En avril 2025, les prix du gaz et de l’électricité ont poursuivi leur baisse. Cette tendance s’inscrit dans un contexte d’offre renforcée, de demande modérée et de tensions géopolitiques persistantes.
Le gaz a été influencé par des livraisons norvégiennes fluctuantes, des stocks européens encore faibles et un afflux de GNL redirigé depuis l’Asie. L’électricité a suivi la même tendance, portée par une consommation industrielle en repli, la baisse du prix du CO2 et une production solaire élevée.
Table des matières
Que s’est-il passé sur le marché de l’énergie en avril 2025 ?
Avril 2025 a été marqué par de fortes tensions sur le marché de l’énergie, en France comme en Europe.
En France, les débats autour de la PPE3 s’intensifient. Jugée déconnectée des réalités actuelles, elle est critiquée pour son déséquilibre en faveur des renouvelables et son manque de concertation. De nombreuses voix appellent à une refonte de la stratégie énergétique.
Côté climat, la baisse des émissions de gaz à effet de serre ralentit nettement. En 2024, elle n’atteint que –1,8 %, selon le CITEPA. Les efforts dans l’industrie ne suffisent pas à compenser l’inertie des transports et du bâtiment. Une révision de la stratégie climatique est jugée nécessaire.
Dans le nucléaire, deux annonces majeures : Flamanville a redémarré plus tôt que prévu, tandis que le premier EPR2 est repoussé à 2038 avec un coût en hausse. Ce report illustre la prudence du gouvernement et la nécessité d’un modèle économique plus stable.
Le 28 avril, un black-out a touché l’Espagne, le Portugal et le sud de la France, affectant la stabilité du réseau européen. La modernisation des infrastructures progresse lentement, freinée par des retards et des oppositions locales, malgré des besoins estimés à 2 000 milliards d’euros d’ici 2050.
En parallèle, la France fait face à une surproduction d’électricité, liée aux renouvelables et à une consommation en baisse. Les prix deviennent parfois négatifs, pénalisant les producteurs. Des mesures sont en discussion pour mieux gérer ces déséquilibres.
Sur la scène internationale, la pression des États-Unis pour accroître les importations européennes de GNL inquiète. Cette dépendance croissante, à des prix élevés, pourrait affaiblir la compétitivité des entreprises européennes déjà confrontées à une forte volatilité des prix de l’énergie.
Le marché du gaz naturel en avril 2025
Le mois d’avril 2025 a été marqué par la poursuite de la baisse des prix du gaz naturel, dans un contexte d’instabilité géopolitique, d’offre renforcée et de demande modérée.
En début de mois, la baisse des prix s’est poursuivie, malgré des perturbations liées à la maintenance de sites norvégiens. Le marché est resté prudent, tiraillé entre l’espoir d’un accord de paix en Ukraine (qui ferait baisser les prix) et les craintes liées aux tensions commerciales mondiales (qui pourraient les faire monter).
Mi-avril, plusieurs facteurs ont allégé la pression sur les prix : la reprise partielle des livraisons norvégiennes et le redéploiement de cargaisons de GNL de la Chine vers l’Europe. Toutefois, les stocks européens restaient faibles (35 % contre 61 % un an plus tôt), maintenant une certaine tension.
Une légère hausse des prix est survenue après l’arrêt imprévu d’un site norvégien, mais la situation s’est rapidement normalisée. Des températures douces ont aussi réduit la demande en chauffage, contribuant à la détente du marché.
En fin de mois, les prix se sont stabilisés puis ont repris leur baisse, soutenus par un meilleur équilibre offre-demande. Les stocks européens ont continué à progresser (37 % fin avril), aidés par un afflux massif de GNL lié à la baisse de la demande asiatique, notamment en Chine, où les importations ont chuté de plus de 20 %.
Le marché européen retrouve une forme de stabilité, mais les niveaux de stockage restent inférieurs à ceux de 2024. La vigilance reste donc nécessaire pour les mois à venir.
Clôture des prix au 29 avril 2025, avec évolution depuis le 1 avril 2025
Le marché de l'électricité en avril 2025
Le mois d’avril 2025 a été marqué par une tendance baissière sur le marché de l’électricité.
En début de mois, les prix ont poursuivi leur baisse. La consommation énergétique a reculé, notamment dans l’industrie, affectée par un ralentissement économique généralisé. L’annonce par les États-Unis de nouveaux droits de douane de 20 % sur les importations européennes a ravivé les tensions commerciales.
Dans le même temps, le marché des quotas d’émission de CO2 a également été impacté. Le prix du CO2, initialement stabilisé autour de 67 €/tonne, a entamé une baisse progressive. Il est brièvement tombé aux environs de 60 €/tonne, en raison d’une production industrielle en recul. Cette dynamique a accentué la baisse des prix de l’électricité, les faibles coûts d’émissions rendant la production moins onéreuse.
Au milieu du mois, la tendance baissière s’est interrompue. L’anticipation d’une hausse supplémentaire des droits de douane, à hauteur de 10 %, combinée à des conditions météorologiques variables, a provoqué des tensions ponctuelles sur les marchés. L’introduction de ces nouvelles mesures protectionnistes a nourri les inquiétudes sur la compétitivité industrielle européenne.
En fin de mois, la situation s’est partiellement détendue. L’atténuation des tensions commerciales et le recul de la production d’énergie renouvelable ont soutenu une remontée du prix du CO2 à 66 €/tonne. De plus, les prévisions de températures plus douces et la hausse de la production solaire ont entraîné une baisse des prix de l’électricité, suivie d’une stabilisation en fin de mois.
Malgré cette stabilisation récente, les perspectives restent incertaines. Les marchés oscillent entre espoirs de reprise économique progressive et craintes liées aux tensions commerciales mondiales persistantes.
Clôture des prix au 29 avril 2025, avec évolution depuis le 3 avril 2025