La France continue de renforcer sa production d’électricité bas carbone

visuels article de blog (1)

En 2024, la production d’électricité en France a atteint un sommet inédit depuis 5 ans. Selon RTE, ce résultat s’explique par le redressement rapide de la production nucléaire et une performance exceptionnelle des énergies renouvelables, incluant l’hydroélectricité, l’éolien, le solaire et la biomasse. La production totale s’est élevée à 536 TWh, retrouvant un niveau identique à celui de 2019. Pour la première fois, 95 % de l’électricité produite en France provenait de sources bas carbone, contre 92.2 % en 2023. Cela reflète la dynamique du mix énergétique français et confirme la position de la France en tant que leader dans la décarbonation de l’électricité.  

Le nucléaire : pilier du mix électrique

Après une année noire en 2022 due à des problèmes de corrosion dans plusieurs réacteurs, la production nucléaire française a effectué un redressement spectaculaire, atteignant 361,7 TWh en 2024. Cette source d’énergie représente toujours le pilier central du mix électrique français avec 67,41 % de la production totale. Le redémarrage rapide des centrales nucléaires a été un élément clé pour stabiliser la production électrique du pays. 

Cette progression résulte de plusieurs facteurs clés. EDF a considérablement amélioré la gestion des opérations de maintenance en optimisant les arrêts planifiés des réacteurs, ce qui a permis de minimiser les interruptions de production. De plus, les défis liés à la corrosion sous contrainte, qui avaient gravement perturbé une partie des installations en 2022, ont été efficacement résolus grâce à des contrôles approfondis et des réparations ciblées. Enfin, l’année 2024 s’est déroulée dans des conditions plus stables, sans être affectée par des mouvements sociaux ou des événements climatiques extrêmes, contrastant ainsi avec les perturbations majeures rencontrées en 2022.

Un boom des énergies renouvelables

Les énergies renouvelables ont également joué un rôle décisif en 2024, atteignant une production record de 148 TWh, soit 27,6 % de la production totale. 

  • L’hydraulique : Grâce à des précipitations abondantes et à une gestion optimisée des ressources en eau, l’hydraulique a généré 74,7 TWh. Les barrages modernisés ont joué un rôle crucial, permettant de répondre à la demande lors des pics de consommation tout en stockant efficacement l’énergie excédentaire.
  • L’éolien : La production éolienne a atteint une production de 46,6 TWh, bénéficie d’un développement massif, notamment avec l’inauguration de nouveaux parcs éoliens en mer. Ces infrastructures utilisent des turbines de nouvelle génération, offrant des performances accrues et réduisant les coûts de production. Par ailleurs, le cadre réglementaire et les appels d’offres compétitifs ont fortement accéléré le déploiement de cette technologie.
  • Le Solaire : La production solaire a atteint 23,3 TWh, témoignant d’une croissance constante grâce à l’essor des installations photovoltaïques.

Les énergies fossiles en forte réduction

En parallèle, la production d’électricité à partir d’énergies fossiles a atteint son niveau le plus bas depuis le début des années 1950, avec seulement 19,9 TWh. Cette tendance résulte de plusieurs facteurs.

  • Le charbon, autrefois pilier de la production électrique, a vu sa part décliner à seulement 0,7 TWh. Ce résultat reflète l’engagement de la France à fermer toutes ses centrales à charbon d’ici 2027, accompagné de mesures pour soutenir les régions concernées par cette transition.
  • Les centrales à gaz, bien qu’indispensables pour leur flexibilité, ont réduit leur production à 17,4 TWh, contre 29,2 TWh en 2023. Cette baisse est directement liée à l’augmentation de la part des renouvelables, qui permettent de mieux répondre aux besoins énergétiques sans recourir autant aux combustibles fossiles.
  • Le fioul, une source marginale dans le mix, a produit seulement 1,8 TWh. Son déclin continu illustre la volonté de tourner définitivement la page des sources fossiles les plus polluantes.

Pour la première fois, la production solaire (23,3 TWh) a surpassé celle des énergies fossiles combinées, marquant une étape symbolique dans la transformation du paysage énergétique français. Cette évolution met en avant un changement profond et structurel vers un avenir plus propre et durable, tout en respectant les engagements climatiques nationaux et internationaux.

Comparaison internationale

Alors que la France continue de miser sur son mix énergétique dominé par le nucléaire, d’autres pays européens suivent des trajectoires différentes :

  • En Allemagne, la production d’électricité renouvelable a atteint 59 %, avec la disparition totale du nucléaire en 2024.
  • Au Royaume-Uni, 58 % de l’électricité provient de sources bas carbone, dont 45 % en renouvelables et 13 % en nucléaire.

Malgré ces différences, la France reste en tête en termes de décarbonation de l’électricité.

Un tournant pour la transition énergétique

Les performances de 2024 illustrent le potentiel du système électrique français dans la transition énergétique. Le mix énergétique, soutenu par le nucléaire et les énergies renouvelables, constitue un atout majeur pour décarboner l’économie française et répondre aux défis climatiques. 

En 2025, la production mondiale d’électricité d’origine nucléaire devrait atteindre un niveau record, confirmant le rôle central de cette énergie dans la transition énergétique globale.