ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie du 21 au 25 novembre 2022. Dans cet article, découvrez les faits marquants de la semaine, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous, deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.
Que s'est-il passé la semaine dernière ?
UE : toujours pas d’accord sur le projet de plafonnement du prix du gaz
Les pays de l’Union Européenne se sont rencontrés jeudi dernier afin d’aborder la question du plafonnement du prix du gaz. Ils se sont à nouveau opposés au projet de plafonnement du prix à 275 €/MWh. Ils s’interrogent surtout sur l’efficacité de ce projet et redoutent son impact sur les approvisionnements et les politiques liées à la sobriété énergétique. Le fait de ne pas réussir à se décider sur ce projet, bloque l’adoption d’autres propositions pour lesquelles les 27 semblent être d’accord. C’est le cas de l’achat commun de gaz ainsi que l’accélération des procédures d’autorisation des projets d’énergies renouvelables. Une nouvelle réunion des ministres européens de l’énergie est donc prévue le 13 décembre afin de valider ces nouvelles mesures. Les pays en faveur d’un plafonnement du prix du gaz ont ainsi affirmé qu’ils exigeaient un feu vert pour l’ensemble des propositions.
La France et l’Irlande se lancent dans un projet d’interconnexion électrique
La première liaison électrique sous-marine entre la France et l’Irlande devrait voir le jour en 2026. Ce projet, d’une capacité de 700 MW, va relier, sur 575 km, la côte nord de la Bretagne à la côte sud de l’Irlande. Ce projet d’envergure, appelé Celtic Interconnector, disposera du plus long câble d’interconnexion jamais construit dans le monde. Les accords de ce projet ont été signés le 25 novembre dernier, en présence de la ministre de la transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, le Premier ministre irlandais Michael Martin, et le ministre irlandais de l’environnement et du climat Eamon Ryan. Estimé à 1 milliard d’euros, ce projet est porté par RTE et EirGrid, les gestionnaires du réseau de transport d’électricité dans les deux pays. A terme, il devrait alimenter environ 450 000 foyers en électricité. Reconnu Projet d’Intérêt Commun (PIC) par l’Union Européenne, le réseau fera appel à une électricité issue de la production d’énergies renouvelables. Celtic Interconnector va également permettre de renforcer la sécurité énergétique entre la France et l’Irlande, permettant à ces deux pays d’être solidaires en cas d’incidents techniques ou lors d’une hausse des pics de consommation pendant l’hiver par exemple. Les travaux liés à l’interconnexion entre les deux pays doivent débuter en 2023. Le fabricant français de câbles Nexan et Siemens Energy, ont été sélectionnés pour diriger ce chantier.
Facture salée pour la France qui n’a pas atteint ses objectifs en matière d’énergies renouvelables
Seul pays de l’Union Européenne à ne pas avoir atteint ses objectifs en matière d’énergies renouvelables en 2020, la France va devoir débourser plusieurs centaines de millions d’euros. C’est ce qu’a affirmé Agnès Pannier-Runacher alors qu’elle était entendue par les commissions des affaires économiques et du développement durable dans le cadre de l’examen du projet de loi sur l’accélération des énergies renouvelables. Fixés une dizaine d’années auparavant, les objectifs de la France n’ont pas été atteints puisque les énergies renouvelables représentaient seulement 19,1% de la consommation finale brute énergétique en 2020, bien en dessous des 23% prévus. La France doit désormais acheter des volumes statistiques d’énergies renouvelables à des pays “bons élèves” qui ont, eux, dépassé leurs objectifs. Ce retard est donc très dommageable d’une part pour les finances de l’Etat, mais aussi pour la sécurité d’approvisionnement. En effet, le ministère de la transition énergétique a indiqué que si la France avait atteint ses objectifs en 2020, elle disposerait d’un volume supplémentaire de renouvelables de 64 TWh, correspondant à environ 20% de la consommation industrielle du pays.
Focus sur le marché du gaz naturel
* Le changement d’année calendaire en janvier a eu un impact sur la courbe (forte baisse), alors que les prix, eux n’ont pas baissé dans cette mesure.
Les prix spot du gaz naturel ont augmenté la semaine dernière, clôturant à 96,246 €/MWh le vendredi 25 novembre.
Les PEG CAL-23 et CAL-24 ont suivi la même tendance puisqu’ils s’élevaient respectivement à 120,175 €/MWh et 93,22 €/MWh le vendredi 25 novembre, soit une hausse de 7,57% pour le PEG CAL-23 et de 1,04% pour le PEG CAL-24, depuis le vendredi 18 novembre.
L’augmentation des prix du gaz naturel s’explique notamment par la menace de Gazprom de réduire l’approvisionnement par le gazoduc ukrainien, mais aussi par le report du redémarrage des exportations via le terminal de GNL Freeport. L’approvisionnement norvégien est également ralenti en raison d’un incendie intervenu dans deux champs gaziers.
Focus sur le marché de l'électricité
Les prix spot de l’électricité ont également augmenté la semaine dernière, clôturant à 261,02 €/MWh le vendredi 25 novembre.
Les CAL-23 et CAL-24 s’élevaient respectivement à 428 €/MWh et 294,67 €/MWh le vendredi 25 novembre. Le CAL-23 a donc augmenté de 9,48% depuis le vendredi 18 novembre. Le CAL-24 a, de son côté, augmenté de 7,48% depuis le vendredi 18 novembre.
Les prix de l’électricité sont repartis à la hausse en raison de l’annonce d’une baisse de la production nucléaire française ainsi que la baisse des températures prévue pour le mois de décembre. Le prix du charbon a également augmenté, même si cette hausse reste limitée en raison des stocks confortables, de la forte production chinoise et de la baisse de la demande. De son côté, le prix des émissions de CO2 est proche des 76 €/t.
Vu dans la presse
Crise de l’énergie : à l’approche de l’hiver, combien de réacteurs sont à l’arrêt en France ?