ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie du 22 au 26 août 2022. Dans cet article, découvrez les faits marquants de la semaine, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.
Que s'est-il passé la semaine dernière ?
La France va importer davantage de gaz d’Algérie
Emmanuel Macron s’est rendu en Algérie la semaine dernière notamment dans le but d’échanger sur le plan énergétique avec son homologue algérien. Dès le retour du chef de l’Etat, des négociations ont démarré entre Engie et Sonatrach, la compagnie nationale algérienne, en vue d’augmenter la part de gaz algérien dans l’approvisionnement total de la France. Selon Engie, la signature d’un contrat devrait intervenir dans plusieurs semaines, sachant que le groupe est le principal acheteur de gaz du pays et qu’il a réduit sa dépendance au gaz russe de 17% à 4% au premier semestre 2022, en raison de la guerre en Ukraine. Principalement dépendant de la Norvège pour son approvisionnement en gaz, Engie souhaite relever son niveau d’approvisionnement auprès du pays nordique mais aussi auprès de son autre partenaire, l’Algérie. Ainsi, l’accord entre Engie et Sonatrach devrait porter sur le prix du gaz livré en France au moins jusqu’en 2024, et vise à étendre le partenariat sur le GNL, et le gaz naturel qui transite de l’Algérie à l’Espagne via le gazoduc Medgaz. Lors de son déplacement, Emmanuel Macron a tout de même précisé que la France dépendait peu du gaz puisque ce dernier s’élève à 20% dans son mix énergétique, et encore moins du gaz algérien. Il a d’ailleurs insisté sur le fait que la France avait déjà sécurisé ses volumes de gaz pour l’hiver avec des stocks remplis à 90%.
Le gouvernement allemand refuse de prolonger la durée de vie des centrales nucléaires du pays
Alors que le gouvernement allemand avait décidé de sortir de l’énergie nucléaire, au plus tard le 31 décembre 2022, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a souhaité relancer le débat quant à la durée de vie des trois dernières centrales nucléaires encore en activité en Allemagne. En effet, les récents évènements, notamment la guerre opposant la Russie à l’Ukraine, ont fortement impacté l’approvisionnement en gaz du pays. Différentes solutions ont donc été évoquées afin de permettre à l’Allemagne d’affronter l’hiver sereinement, dont la prolongation de la durée de vie des dernières centrales nucléaires. Cette solution envisagée par le chancelier allemand a ensuite divisé le gouvernement en deux. Le ministre Vert allemand, de son côté, précisait que les économies générées grâce aux centrales nucléaires, si une prolongation était acceptée, seraient minime. Cette déclaration a été reconnue par le ministre de l’Economie Robert Habeck, puisqu’il a lui-même annoncé, dimanche 21 août, exclure toute prolongation possible quant à la durée de vie des trois centrales nucléaires en activité. D’après lui, cela ne permettrait de faire des économies de gaz qu’à hauteur de 2% seulement.
EDF prolonge l’arrêt de quatre réacteurs nucléaires
L’énergéticien français va reporter la remise en service de quatre réacteurs nucléaires au plus tôt à la mi-novembre. Ce retard va entrainer une baisse de ses capacités de production de 5,2 gigawatts pendant plusieurs semaines supplémentaires, dans un contexte de production historiquement bas. Ces arrêts sont principalement dus à des problèmes de corrosion provoquant des microfissures sur les tuyauteries de systèmes de sécurité, obligeant ainsi EDF a procéder à des examens approfondis et des réparations. A cela s’ajoute des retards pris dans le programme de maintenance du groupe, notamment dus à la crise sanitaire. Des retards allant jusqu’à deux mois sont donc prévus sur trois réacteurs de la centrale de Cattenom en Moselle. Le réacteur n°1 de la centrale de Penly en Seine-Maritime devrait, quant à lui, être arrêté jusqu’au 23 janvier 2023, alors qu’il devait initialement redémarrer le 25 décembre 2022.
Focus sur le marché de l’électricité
Les prix spot de l’électricité ont à nouveau explosé la semaine dernière, clôturant à 706,32 €/MWh le vendredi 26 août.
Les CAL-23 et CAL-24 ont suivi la même tendance puisqu’ils s’élevaient respectivement à 1130 €/MWh et 506 €/MWh vendredi dernier, soit une augmentation de 55,74 % pour le CAL-23 et de 28,43% pour le CAL-24.
Les prix de l’électricité ont atteint des records absolus la semaine dernière, continuant à suivre l’évolution des prix du gaz et du charbon. En effet, les prix du gaz ont explosé suite à l’annonce d’une nouvelle opération de maintenance sur le gazoduc Nord Stream 1. De son côté, la demande de charbon continue d’augmenter en raison des incertitudes concernant l’approvisionnement en gaz, mais l’offre n’est pas en mesure de répondre à la demande, ce qui pousse les prix à la hausse. La faible disponibilité nucléaire a également un fort impact sur les prix. EDF a d’ailleurs annoncé la semaine dernière que la remise en service de quatre de ses réacteurs nucléaires serait reporté à la mi-novembre au plus tôt. Pour rappel, la disponibilité du parc nucléaire français est à son plus bas niveau depuis 30 ans, ce qui entraine des tensions sur le marché européen. Historiquement exportatrice d’électricité vers le reste de l’Europe, La France a dû recourir, ces derniers mois, à des importations d’électricité.
Focus sur le marché du gaz naturel
* Le changement d’année calendaire en janvier a eu un impact sur la courbe (forte baisse), alors que les prix, eux n’ont pas baissé dans cette mesure.
Les prix spot du gaz naturel ont subi une nouvelle augmentation puisqu’ils ont clôturé à 219,247 €/MWh vendredi dernier contre 162,169 €/MWh le vendredi 19 août, soit une semaine plus tôt.
Les PEG CAL-23 et CAL-24 ont suivi la même tendance que les prix spot la semaine dernière. Ils traitaient respectivement à 297,35 €/MWh et 198,75 €/MWh le vendredi 26 août, soit une augmentation de 35,60% pour le PEG CAL-23 et de 23,49% du côté du PEG CAL-24 en une semaine.
Le 19 août dernier, Gazprom avait annoncé interrompre les livraisons de gaz russe vers l’Europe depuis le gazoduc Nord Stream 1 pour une durée de 3 jours (du 31/08 au 02/09). Cette annonce avait déjà fait flamber les prix du gaz la semaine 33 et continue de les impacter fortement aujourd’hui. A cela, s’ajoute un retard, de deux semaines, annoncé sur la remise en service du terminal GNL de Freeport, qui se trouvait à l’arrêt pour des travaux de maintenance, suite à un incendie survenu le 8 juin dernier. Les prix du gaz ont également été impactés par la non prolongation de la durée de vie des trois dernières centrales nucléaires en Allemagne.