ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie du 6 au 10 février 2023. Dans cet article, découvrez les faits marquants de la semaine, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous, deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.
Que s'est-il passé la semaine dernière ?
La consommation française de gaz a fortement baissé en 2022
La guerre entre la Russie et l’Ukraine a bousculé le système énergétique européen, puisqu’elle a entraîné une flambée des prix du gaz. Cette hausse des prix, ainsi que les nombreux appels à la sobriété lancés par le gouvernement, ont provoqué une baisse de la consommation française de gaz. Selon GRTgaz, le gestionnaire du réseau de transport de gaz, en 2022 la consommation de gaz en France a chuté de 6,2% par rapport à 2021. Ce sont les industries françaises qui ont le plus diminué leur consommation de gaz, et notamment celles des secteurs du raffinage-pétrochimie, de la métallurgie et des matériaux non métalliques et porcelaine, qui enregistrent au total une baisse de 19% de la consommation de gaz depuis 2021. L’Europe a donc réussi à passer son premier hiver sans gaz russe, notamment grâce aux échanges de gaz et d’électricité entre pays membres. La France a d’ailleurs doublé ses volumes d’entrée de gaz naturel liquéfié en un an et est devenue un point d’entrée majeur de GNL en Europe.
L’augmentation de la demande d’électricité devrait être compensée par les énergies renouvelables
Dans un rapport publié la semaine dernière, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a estimé que les énergies renouvelables pourraient couvrir 90% des nouveaux besoins en électricité d’ici 2025. En effet, chaque année la demande mondiale d’électricité augmente, notamment en raison de la croissance des pays émergents. Cette demande devrait ainsi augmenter de 3% en 2023. Les pays émergents jouent un rôle majeur puisque dans les trois prochaines années, 70% de cette demande supplémentaire viendra d’Inde, de Chine et d’Asie du Sud-Est. De leurs côtés, les renouvelables devraient croître plus que toutes les autres sources d’énergie combinées, et, accompagnées du nucléaire, elles devraient permettre de satisfaire presque entièrement cette demande supplémentaire. La part des énergies renouvelables dans la production électrique mondiale devrait ainsi passer de 29% en 2022 à 35% en 2025. En ce qui concerne la production nucléaire, elle devrait augmenter de 3,6% par an. Même si le secteur électrique reste très émetteur d’émissions de CO2, il est peu probable que ce dernier augmente fortement son empreinte carbone. En effet, l’utilisation des centrales à gaz et à charbon devrait nettement reculer en Europe et sur le continent américain. En revanche, le recours à ces énergies fossiles devrait augmenter au Moyen-Orient et dans la région Asie-Pacifique. Mais, toujours selon l’Agence internationale de l’énergie, à demande supérieure, les émissions de CO2 du secteur électrique, qui ont connu un pic en 2022, devraient rester au même niveau jusqu’en 2025. Si ce niveau d’émissions semble encourageant, il est néanmoins insuffisant pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Pour espérer atteindre cet objectif, il faudrait faire baisser les émissions liées à la production électrique de 33% d’ici 2030.
Focus sur le marché du gaz naturel
Les prix spot du gaz naturel ont baissé la semaine dernière, clôturant à 50,949 €/MWh le vendredi 10 février.
Les PEG CAL-24 et CAL-25 ont suivi la même tendance puisqu’ils s’élevaient respectivement à 58,023 €/MWh et 48,963 €/MWh le vendredi 10 février, soit une baisse de 7,03% pour le PEG CAL-24 et de 5,43% pour le PEG CAL-24 depuis le vendredi 3 février.
Malgré les températures douces et les conditions peu venteuses, les prix du gaz naturel conservent leur tendance baissière, grâce aux niveaux de stock élevés et à l’approvisionnement en GNL. De son côté, le terminal américain Freeport devrait exporter à nouveau du GNL vers l’Europe dès le mois de mars. Cela pourrait donc entrainer une nouvelle baisse des prix du gaz dans les semaines à venir.
Focus sur le marché de l'électricité
Les prix spot de l’électricité ont augmenté la semaine dernière. Ils s’élevaient à 158,71 €/MWh le vendredi 10 février.
De leurs côtés, les CAL-24 et CAL-25 ont baissé puisqu’ils traitaient respectivement à 180,55 €/MWh et 135,63 €/MWh le vendredi 10 février, soit une baisse de 6,49% pour le CAL-24 et de 5,65% pour le CAL-25 depuis le vendredi 3 février.
Les prix de l’électricité sont repartis à la baisse grâce à un contexte favorable. En effet, les prix de l’électricité ont suivi ceux du gaz et des émissions de CO2, et les conditions météorologiques se sont également montrées avantageuses. Les stocks de charbon sont importants, ce qui contribue à faire baisser les prix. Les prix du charbon affichent ainsi leur niveau le plus bas en plus d’un an. Enfin, la baisse des prix des émissions de CO2 (87,5 €/t) est soutenue par la production nucléaire française qui reste stable avec une capacité avoisinant les 40 GW.
Vu dans la presse
Crise de l’énergie : la demande d’électricité augmente mais sera compensée par le renouvelable