglementés au 1ᵉʳ août 2025 n’a pas le même impact selon les profils professionnels. En fonction du niveau de consommation et des habitudes d’usage, la facture peut augmenter, rester stable ou légèrement baisser.
TPE et PME avec faible consommation
- Profils : bureaux partagés, cabinets libéraux, petits commerces
- Risque : augmentation de la facture de 1 à 4 % si la consommation est inférieure à 5000 kWh/an
- Recommandation : vérifier la puissance souscrite, souvent surdimensionnée (ex. 9 kVA inutiles pour un local peu occupé)
Activité à consommation variable
- Profils : ateliers, restaurateurs, professionnels avec des pics de consommation
- Risque : hausse modérée si le pilotage énergétique est absent
- Recommandation : envisager des offres Heures Pleines / Heures Creuses si l’activité permet un report de charge
Profils tout électrique / activité soutenue
- Profils : boulangeries, laveries, locaux chauffés électriquement, gros consommateurs, industries
- Opportunité : stabilité voire légère baisse de la facture
- Recommandation : ajuster le contrat pour tirer parti de la baisse du kWh, notamment en HC
Chaque profil professionnel est concerné différemment par cette évolution tarifaire. Les TPE à faible consommation doivent surveiller leur puissance souscrite, souvent surdimensionnée. Les structures à consommation variable gagneront à mieux piloter leurs usages ou à choisir une offre adaptée. Quant aux profils très énergivores, ils peuvent bénéficier de la baisse du prix au kWh, à condition d’optimiser leur contrat. Une analyse précise des besoins reste essentielle pour limiter les surcoûts.
Bonnes pratiques pour les pros
Pour mieux maîtriser vos factures, quelques ajustements simples peuvent faire la différence.
- Analyser sa consommation réelle sur les 12 derniers mois (kWh/an et répartition horaire).
- Réévaluer sa puissance souscrite : de nombreuses entreprises paient un abonnement surdimensionné.
- Comparer plusieurs offres de marché, car les écarts entre fournisseurs se creusent.
- Envisager les options différenciées (comme les Heures Pleines / Heures Creuses) si la consommation est décalable.
- Prévoir l’évolution annuelle des charges : l’augmentation de l’abonnement impacte surtout les faibles consommateurs.
Mettre en place ces bonnes pratiques permet de mieux piloter ses dépenses énergétiques. En adaptant son contrat à sa consommation réelle et en restant attentif aux offres du marché, une entreprise peut éviter des frais superflus et optimiser durablement ses charges.
FAQ
Qui est encore éligible au tarif réglementé ?
Seules les petites entreprises de moins de 10 salariés, avec un chiffre d’affaires ou un total de bilan inférieur à 2 millions d’euros, peuvent encore bénéficier du tarif réglementé — quelle que soit la puissance de leur compteur.
Que faire si je ne suis pas éligible au TRV ?
Il est essentiel de comparer les offres de marché. Faire appel à un courtier en énergie vous permet d’accéder à des offres sur mesure adaptées à votre activité.