Le mois de juillet 2024 a apporté des changements sur le marché de l’énergie. De la hausse des tarifs d’acheminement du gaz naturel à la suspension de l’augmentation des tarifs de l’électricité (TURPE), le paysage énergétique français continue de se transformer.
Malgré le contexte politique délicat, les fondamentaux sont toujours solides sur le marché de l’énergie. Néanmoins, les tensions au Moyen-Orient et en Ukraine, ainsi que la crise politique en France continuent de générer des inquiétudes.
Les infos à retenir
Depuis le 1er juillet, les nouveaux tarifs d’acheminement du gaz naturel (ATRD 7) ont été mis en place. Cette réforme, orchestrée par la CRE, entraîne une hausse moyenne de 27,5 % des tarifs pour financer, notamment, la maintenance et l’intégration du gaz vert dans les réseaux.
Du côté de l’électricité, le gouvernement a suspendu la hausse du Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité (TURPE) initialement prévue pour le 1er août 2024, garantissant ainsi la stabilité des prix pour les consommateurs. Cette décision vise à éviter une nouvelle polémique sur les prix de l’énergie en pleine crise politique.
De son côté, EDF a annoncé son intention de construire de nouveaux réacteurs nucléaires en moins de six ans, inspiré par le rythme de construction rapide observé en Chine. Cet objectif ambitieux vise à renforcer la compétitivité et la capacité de production énergétique de la France.
Le développement des énergies renouvelables marines continue de progresser avec le lancement imminent du parc hydrolien Flowatt en Normandie. Ce projet, soutenu par une aide de 65 millions d’euros de l’État, prévoit l’installation de six hydroliennes pour fournir de l’électricité à 20 000 personnes. Il marque une avancée significative pour l’énergie marine en Europe.
Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la production mondiale d’électricité renouvelable devrait dépasser celle du charbon en 2025. La croissance rapide du solaire et de l’éolien, couplée à une augmentation de la demande mondiale d’électricité, souligne l’importance croissante des énergies propres dans nos économies.
Pour atteindre ses objectifs climatiques, la France devra tripler ses investissements annuels d’ici 2030, atteignant 103 milliards d’euros par an, selon l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE). Ces fonds sont cruciaux pour l’électrification des transports, la rénovation des bâtiments et le développement des énergies renouvelables, malgré les contraintes budgétaires actuelles.
Concernant les aides énergie, le bouclier tarifaire mis en place pour contrer la flambée des prix de l’énergie a coûté 20,4 milliards d’euros à l’État. Avec la fin progressive de ces mesures et la baisse des prix de l’électricité sur les marchés de gros, le financement des énergies renouvelables devrait revenir à son niveau d’avant-crise d’ici 2025.
Enfin, une nouvelle proposition de loi vient d’être déposée au Sénat. Elle vise à réduire les factures d’électricité en abaissant la TVA sur les premiers mégawattheures consommés et en réduisant l’accise sur l’électricité pour les ménages et les professionnels. Cette initiative encourage également une consommation énergétique plus responsable et la transition vers les énergies renouvelables.
Le marché du gaz naturel en juillet 2024
Les prix du gaz naturel ont baissé pendant la première partie du mois de juillet, puis sont repartis à la hausse jusqu’au 31 juillet 2024.
La baisse des prix du gaz est due aux fondamentaux du marché qui sont confortables. En effet, l’offre de gaz en provenance de Norvège se trouve à des niveaux élevés, et la demande reste faible.
En fin de mois, les prix du gaz sont repartis à la hausse en raison de nouveaux problèmes survenus au terminal d’exportation de GNL de Freeport aux États-Unis. Le prix du GNL reste influencé par la demande asiatique, avec des importations atteignant en juillet leur plus haut niveau depuis six mois. La forte croissance économique de l’Inde devrait maintenir une demande élevée de GNL, principalement utilisé dans les processus industriels plutôt que pour la production d’électricité. De plus, la demande de GNL en Chine est renforcée par son utilisation comme carburant pour les transports.
Enfin, les tensions au Moyen-Orient pourraient s’intensifier à la suite d’une attaque à la roquette sur le plateau du Golan, territoire occupé par Israël. Israël et les États-Unis ont imputé cette attaque au groupe armé libanais Hezbollah.
Par ailleurs, d’après les agences de presse russes, la Russie serait prête à continuer d’approvisionner l’Europe en gaz via l’Ukraine après la fin de l’accord de transit actuel, prévu pour la fin de 2024. Cependant, l’Ukraine ne semble pas être du même avis.
Malgré ces perturbations, les fondamentaux du marché de l’énergie continuent de montrer une tendance majoritairement baissière. Cette situation s’explique principalement par deux facteurs : l’augmentation de l’approvisionnement norvégien et la faiblesse de la demande.
Clôture des prix au 31 juillet 2024, avec évolution depuis le 1er juillet 2024
Le marché de l'électricité en juillet 2024
Les prix de l’électricité ont augmenté au cours du mois de juillet.
Au début du mois, la baisse des prix du charbon a rendu les centrales électriques au charbon plus compétitives par rapport à celles au gaz. Cela a conduit à une augmentation de la demande et a poussé les prix des émissions de CO2 à la hausse.
De plus, les fortes températures dans le sud-est de l’Europe ont entrainé une hausse de la demande de climatisation.
Enfin, EDF a informé l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) d’une alerte de niveau 1 après la découverte tardive d’un défaut sur un capteur à la centrale de Cattenom (Moselle). Malgré cet incident, EDF a maintenu ses objectifs de production nucléaire pour les années 2024-2025, prévoyant entre 315 et 365 TWh.
Clôture des prix au 31 juillet 2024, avec évolution depuis le 1er juillet 2024