ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie du 3 au 6 avril 2023. Dans cet article, découvrez les faits marquants de la semaine, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous, deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.
Que s'est-il passé la semaine dernière ?
Les Etats-Unis vont continuer de fournir du GNL à l’UE en 2023
En 2022, les Etats-Unis sont devenus les premiers fournisseurs de gaz naturel liquéfié (GNL) de l’UE. En effet, suite à l’invasion russe en Ukraine, les Vingt-Sept ont choisi de se tourner vers les Etats-Unis pour s’approvisionner en gaz et ainsi réduire leur dépendance aux hydrocarbures russes. Ce sont donc 56 milliards de mètres cubes de GNL américain qui ont été exportés vers l’UE en 2022, contre 22 milliards en 2021, soit une hausse de 140%. Cette dynamique devrait prendre de l’ampleur puisque les Etats-Unis et l’UE se sont engagés « à travailler pour maintenir un niveau élevé d’approvisionnement en GNL américain vers l’Europe en 2023, d’au moins 50 milliards de m3 ». Cela est nécessaire compte tenu de la volonté d’assurer le remplissage des stocks de gaz pour l’hiver prochain. Bruxelles a d’ailleurs précisé mardi dernier que les réserves européennes étaient actuellement remplies à 56%, un niveau presque deux fois plus élevé que celui habituellement enregistré à cette période de l’année. Les Etats membres se sont fixés comme objectif de remplir leurs réserves à 90% d’ici le mois de novembre. L’UE souhaite tout de même diversifier ses approvisionnements c’est pourquoi elle s’est également tournée vers d’autres fournisseurs de GNL comme le Qatar, l’Egypte, la Norvège ou encore l’Angola. Enfin, les pays européens s’efforcent de réduire leur consommation de gaz. Elle a d’ailleurs diminué de 19% entre août 2022 et janvier 2023, par rapport au niveau entre 2017 et 2022.
La filière photovoltaïque française bat son record de puissance instantanée
Le lundi 4 avril, les centrales photovoltaïques françaises ont délivré autant de puissance qu’une dizaine de réacteurs nucléaires pendant une bonne partie de la journée, avec 11 702 MW atteints à 13h45. La filière a déjà battu son record de puissance, alors que le printemps vient seulement de commencer. Selon RTE, ce record à largement dépassé le précédent pic qui avait été enregistré à 10 803 MW le 17 avril 2022. Ceci n’est pas étonnant puisque la capacité du parc solaire français est passée de 13,1 GW en 2021 à 15,7 GW fin 2022, soit 2,6 GW ajoutés en une année. En effet, le solaire est le mode de production d’électricité qui a connu la plus forte croissance, devant l’éolien (+ 1,98 GW).
L'Allemagne s’apprête à débrancher ses trois derniers réacteurs nucléaires
Malgré la crise énergétique qui a redonné de l’intérêt au nucléaire pour compenser en partie l’absence de gaz russe, l’Allemagne garde son objectif de réussir sa transition verte sans l’énergie nucléaire. En effet, samedi 15 avril, l’Allemagne va débrancher ses trois derniers réacteurs nucléaires. Un processus progressif qui va se faire sur plusieurs années jusqu’au démantèlement complet des installations. Cette décision avait été prise en 2002, et accélérée par Angela Merkel en 2011 suite à la catastrophe de Fukushima. En démantelant ces trois dernières centrales, l’Allemagne va perdre 6% de sa production d’énergie et devra donc accélérer le développement des énergies renouvelables. La part des énergies renouvelables dans le mix énergétique allemand représentait 46% l’an dernier, contre moins de 25% dix ans plus tôt. Pour autant, le gouvernement ainsi que les défenseurs de l’environnement ne sont pas satisfaits de cette progression. En effet, selon Olaf Scholz « Quatre à cinq éoliennes doivent être installées chaque jour » au cours des prochaines années pour couvrir les besoins du pays. C’est pourquoi une série d’assouplissements règlementaires adoptés ces derniers mois devrait permettre d’accélérer le développement des énergies renouvelables.
Focus sur le marché du gaz naturel
Les prix spot du gaz naturel ont baissé la semaine dernière, clôturant à 43,222 €/MWh le jeudi 6 avril.
Les PEG CAL-24 et CAL-25 ont suivi la même tendance puisqu’ils s’élevaient respectivement à 51,662 €/MWh et 44,449 €/MWh le jeudi 6 avril, soit une baisse de 5,40% et de 4,75% depuis le vendredi 31 mars.
Les prix du gaz naturel semblent renouer avec leur tendance baissière. En effet, après avoir fortement augmenté en raison de l’incertitude concernant l’approvisionnement en GNL depuis la France et des conditions météorologiques difficiles, les prix sont repartis à la baisse. Cette baisse est principalement due aux niveaux de stocks élevés.
Focus sur le marché de l'électricité
Contrairement à ceux du gaz, les prix spot de l’électricité ont augmenté la semaine dernière. Ils s’élevaient à 130,37 €/MWh le jeudi 6 avril.
De leurs côtés, les CAL-24 et CAL-25 ont nettement augmenté en début de semaine, pour finalement repartir à la baisse en fin de semaine. Le jeudi 6 avril, ils s’élevaient respectivement à 219,17 €/MWh et 139,06 €/MWh, soit une légère hausse de 0,43% pour le CAL-24 et de 0,64% pour le CAL-25 depuis le vendredi 31 mars.
Les prix de l’électricité ont augmenté jusqu’au lundi 3 avril en raison de la hausse des prix du gaz, du charbon et des émissions de CO2 mais aussi des grèves. En effet, des incertitudes persistent au sujet de la production nucléaire. Il n’est pas certain que les réacteurs nucléaires soient de nouveau opérationnels après les travaux de maintenance des 12 derniers mois. Les prix de l’électricité ont ensuite suivi la baisse des prix des autres combustibles. D’autre part, la demande d’électricité est assez faible depuis le début de l’année. Enfin, en raison de l’optimisme des marchés financiers, les prix des émissions de CO2 continuer d’évoluer à un niveau plutôt élevé.
Vu dans la presse
Les émissions de gaz à effet de serre à la baisse en 2022 en France, encore “du chemin à parcourir”