Les perspectives pour 2025 laissent entrevoir des évolutions notables sur le marché de l’électricité en France. Entre la possible hausse de la taxe intérieure de consommation finale sur l’électricité (TICFE) et une baisse des tarifs réglementés de vente (TRV), les entreprises et les ménages devront s’adapter à des changements qui impacteront leurs factures énergétiques. Alors que la loi de finances 2025 est sur le point d’être présentée, ces ajustements soulèvent des questions quant à leurs répercussions pour les consommateurs, notamment ceux ayant souscrit des offres de marché.
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Une TICFE qui pourrait grimper au-delà des prévisions
Pour faire face aux besoins budgétaires, l’État envisage de relever la TICFE à un niveau supérieur à ce qui avait été initialement prévu. Cette taxe, qui était de 32 euros par mégawattheure avant la crise énergétique, avait été drastiquement réduite en 2022 pour atténuer l’impact de la flambée des prix sur les consommateurs. Toutefois, cette mesure était temporaire, et la TICFE a déjà commencé à remonter progressivement, atteignant 22,50 euros en 2024. Selon les dernières informations, elle devrait retrouver son niveau d’avant-crise, à 32 euros par mégawattheure, dès février 2025, voire le dépasser pour générer des revenus supplémentaires pour l’État.
Cette augmentation de la TICFE touchera principalement les consommateurs ayant souscrit à des offres à prix de marché, non indexées sur les TRV. Pour ces abonnés, une hausse de la TICFE pourrait se traduire par une augmentation nette de leurs factures, sans bénéficier de la baisse des TRV qui pourrait intervenir en 2025. Cela concerne particulièrement les professionnels et les entreprises ayant opté pour des contrats à prix fixes, souvent dans un contexte de recherche de stabilité des coûts énergétiques.
Une baisse des TRV, un soulagement partiel pour les consommateurs
Parallèlement à la hausse de la TICFE, les prix de l’électricité sur les marchés internationaux connaissent une baisse progressive depuis le pic de la crise ukrainienne. En juin 2025, les contrats d’achat d’électricité à terme se négociaient à 73 euros par mégawattheure, bien en deçà des 146 euros observés un an plus tôt. Cette tendance à la baisse devrait permettre une réduction des TRV, le tarif bleu d’EDF étant estimé en baisse de 10 à 15 % en février 2025.
Cependant, pour les consommateurs bénéficiant des TRV, cette baisse pourrait ne pas atteindre les niveaux espérés. Avec l’augmentation prévue de la TICFE, la réduction réelle sur les factures pourrait être plus modeste. Selon certaines estimations, la baisse pourrait se limiter à 9 %, soit environ 110 euros d’économies par an pour 80 % des ménages. Cette réduction pourrait être encore moindre si la TICFE dépasse les 32 euros par mégawattheure.
Des répercussions pour les professionnels et les entreprises
Pour les professionnels, cette situation demande une vigilance accrue. La hausse des taxes ne sera pas anodine pour les entreprises ayant souscrit des contrats d’électricité à prix de marché. Dans des secteurs particulièrement énergivores, comme l’industrie ou l’artisanat (boulangers, bouchers, etc.), les répercussions de cette hausse fiscale pourraient être lourdes à gérer. La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a mis en garde contre ce qu’elle appelle une « double peine » pour les classes moyennes et les entreprises occupant des bâtiments mal isolés. Ces dernières, souvent confrontées à des factures énergétiques élevées en raison de l’inefficacité thermique de leurs locaux, subiront de plein fouet la hausse de la TICFE.
Dans ce contexte, il est essentiel pour les entreprises de surveiller de près les évolutions des offres de marché et de comparer régulièrement les différentes options disponibles.
Quelles perspectives pour les professionnels ?
L’année 2025 devrait être marquée par des décisions budgétaires ayant un impact direct sur le coût de l’électricité. Bien que 2025 puisse apporter une baisse des TRV, la hausse potentielle de la TICFE pourrait compenser cette réduction, voire entraîner une augmentation des factures pour certains consommateurs, notamment ceux ayant opté pour des offres à prix de marché. Pour les professionnels, cette situation appelle à une vigilance accrue et à une gestion proactive de leurs contrats d’énergie afin de limiter l’impact de ces évolutions fiscales et tarifaires.