La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a transmis au Conseil supérieur de l’énergie (CSE) une proposition d’augmentation exceptionnelle du Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE). Cette hausse anticipée, qui interviendra dès le 1er février 2025, s’élèvera à 7,7 % pour le tarif de distribution, incluant une augmentation de 9,6 % du tarif de transport.
Cet ajustement vise à rétablir l’équilibre financier des gestionnaires de réseaux tout en atténuant les impacts sur les factures des consommateurs.
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Pourquoi cette hausse anticipée du TURPE ?
Le TURPE, qui représente entre 20 et 30 % de la facture d’électricité des consommateurs, couvre les coûts liés à l’utilisation des réseaux de transport et de distribution d’électricité, gérés respectivement par RTE et Enedis. Pour la période 2021-2024, ces gestionnaires de réseaux ont accumulé des déficits importants, estimés à 523,6 millions d’euros pour RTE et à 2,341 milliards d’euros pour Enedis.
Deux principaux facteurs expliquent cette situation :
- L’envolée des prix de gros de l’électricité : Pour compenser les pertes électriques liées au fonctionnement du réseau, les gestionnaires ont été contraints d’acheter de l’électricité à des prix exceptionnellement élevés.
- La baisse de la consommation d’électricité : En raison de la hausse des prix et des efforts de sobriété énergétique, les recettes des réseaux ont diminué de manière significative.
Cette hausse anticipée du TURPE permettra de commencer le remboursement des dettes liées à ces écarts financiers dès le début de l’année 2025, plutôt que d’attendre l’échéance initialement prévue du 1er août 2025.
Quels avantages pour les consommateurs ?
Malgré l’annonce d’une hausse du TURPE de 7,7 %, cette mesure présentera plusieurs avantages pour les professionnels et les particuliers :
- Une répartition étalée des hausses : En anticipant l’augmentation, la CRE évite une hausse brutale et permet de lisser l’impact tarifaire sur une période plus longue. En effet, la hausse du TURPE sera moindre au 1er février qu’elle ne l’aurait été six mois plus tard.
- Des factures plus cohérentes : Cette stratégie prévient les fluctuations contradictoires (baisse puis hausse) qui auraient pu compliquer la gestion financière des entreprises et des ménages.
- Une stabilité des tarifs pour l’année 2025 : Aucune autre augmentation du TURPE ou des tarifs réglementés de vente d’électricité (TRVE) n’est prévue avant 2026.
En complément, le régulateur a affirmé que : « Ces évolutions seront intégrées au calcul des tarifs réglementés de vente d’électricité (TRVE), à l’occasion du mouvement prévu pour le 1er février, dont le niveau exact sera proposé par la CRE prochainement. La CRE prévoit une baisse de l’ordre de -14%. ». La CRE prévoit donc une baisse d’environ 14 % des TRVE dès le 1er février 2025, ce qui devrait compenser partiellement l’effet de l’augmentation du TURPE sur les factures des consommateurs ayant souscrit une offre au tarif réglementé.
Augmentation du TURPE : quel impact pour les professionnels ?
Pour les entreprises, en particulier celles dont l’activité est fortement consommatrice d’énergie, cette hausse pourrait entraîner des coûts supplémentaires significatifs. Il est donc crucial pour les professionnels d’anticiper cette évolution en adaptant leur stratégie énergétique. Voici quelques pistes à considérer :
- Optimiser ses contrats d’énergie : Faire appel à un courtier en énergie peut aider à identifier les meilleures offres sur le marché et à négocier des conditions avantageuses.
- Investir dans l’efficacité énergétique : Réduire sa consommation permet non seulement de diminuer ses coûts, mais aussi de limiter son exposition aux fluctuations des tarifs.
- Envisager des solutions d’autoproduction : L’installation de panneaux solaires ou l’utilisation de sources d’énergie renouvelable peut constituer une alternative intéressante à moyen terme.
L’augmentation anticipée du TURPE de 7,7 % au 1er février 2025 reflète un contexte exceptionnel lié à la crise énergétique. Cette mesure, bien que contraignante, vise à rééquilibrer les finances des gestionnaires de réseaux tout en limitant l’impact sur les consommateurs.
