ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie du 11 au 14 avril 2023. Dans cet article, découvrez les faits marquants de la semaine, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous, deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.
Table des matières
Que s'est-il passé la semaine dernière ?
L'Etat demande à EDF de produire plus d’électricité avec le même nombre de centrales
Le gouvernement souhaite qu’EDF étudie la possibilité d’augmenter la puissance de ses réacteurs actuels afin de redresser la production électrique. L’idée est de produire davantage en exploitant au maximum les capacités des 56 réacteurs nucléaires mis en service entre 1979 et 2002. La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a indiqué que cette demande s’inscrivait dans l’ensemble des mesures visant à augmenter la production d’énergie décarbonée en France et à relancer la filière nucléaire. En effet, l’énergéticien français a connu une année 2022 difficile avec une production nucléaire tombée à son niveau le plus bas depuis trente ans. De nombreux réacteurs ont dû être arrêtés, notamment en raison de problèmes de corrosion ayant engendré des travaux. Il s’agit donc d’un enjeu crucial pour EDF puisque sa production nucléaire reculait déjà depuis des années. Cette demande intervient malgré l’annonce d’Emmanuel Macron au sujet de la construction de six EPR de nouvelle génération dans les prochaines années. Le premier devrait voir le jour entre 2035 et 2037, ce qui nécessite de trouver des solutions pour augmenter la production électrique à court terme.
Les exportations de pétrole russe à leur plus haut niveau depuis 3 ans
Malgré les sanctions de l’Union européenne, les exportations de pétrole russe ont atteint leur plus haut niveau depuis trois ans en mars dernier. Toutefois, selon le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publié le vendredi 14 avril, les gains réalisés par Moscou sont 43% inférieurs à ceux enregistrés l’année dernière. Face aux sanctions internationales imposées à la Russie, le pays cherche à rediriger ses exportations d’hydrocarbures, notamment de gaz, vers d’autres pays tels que l’Inde. L’OPEP, le cartel des exportateurs de pétrole, a récemment cité des données de Kpler, une société d’analyse spécialisée dans les matières premières, indiquant que « La Russie a été le premier fournisseur de brut de l’Inde en février pour le huitième mois consécutif avec une part de près de 38% ». En effet, depuis le 5 février, un second embargo de l’UE est en vigueur concernant les achats de produits pétroliers russes par voie maritime, associé à un plafonnement des prix appliqué par les pays du G7. Pour répondre à ces sanctions, la Russie avait annoncé qu’elle réduirait sa production de 500 000 barils par jour, mais elle n’avait toujours pas atteint cet objectif en mars dernier. Selon l’AIE, la production de pétrole brut russe a chuté de 290 000 barils par jour en mars, atteignant 9,58 millions de barils par jour.
Nouveau record de production pour le solaire et l’éolien
Selon un rapport du groupe de réflexion sur l’énergie Ember publié le 12 avril, l’éolien et le solaire ont atteint un nouveau record en fournissant 12% de la production électrique mondiale en 2022. Le charbon reste tout de même la principale source d’électricité au monde, loin devant les énergies renouvelables et le nucléaire. La crise énergétique résultant de la guerre en Ukraine, la fermeture de gazoducs russes et la flambée des prix ont incité de nombreux gouvernements à réviser leur politique énergétique en faveur des énergies décarbonées. Combinées ensembles, les énergies renouvelables et le nucléaire ont représenté 39% de l’électricité mondiale, le reste étant couvert par les énergies fossiles (gaz, charbon, pétrole). Ces données ont été collectées à partir de sources ouvertes dans 78 pays, représentant 93% de la demande mondiale d’électricité.
Focus sur le marché du gaz naturel

Les prix spot du gaz naturel ont légèrement baissé la semaine dernière, clôturant à 40,687 €/MWh le vendredi 14 avril.
De leurs côtés, les PEG CAL-24 et CAL-25 ont augmenté puisqu’ils s’élevaient respectivement à 53,260 €/MWh et 46,106 €/MWh le vendredi 14 avril, soit une hausse de 3,09% pour le PEG CAL-24 et de 3,73% pour le PEG CAL-25 depuis le jeudi 6 avril.
Les prix du gaz naturel pour les mois à venir et le CAL-24 restent élevés, notamment en raison des travaux d’entretien qui s’apprêtent à commencer sur les gazoducs norvégiens. Ces travaux ont un impact sur les importations de GNL. En effet, même si les importations restent fortes, le surplus de gaz total prévu pour le mois à venir est beaucoup plus faible. Cela signifie que malgré les niveaux de stocks très élevés, une longue période sera nécessaire pour les ramener à 100%.
Focus sur le marché de l'électricité

Tout comme ceux du gaz naturel, les prix spot de l’électricité ont légèrement baissé, clôturant à 129,71 €/MWh le vendredi 14 avril.
Après avoir augmenté en début de semaine, les CAL-24 et CAL-25 sont finalement redescendus puisqu’ils s’élevaient respectivement à 216,21 €/MWh et 138,37 €/MWh le vendredi 14 avril. Il s’agit donc d’une baisse de 1,35% pour le CAL-24 et de 0,50% pour le CAL-25, depuis le jeudi 6 avril.
L’électricité reste très dépendante des autres combustibles. En effet, les prix du gaz et des émissions de CO2 sont élevés à cause des prévisions à la baisse de la production nucléaire française pour les mois à venir. De leurs côtés, les prix du charbon repartent à la baisse depuis le début du mois d’avril, grâce à une baisse de la demande mondiale liée à la fin de l’hiver. Les prix des émissions de CO2, quant à eux, risquent de rester volatils les prochains jours en raison de la date limite de mise en conformité pour 2022 qui approche. Certains industriels pourraient être amenés à acheter ou vendre des quotas d’émissions, ce qui aura un impact sur les prix.
Vu dans la presse

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