Loi sur les énergies renouvelables : la grande distribution demande un délai supplémentaire pour l’installation d’ombrières solaires

Dans un paysage où l’urgence climatique appelle à des actions concrètes et ambitieuses, la France s’efforce de combler son retard en matière d’énergies renouvelables. La Loi relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables (APER) représente un pilier de cette ambition, imposant notamment aux magasins d’installer des ombrières photovoltaïques sur les parkings d’ici 2028. Cependant, cet élan vers un avenir plus durable se heurte à des obstacles pratiques, soulignés par les acteurs majeurs de la grande distribution.

Un calendrier jugé inadapté

Trois importantes associations représentant le secteur de la distribution, dont la Perifem, la Fédération de la consommation et de la distribution (FCD) et la Fédération des Acteurs du Commerce dans les Territoires (FACT), ont conjointement exprimé leurs préoccupations quant au calendrier imposé par la loi APER. Pointant du doigt l’absence des décrets d’application et une mise en œuvre jugée précipitée, ces organisations réclament un délai supplémentaire de deux ans pour permettre une transition plus fluide et économiquement viable.

Les défis de la transition énergétique

Le cœur de leur argumentaire repose sur un constat partagé : les premières usines françaises de panneaux photovoltaïques ne seront opérationnelles qu’à partir de 2025, rendant l’objectif de couvrir 70 millions de mètres carrés de parkings d’ici 2028 particulièrement ambitieux. En outre, ces entités plaident pour une révision de la loi permettant de couvrir seulement la moitié des places de stationnement, afin de préserver l’espace commercial et éviter le sacrifice inutile de la végétation existante.

Un appel au soutien et à l'adaptation

Déjà en février 2023, la grande distribution exprimait des inquiétudes quant à l’impact économique de ces mesures, estimant les coûts annuels à 2 milliards d’euros pour le secteur. Face à ces défis, la demande de dispositifs d’incitation tels que l’aide à l’emprunt, un système de suramortissement ou le recours à des certificats d’économie d’énergie, apparaît comme une voie pour concilier développement durable et réalité économique.

Vers une harmonisation des objectifs environnementaux et économiques

La loi ENR s’inscrit dans une volonté de la France de se positionner comme leader en matière d’énergies renouvelables, avec des objectifs ambitieux fixés pour 2050. Cette législation entend simplifier les procédures administratives, accélérer le développement de l’énergie solaire et de l’éolien en mer, tout en veillant à une meilleure acceptation locale des projets. Cependant, pour réussir cette transition énergétique, il est impératif de trouver un équilibre entre les impératifs écologiques et les contraintes économiques des différents acteurs, en particulier ceux de la grande distribution.

Dans ce contexte, le dialogue entre le gouvernement, les associations représentatives et les entreprises concernées doit être encouragé pour adapter les cadres législatifs aux réalités du terrain. L’objectif ? Assurer une transition énergétique réussie qui bénéficie à tous, en respectant les délais environnementaux sans pour autant compromettre la viabilité économique des entreprises françaises.

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