ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie du 16 au 20 mai 2022. Dans cet article, découvrez les faits marquants de la semaine, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.
Que s'est-il passé la semaine dernière ?
REPowerEU : le plan pour se passer rapidement des énergies fossiles russes
Mercredi dernier, la Commission Européenne (CE) a présenté son plan REPowerEU dans le but de réduire rapidement notre dépendance aux énergies fossiles russes. Au programme : réduire les consommations d’énergie et développer les énergies vertes. Au total, 300 milliards d’euros, devant être financés par des fonds existants, seront consacrés aux projets du plan REPowerEU. De nouveaux objectifs permettant d’atteindre l’indépendance ont, alors été énoncés par la Commission Européenne. Du côté des réductions de consommation d’énergie, la CE précise que des efforts devront être fait à tous les niveaux. En effet, tous les secteurs, de l’industriel énergivore jusqu’au simple citoyen, doivent être mobilisés afin d’atteindre l’objectif fixé de réduire les consommations d’énergie à hauteur de 13% d’ici 2030 (au lieu des 9% prévu à l’origine). En ce qui concerne le développement des énergies renouvelables, l’objectif climatique a également été revu. Elles devront être capable de produire 45% du total à horizon 2030, au lieu des 40% énoncé initialement. Pour se faire, les premiers efforts seront concentrés sur l’énergie solaire, puisque le plan REPowerEU préconise de rendre obligatoire les panneaux solaires sur les bâtiments de type public et commercial. Le but, ici, est de produire 320 GW grâce au photovoltaïque d’ici 2025. Nombreux sont les projets proposés par la Commission Européenne, ils doivent maintenant être discutés au prochain Conseil Européen, prévu les 30 et 31 mai.
EDF annonce un nouveau retard dans la construction des réacteurs EPR de la centrale nucléaire d’Hinkley Point en Angleterre
Encore un coup dur pour EDF ! En charge de la construction de deux réacteurs nucléaires de nouvelle génération pour la centrale d’Hinkley Point en Angleterre, l’énergéticien français vient d’annoncer un nouveau retard dans le démarrage de ces nouveaux réacteurs. En effet, un an et au moins 3 milliards de livres de plus seraient nécessaires pour terminer ce projet situé dans le sud-ouest du pays. Après avoir retardé à deux reprises la mise en service de ces deux réacteurs, passant une première fois à 2025 puis 2026, EDF a indiqué que ces derniers ne démarreront pas avant juin 2027. Concernant le budget, lui aussi a évolué, passant de 18 milliards acceptés par le gouvernement britannique en 2016 au moins 25 milliards de livres aujourd’hui.
Selon EDF, ces retards sont dus aux deux années de pandémie liée au Covid-19, notamment en raison des ressources et de la chaîne d’approvisionnement qui ont été mises à rude épreuve, mais aussi de l’augmentation des coûts des travaux.
Focus sur le marché de l’électricité
Les prix spot de l’électricité ont augmenté la semaine dernière. En effet, ils ont clôturé à 207,39 €/MWh vendredi dernier contre 203,91 €/MWh le vendredi 13 mai.
Le CAL-23 a légèrement baissé la semaine dernière puisqu’il traitait à 311,01 €/MWh le vendredi 13 mai contre 306,32 €/MWh, soit une baisse de 1,51 %. Le CAL-24, quant à lui, est resté stable passant de 217 €/MWh le vendredi 13 mai à 218,94 €/MWh le vendredi 20 mai. Globalement, les prix futurs sont restés relativement stables durant toute la semaine, restant aux alentours des 306 €/MWh pour le CAL-23 et des 218 €/MWh pour le CAL-24.
Les prix de l’électricité étaient orientés à la baisse la semaine dernière. Cela s’explique tout d’abord par la baisse des prix du gaz mais aussi par l’atténuation, en milieu de semaine, des craintes de perturbation du flux de gaz russe à cause de la condition de paiement en roubles. Du côté du parc nucléaire français, les problèmes de corrosion détectés sur plusieurs réacteurs continuent de générer de l’incertitude concernant la production d’électricité. Mais la hausse de la production d’énergies renouvelables ainsi que les températures plus douces ont permis aux prix de se stabiliser. Enfin, la Commission Européenne a annoncé mercredi dernier la vente de 250 millions de quotas de CO2 afin d’aider les entreprises à faire face à la hausse des prix de l’énergie mais aussi à contrer les effets de la spéculation. Cette action a ainsi entrainé une baisse de 7 % du prix de la tonne de CO2.
Focus sur le marché du gaz naturel
* Le changement d’année calendaire en janvier a eu un impact sur la courbe (forte baisse), alors que les prix, eux n’ont pas baissé dans cette mesure.
Les prix spot du gaz naturel sont en baisse la semaine dernière puisque le PEG Day-Ahead a clôturé à 73,677 €/MWh contre 82,317 €/MWh le vendredi 13, soit une semaine plus tôt.
Les PEG CAL-23 et CAL-24 ont suivi la même tendance que les prix spot, avec une légère augmentation mercredi du côté du CAL-23. Ils traitaient respectivement à 69,937 €/MWh et 54,607 €/MWh vendredi dernier, soit une diminution de 5,7% pour le CAL-23 et de 4,4% concernant le CAL-24.
Les prix du gaz sont restés relativement stables, avec de légères baisses enregistrées fin de semaine. Cette stabilité est due à un approvisionnement satisfaisant en GNL. Les tensions concernant le paiement du gaz russe en roubles persistent, ce qui pourrait entrainer de nouvelles augmentations dans les prochains jours. Malgré les annonces de l’UE précisant que le mécanisme de conversion en roubles pouvait enfreindre les sanctions mises en place contre le gouvernement russe, certains des 27 Etats membres ont, quand même, cédé aux exigences de Moscou. C’est le cas de l’Italie, puisqu’Eni a annoncé l’ouverture d’un compte auprès de Gazprombank. A l’inverse, la Finlande a refusé le paiement en roubles c’est pourquoi la Russie a interrompu l’approvisionnement en gaz naturel du pays le 21 mai dernier. Ces doutes, concernant l’approvisionnement en gaz en Europe, ne permet pas de prévoir une forte baisse des prix pour les semaines à venir.
Vu dans la presse
Electricité : Bruxelles accorde davantage de souplesse aux Etats pour contenir les prix