ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie du 5 au 9 septembre 2022. Dans cet article, découvrez les faits marquants de la semaine, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous, deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.
Que s'est-il passé la semaine dernière ?
Poutine menace de cesser les livraisons de pétrole et de gaz en cas de plafonnement des prix
Début septembre, les pays membres du G7 avaient exprimé leur volonté de plafonner les prix du pétrole dans le but de freiner la Russie dans son conflit qui l’oppose à l’Ukraine. En effet, le gouvernement russe profite de cette guerre, et plus particulièrement des incertitudes quant aux prix sur les marchés de l’énergie, puisqu’elle réalise des bénéfices grâce, notamment, à l’exportation de son pétrole. La mise en place de ce plafonnement permettrait alors de réduire les revenus de la Russie limitant ainsi sa capacité à financer cette guerre. A la suite de ces annonces, le président russe, Vladimir Poutine, a exprimé son mécontentement, indiquant qu’un plafonnement des prix entrainerait une suspension de toute livraison d’hydrocarbures, soit du gaz, du pétrole ou encore du charbon, vers les pays participants. Pendant son intervention, il invita les pays membres du G7 à “revenir à la raison” en les incitant à trouver d’autres solutions, telles que la réduction des consommations ou encore la mise en place de subventions, pour faire face à cette flambée des prix. Poutine a également ajouté que d’un point de vue social, la mise en place de ce plafonnement pourrait “provoquer une explosion”.
Premières pistes du groupe de travail “Industrie” dans le cadre de la sobriété énergétique
Le groupe de travail “Industrie”, réunissant des professionnels du secteur, s’est tenu mercredi dernier dans le cadre du plan de sobriété énergétique, lancé en juillet par le Ministère de la Transition Energétique. Le groupe, composé du Conseil national de l’industrie (CNI), des représentants de l’industrie, des fournisseurs d’énergie, des porteurs d’innovation industrielle mais aussi des organisations syndicales, a donc échangé sur plusieurs mesures afin d‘organiser la sobriété énergétique et d’empêcher le gaspillage énergétique des industriels. Ces mesures destinées au secteur industriel portent notamment sur les chaînes logistiques, les processus industriels, et l’organisation du travail au sein de l’entreprise. Plusieurs acteurs du secteur ont exprimé leur volonté de mieux partager les bonnes pratiques, comme l’Union des industries et métiers de la métallurgie, qui souhaite mettre cette mesure en avant auprès des 42 000 entreprises qu’elle représente. De son côté, France Logistique a présenté une mesure visant à optimiser les distances parcourues dans les entrepôts. Le but étant de mutualiser les moyens de transport, tout en investissant davantage dans la transition des flottes de poids-lourds. Dans le contexte de crise actuelle, la mise en place du plan de sobriété doit permettre d’éviter l’application de mesures contraignantes, et d’atteindre, à plus long terme, les objectifs climatiques fixés.
L'installation du premier parc éolien en mer de France est terminée
L’installation des 80 éoliennes du parc de Saint-Nazaire s’est achevée lundi dernier. Ce parc, qui doit permettre de produire environ 20% de la consommation électrique annuelle du département de la Loire-Atlantique, sera mis en service d’ici la fin de l’année 2022. Pour rappel, les travaux de raccordement du parc éolien avaient commencé en 2019, suivi de l’installation en mer au printemps 2021. Les éoliennes ont donc été mises en service les unes après les autres et injectent déjà de l’électricité dans le réseau national. La dernière éolienne installée devrait ainsi injecter son courant dans les semaines à venir, a expliqué Olivier de La Laurencie, Directeur du parc éolien en mer de Saint-Nazaire. En France, d’autres parcs éoliens en mer sont en cours de construction. Celui de Fécamp en Seine-Maritime, devrait notamment être mis en exploitation courant 2023, suivi par ceux de Saint-Brieuc dans les Côtes d’Armor, et de Courseulles-sur-Mer dans le Calvados.
Focus sur le marché de l’électricité
Les prix spot de l’électricité ont fortement baissé la semaine dernière, clôturant à 347,52 €/MWh le vendredi 9 septembre, alors qu’ils s’élevaient à 516,69 €/MWh la semaine précédente.
Les CAL-23 et CAL-24 ont suivi la même tendance, puisqu’ils traitaient respectivement à 552,33 €/MWh et 276,30 €/MWh vendredi dernier. On enregistre donc une baisse de 6,38% pour le CAL-23 et de 4,72% pour le CAL-24, depuis le vendredi 2 septembre.
Les prix de l’électricité continuent de suivre ceux du gaz. Les prix des émissions de CO2 ont baissé la semaine dernière, en raison d’une baisse de la demande et de rumeurs sur une possible dispense temporaire de l’obligation d’acheter des droits d’émissions pour les centrales au gaz. L’état du parc nucléaire français reste préoccupant, car une grande partie des réacteurs sont toujours à l’arrêt. Des confirmations sont attendues concernant les prévisions de production nucléaire pour les mois à venir.
Focus sur le marché du gaz naturel
* Le changement d’année calendaire en janvier a eu un impact sur la courbe (forte baisse), alors que les prix, eux n’ont pas baissé dans cette mesure.
Les prix spot du gaz naturel avaient diminué de manière considérable lundi dernier, pour repartir à la hausse et clôturer vendredi à 147,657 €/MWh contre 134,994 €/MWh le vendredi 2 septembre, soit une semaine plus tôt.
Les PEG CAL-23 et CAL-24 ont, de leurs côtés, augmenté en semaine 36 puisqu’ils s’élevaient respectivement à 179,962 €/MWh et 124,72 €/MWh vendredi dernier. Les prix du gaz ont donc subi une augmentation de 4,41% pour le PEG CAL-23 et de 16,77% du côté du PEG CAL-24 depuis le vendredi 2 septembre.
Des annonces, en provenance du gouvernement russe, ont poussé les prix vers le haut en début de semaine. Il a, en effet, été indiqué que le gazoduc Nord Stream 1 ne reprendrait pas du service jusqu’à nouvel ordre pour des raisons de sécurité, puisque des fuites ont, d’après la Russie, été détectées. L’arrêt des livraisons de gaz russe via Nord Stream 1 entraine, sans surprise, une baisse considérable quant à l’approvisionnement total en gaz, malgré des livraisons de GNL en augmentation. Actuellement, nous percevons à peine 10% de gaz en provenance de la Russie par rapport au niveau d’avant-guerre. En revanche, le taux de remplissage satisfaisant des stocks, avant l’hiver, et les mesures mises en place pour réaliser des économies d’énergie limitent les possibilités de pénurie, même si, comme annoncé par le gouvernement français, nous ne sommes pas à l’abri de faire face à des coupures pendant les jours de grand froid.
Vu dans la presse
Crise de l’énergie : pourquoi les coupures d’électricité sont un sujet explosif pour le gouvernement