Le président d’EDF, Luc Rémont, a récemment présenté les résultats semestriels de l’entreprise, profitant de cette occasion pour annoncer des ambitions audacieuses. EDF souhaite désormais construire ses prochains réacteurs nucléaires en 70 mois, soit un peu moins de six ans. Cette nouvelle feuille de route marque un tournant significatif pour l’avenir énergétique de la France.
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Un objectif ambitieux pour EDF
EDF a récemment annoncé une contraction de sa dette de 54 milliards d’euros, mais fait face à une baisse des prix de l’électricité, ce qui pourrait impacter ses revenus futurs. Malgré ces défis financiers, EDF vise à investir massivement dans son nouveau programme nucléaire, qui comprend la construction de six à quatorze réacteurs en France d’ici 2035-2040.
Luc Rémont, le président d’EDF, a affirmé que les futurs réacteurs devraient être construits en 70 mois en moyenne, soit environ 5,8 ans par réacteur. Initialement, EDF prévoyait des durées de construction de neuf ans pour le premier réacteur et de sept ans et demi pour le sixième, selon le média MontelNews.
Une cadence de construction inspirée de la Chine
L’objectif de construire des réacteurs en moins de six ans est comparable à la cadence très rapide adoptée par la Chine, leader mondial en construction de réacteurs nucléaires. Les cinq derniers réacteurs chinois ont été construits en cinq à sept ans, grâce à :
- une législation du travail plus souple,
- un nombre d’ouvriers plus élevé qu’en Europe,
- une technologie bien maîtrisée.
Cependant, les 70 mois envisagés par Luc Rémont semblent courts d’un point de vue empirique. Néanmoins, l’industrie nucléaire française soutient cet objectif ambitieux. Valérie Faudon, déléguée générale de la Société française de l’énergie nucléaire, voit d’un bon œil cette ambition : « Cela me semble bien que Luc Rémont donne des objectifs ambitieux à la filière. Plus nous construisons vite, plus nous serons compétitifs », a-t-elle déclaré.
Les défis de la construction rapide
L’expérience récente d’EDF à Hinkley Point, en Angleterre, montre que les temps de construction peuvent être beaucoup plus longs que les prévisions. EDF y construit deux réacteurs de type EPR, dont la mise en service est prévue entre 11 et 13 ans après le début des travaux. En France, le chantier de l’EPR à Flamanville illustre également les défis de construction, avec un projet qui dure depuis 17 ans.
La réussite de cet objectif de construction rapide reste à démontrer. EDF est dans une période critique, surtout après l’échec dans la course à la construction d’un réacteur en Tchéquie, qui a engendré des doutes sur la confiance industrielle.
L’initiative d’EDF de construire des réacteurs nucléaires en moins de six ans représente un défi colossal, mais aussi une opportunité de renforcer la compétitivité et l’indépendance énergétique de la France. Le soutien de l’industrie et les enseignements tirés des projets passés seront essentiels pour atteindre ces objectifs ambitieux. Chez ATOO Energie, nous continuons de suivre de près ces développements pour informer nos clients des évolutions du marché de l’énergie et des opportunités qu’elles pourraient offrir.