ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie du 3 au 7 octobre 2022. Dans cet article, découvrez les faits marquants de la semaine, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous, deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.
Que s'est-il passé la semaine dernière ?
Le gouvernement a présenté son plan de sobriété énergétique
Jeudi dernier, le gouvernement a présenté le plan de sobriété énergétique, qui comporte de nombreuses mesures à appliquer en entreprise. Le gouvernement a ainsi opté pour des incitations et non pour des contrôles et sanctions dans cette chasse au gaspillage. Parmi les mesures prises en direction des entreprises, on retrouve des actions anti-gaspillages qui consistent à respecter les consignes de température et d’éclairage dans les bâtiments professionnels, et à réaliser un diagnostic de performance énergétique des bâtiments pour identifier les postes sur lesquels agir. De plus, un suivi précis des consommations énergétiques pourrait être mis en place en entreprise, grâce à l’installation d’outils de pilotage et de mesure en temps réel des consommations d’énergie. Le gouvernement demande également d’agir sur l’efficacité énergétique en favorisant des solutions techniques moins énergivores (équipements, télécommunications…), et en développant des dispositifs de chauffage autonome comme l’installation de pompes à chaleur ou de panneaux photovoltaïques. Les entreprises sont incitées à mettre en place des mesures visant à améliorer la mobilité des salariés comme le covoiturage et l’optimisation des déplacements professionnels, mais aussi à développer le télétravail. Selon le gouvernement, une trentaine d’entreprises du CAC 40 s’est déjà engagée à respecter ce plan de sobriété. En effet, la mise en place de ces mesures est un enjeu primordial pour l’Etat car en luttant contre le gaspillage et en agissant sur l’efficacité énergétique, 30 000 GWh d’économies annuelles pourraient être réalisées, ce qui représente la production annuelle de cinq réacteurs nucléaires de taille moyenne. Pour ce qui est de la mobilité durable, le gain estimé est de 100 000 GWh par an, soit l’équivalent de la production annuelle d’environ 17 réacteurs de taille moyenne.
Prix du gaz naturel : l’Europe continue de faire pression sur la Norvège
La pression des pays européens sur la Norvège est de plus en plus forte, car le royaume scandinave continue de vendre son gaz à prix d’or alors que la crise énergétique s’aggrave. Oslo a alors annoncé la semaine dernière, lors du sommet européen à Prague, que des mesures allaient être prises afin de réduire les prix du gaz de façon significative. Cette déclaration est tout de même restée vague, c’est pourquoi la présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen a insisté sur le fait que les négociations devaient s’intensifier. Contrairement à l’Algérie, la très grande majorité des exportations norvégiennes est indexée sur les cours de marché européens, ce qui a permis à la Norvège de bénéficier de l’envolée des prix. En effet, le gaz devrait rapporter 193 milliards de dollars à la Norvège cette année, soit huit fois plus qu’en 2019 avant la pandémie. Depuis le début du conflit en Ukraine, la Norvège est devenue le premier fournisseur de l’Union Européenne, et donc le premier à tirer les bénéfices de la crise gazière, devant les producteurs de GNL comme le Qatar ou les USA. Le pouvoir de négociation des pays européens parait donc faible puisqu’ils ne pourraient pas se passer du gaz norvégien aujourd’hui. Mais le royaume scandinave n’a aucun intérêt à ce que la demande gazière des vingt-sept s’effondre car la majorité de leurs exportations se fait par gazoducs vers l’Europe, il serait donc impossible de réorienter rapidement les flux vers d’autres acheteurs. D’autre part, certains secteurs industriels ont déjà commencé à réduire leurs commandes de gaz en raison des prix élevés, ce qui laisse la Norvège soucieuse quant à l’évolution de la consommation de gaz en Europe sur le long terme. Enfin, la Norvège est liée à l’UE par de nombreux traités commerciaux et a donc tout intérêt à garder de bonnes relations avec les vingt-sept. Elle serait donc prête à réduire ses prix en échange d’un engagement de la part de l’UE, comme la mise en place d’un partenariat énergétique de long terme.
Focus sur le marché du gaz naturel
* Le changement d’année calendaire en janvier a eu un impact sur la courbe (forte baisse), alors que les prix, eux n’ont pas baissé dans cette mesure.
Après avoir baissé en début de semaine, les prix spots du gaz naturel ont augmenté dès le mardi 4 octobre. Ils ont à nouveau baissé en fin de semaine, clôturant à 79,635 €/MWh le vendredi 7 octobre.
Les PEG CAL-23 et CAL-24 ont suivi la même tendance, puisqu’après avoir baissé en début de semaine, ils sont repartis à la hausse en milieu de semaine, pour finalement redescendre et atteindre respectivement 148,21 €/MWh et 114,5 €/MWh le vendredi 7 octobre. Les prix ont donc baissé de 9,69% pour le CAL-23 et de 2,80% pour le CAL-24 depuis le vendredi 30 septembre.
Les prix du gaz naturel ont à nouveau baissé en Europe, notamment grâce à un approvisionnement confortable de GNL et de gaz en provenance de la Norvège, mais aussi en raison d’une demande modérée. Les stocks de gaz européens sont à un très bon niveau, puisqu’ils sont remplis à 89,61% en moyenne. Le marché reste toutefois très volatil.
Focus sur le marché de l'électricité
Les prix spot de l’électricité ont baissé la semaine dernière, clôturant à 271,94 €/MWh le vendredi 7 octobre, contre 346,97 €/MWh une semaine plus tôt.
Les CAL-23 et CAL-24 ont également baissé puisqu’ils s’élevaient respectivement à 530,81 €/MWh et 218,32 €/MWh le vendredi 7 octobre, soit une baisse de 3,82% pour le CAL-23 et de 16,19% pour le CAL-24.
Cette baisse des prix de l’électricité s’explique notamment par la baisse des prix du gaz naturel et du charbon, les prévisions de vents forts, et l’annonce d’EDF concernant la fin des réparations des problèmes de corrosion sur trois réacteurs nucléaires et de leurs dates de remises en service. De leurs côtés, les prix des émissions de CO2 ont poursuivi leur hausse, en augmentant de 1,5% mardi dernier en raison de l’avancement du processus législatif RePowerEU. Enfin, les ministres européens de l’énergie sont parvenus à un accord la semaine dernière sur les mesures à prendre pour réduire les prix de l’énergie.