ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie du 25 au 29 juillet 2022. Dans cet article, découvrez les faits marquants de la semaine, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.
Que s'est-il passé la semaine dernière ?
Perte historique de 5,3 milliards pour EDF
Au premier semestre 2022, la chute de la production nucléaire a entraîné les comptes d’EDF dans le rouge. Le contexte de flambée des prix de l’électricité aurait pu être très bénéfique pour EDF puisque l’entreprise détient une des flottes de réacteurs nucléaires les plus importantes du monde. Mais la mise à l’arrêt des réacteurs touchés par des problèmes de corrosion a finalement coûté très cher à EDF, et a entrainé une perte de revenus opérationnels d’environ 7,3 milliards d’euros. De plus, la hausse des volumes d’électricité nucléaire vendus à prix régulé prévu par le mécanisme Arenh , ainsi que la chute de production hydraulique due à la sécheresse ont également causé des pertes importantes à EDF. Afin de pouvoir servir ses clients, EDF est obligé d’acheter, chaque mois, de l’électricité sur le marché de gros. Or les prix ne cessent d’augmenter sur les marchés de gros de l’électricité, ce qui alourdi encore davantage la facture pour l’énergéticien français. Malheureusement, le deuxième semestre pourrait être bien plus difficile pour EDF qui a encore revu à la baisse ses prévisions de production nucléaire.
Le gouvernement a dévoilé l’emplacement des deux futurs parcs éoliens en mer
Le ministère de la Transition écologique a annoncé, vendredi dernier, qu’un parc éolien sera implanté au large de l’Île d’Oléron d’ici le début des années 2030. Ce parc, d’une capacité de 1000 mégawatts, devrait se situer à plus de 35 km des côtes. En effet, face à un mélange d’incompréhension et de colère des élus et pêcheurs d’Oléron, l’Etat a décidé de repousser l’implantation du parc au-delà des limites du parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis. Le gouvernement a d’ailleurs promis que la préservation de la biodiversité serait un enjeu majeur et une priorité tout au long de la construction et de l’exploitation de ce projet. Un second parc, lui aussi ayant une capacité de 1000 mégawatts, devrait venir compléter le premier ultérieurement et serait installé encore plus loin des côtes. Ces deux parcs permettront de produire, au total, un volume d’électricité équivalent à la consommation électrique d’1,6 millions de personnes, soit plus du double de la population de Charente-Maritime.
L’Europe se coordonne pour répondre à la demande en gaz de l’hiver prochain
En raison du conflit opposant la Russie à l’Ukraine et de l’instabilité des livraisons de gaz russe, notamment via le gazoduc Nord Stream 1, les objectifs quant aux stockages de gaz avaient été revus à la baisse. Pour autant, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé mercredi dernier, que les stocks de gaz se trouvaient actuellement remplis à 75%. Objectif largement atteint, puisque la Commission Européenne demandait un taux de remplissage à 52% au 1er août. Mais il va falloir poursuivre les efforts encore quelques mois afin d’atteindre les 100% au 1er novembre et ainsi affronter sereinement l’hiver prochain. Les ministres de l’Energie européens se sont alors réunis à Bruxelles, mardi dernier, afin de mettre en place un plan, permettant de réduire leur consommation de gaz avec coordination et ainsi assurer une sécurité énergétique à l’Europe. Cet accord est indispensable pour venir en aide à l’Allemagne, qui risque de ne pas remplir suffisamment ses réserves avant l’hiver. L’objectif est clair : réduire de 15% la demande de gaz, par rapport aux 5 dernières années, entre août 2022 et mars 2023. Chacun des pays ayant signé cet accord devra alors mettre en œuvre les moyens nécessaires, à son échelle, dans le but d’atteindre cet objectif. La France, de son côté, a déjà élaboré un plan porté sur l’énergie consommée à partir des lumières et impose certaines mesures aux magasins et aux municipalités.
Focus sur le marché de l’électricité
Les prix spot de l’électricité ont baissé en début de semaine pour finalement repartir à la hausse dès le mardi 26 juillet. Ils ont ensuite légèrement baissé en fin de semaine pour clôturer à 499,49 €/MWh le vendredi 29 juillet.
Les CAL-23 et CAL-24 ont également augmenté la semaine dernière, s’élevant respectivement à 497,25 €/MWh et 250,34 €/MWh. Les prix ont ainsi augmenté de 6,87% pour le CAL-23 et de 1,07% pour le CAL-24 depuis le vendredi 22 juillet.
Les prix de l’électricité continuent de grimper dans toute l’Europe, soutenus par une forte hausse des prix du gaz en raison de l’annonce de Gazprom concernant la diminution des livraisons de gaz via le gazoduc Nord Stream 1. De son côté, EDF a revu à la baisse ses prévisions de production nucléaire, ce qui a également entrainé l’augmentation des prix, dans un contexte de hausse de la demande.
Focus sur le marché du gaz naturel
* Le changement d’année calendaire en janvier a eu un impact sur la courbe (forte baisse), alors que les prix, eux n’ont pas baissé dans cette mesure.
Les prix spot du gaz naturel ont, tout d’abord, baissé début de semaine dernière pour remonter en flèche à partir de jeudi. Enfin, ils ont clôturé à 130,593 €/MWh vendredi contre 130,394 €/MWh le 22 juillet, soit une semaine plus tôt.
Les PEG CAL-23 et CAL-24 ont fortement grimpé pour atteindre un nouveau record sur l’année 2022. Ils s’élevaient respectivement à 140,605 €/MWh et 88,532 €/MWh vendredi dernier. Depuis le 22 juillet, les prix ont augmenté de 12,83% pour le PEG CAL-23 et de 12,48% du côté du PEG CAL-24.
Milieu de semaine dernière les prix du gaz naturel ont atteint de nouveau record après l’annonce du géant Gazprom concernant les livraisons de gaz via le gazoduc Nord Stream 1. En effet, mercredi 27 juillet les livraisons ont été fortement réduites puisque le gazoduc ne fonctionne, depuis, qu’à 20% de ses capacités (contre 40% quelques jours plus tôt). Pour cause, la Russie invoque des problèmes techniques sur une turbine à gaz nécessitant une opération de maintenance. Le gouvernement allemand, qui risque de ne pas remplir ses stocks de gaz avant l’hiver, dénonce cette décision comme étant politique suite aux sanctions mises en place contre la Russie dans le cadre de la guerre en Ukraine.