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Une obligation essentielle pour le climat
Adoptée en 2023, la loi sur les énergies renouvelables impose aux parkings extérieurs, qu’ils soient existants ou à venir, de couvrir au moins 50 % de leur surface avec des ombrières photovoltaïques. Ces structures multifonctionnelles permettent de produire de l’énergie renouvelable tout en protégeant les véhicules du soleil et des intempéries. Cependant, leur déploiement massif suscite des préoccupations, notamment dans le secteur de la grande distribution, fortement impacté par cette réglementation.
Avec 21 000 magasins et centres commerciaux, la grande distribution dispose de près de 70 millions de mètres carrés de parkings extérieurs. Cet enjeu colossal explique pourquoi le secteur a exprimé la nécessité d’un délai supplémentaire pour se conformer à la loi.
Un report accordé pour apaiser les inquiétudes
Face aux demandes répétées des professionnels, un décret publié récemment au Journal officiel accorde un délai de 18 mois supplémentaires aux gestionnaires de grands parkings. Désormais, ceux de plus de 10 000 m² ont jusqu’au 1er janvier 2028 pour installer ces ombrières. Mais cette extension s’accompagne de conditions strictes. Les acteurs concernés doivent prouver leur engagement en signant un contrat avec acompte avant le 31 décembre 2024, suivi d’une commande définitive des panneaux photovoltaïques avant le 31 décembre 2025.
Pour les parkings de taille intermédiaire (entre 1 500 et 10 000 m²), le délai s’étend jusqu’en juillet 2028, offrant une marge supplémentaire pour la mise en conformité.
Des critères exigeants pour les équipements solaires
Une autre contrainte majeure concerne l’origine des modules solaires. Le décret stipule que ceux-ci doivent être produits par une entreprise dont la majorité de la production ne provient pas d’un pays tiers dominant les importations européennes. Ce point vise principalement à réduire la dépendance à la Chine, qui représentait 97 % des importations de panneaux solaires en 2023, selon Eurostat. Cette mesure vise à encourager une production européenne plus durable et équitable.
Calcul des surfaces et dérogations : des précisions bienvenues
Pour clarifier les obligations, un autre décret précise les modalités de calcul des surfaces concernées. Par exemple, les espaces verts, zones de stockage et espaces logistiques ne sont pas inclus dans le calcul de la surface totale du parking. En revanche, les allées de circulation le sont, une décision qui a suscité des critiques dans le secteur de la distribution.
Certaines exemptions sont également prévues. Les parkings arborés, où des arbres couvrent au moins la moitié de la surface (un arbre pour trois places de stationnement), sont dispensés de l’obligation d’installer des ombrières.
Sanctions financières en cas de retard
Les gestionnaires qui ne respectent pas les échéances risquent des sanctions financières importantes, pouvant atteindre 40 000 euros par an tant que la mise en conformité n’est pas réalisée. Ces amendes visent à garantir le respect des délais et à encourager une transition énergétique rapide.
Un défi à relever pour les entreprises
Ce report est perçu comme une bouffée d’oxygène pour les acteurs économiques, notamment la grande distribution, qui doit jongler entre investissements massifs et contraintes techniques. Cependant, il ne faut pas perdre de vue l’objectif principal : accélérer le déploiement des énergies renouvelables en France. Ces infrastructures sont une opportunité de transformer les parkings en espaces productifs, contribuant ainsi à la transition énergétique tout en améliorant le service pour les usagers.
Pour les entreprises, c’est aussi une chance d’affirmer leur engagement en faveur du développement durable, un critère de plus en plus valorisé par leurs clients.