VNU – Estimation des revenus nucléaires d’EDF : ce que les entreprises doivent anticiper pour 2026

post arenh prix de référence 2026

Au 1er janvier 2026, le dispositif Arenh s’éteint, et c’est le VNU (Versement nucléaire universel) qui prend la relève. Cette transition « post Arenh » intervient alors que la CRE a fixé à 60,3 €/MWh le coût de référence de l’électricité nucléaire pour la période 2026-2028. Pour les entreprises, l’enjeu est double : comprendre comment se forment les revenus nucléaires EDF et évaluer comment le VNU peut amortir les écarts entre prix de marché et coûts de production.

Après Arenh : un nouveau cadre, une nouvelle boussole de prix

Avec la fin de l’Arenh au 31 décembre 2025, EDF et les autres fournisseurs s’approvisionnent librement. L’État ne met pas en place un prix administré, mais un mécanisme de redistribution : le VNU. Son principe est simple à retenir : lorsque les revenus nucléaires EDF dépassent des seuils définis par rapport au coût complet évalué par la CRE, une contribution est prélevée puis reversée à l’ensemble des consommateurs, professionnels compris. Le VNU ne fige donc pas le prix au quotidien ; il corrige a posteriori les excès de revenus par rapport aux coûts.

Pour donner un cap, la CRE a fixé le coût de référence du nucléaire à 60,3 €/MWh pour 2026-2028. Cette valeur devient l’« ancre » autour de laquelle s’organiseront les revenus nucléaires EDF et, demain, le mécanisme du VNU.

60,3 €/MWh : un signal de stabilité

La CRE confirme un niveau quasi inchangé par rapport à l’évaluation 2023 (60,7 €/MWh). C’est une surprise dans un contexte d’inflation : la méthodologie a été ajustée, notamment en retirant certaines provisions liées au démantèlement futur, ce qui allège le coût d’environ 5 €/MWh. Pour les entreprises, cela signifie une référence de coût claire au moment où le marché bascule en régime post Arenh.

L’écart avec l’estimation interne d’EDF

EDF chiffre son « coût complet » à 79,6 €/MWh pour la période. Une fois retraité selon la méthode de la CRE, il descend à 64,4 €/MWh, mais reste au-dessus du 60,3 €/MWh retenu par le régulateur. Cet écart illustre deux lectures différentes des charges et des risques. Pour les acheteurs, l’important est que la boussole publique reste à 60,3 €/MWh, repère utile pour toute estimation revenus EDF et pour discuter les offres.

Après Arenh : que changent les revenus 2026 ?

Sans l’Arenh (100 TWh à 42 €/MWh), EDF retrouve une liberté commerciale complète. D’après la CRE, l’estimation des revenus nucléaires d’EDF pour 2026 atteint 23,7 milliards d’euros, avec une production autour de 360 TWh et un prix moyen de 65,86 €/MWh sur les volumes déjà engagés et ceux encore à vendre. Autrement dit, le prix moyen ressort au-dessus du coût de référence : l’écart existe, mais il reste contenu.

VNU : un amortisseur, pas un prix administré

Le VNU est conçu pour la phase après Arenh : si les revenus nucléaires EDF s’éloignent trop des coûts, une partie est prélevée puis redistribuée à l’ensemble des clients. Ce n’est pas un plafonnement quotidien des prix, mais un correctif a posteriori. La présidente de la CRE a d’ailleurs laissé entendre qu’il est peu probable que cette taxe s’applique dès 2026 : les paramètres finaux doivent encore être précisés, et l’écart prix/coût ne justifie pas, à ce stade, un déclenchement automatique.

Impact pour les entreprises et les particuliers

Pour les entreprises, l’effet se jouera contrat par contrat : profil de consommation, clauses de couverture, timing des achats. Le contexte actuel de gros (autour de 56 €/MWh récemment) a contribué à calmer les tensions, mais la visibilité viendra surtout de la référence 60,3 €/MWh et des mises à jour régulières de l’estimation revenus EDF. Pour les particuliers au tarif réglementé, la CRE ne s’attend pas à une flambée « post Arenh », même si la fiscalité finale de l’électricité reste à préciser.

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En résumé

Le passage post Arenh s’ouvre avec une référence de coût à 60,3 €/MWh et une estimation revenus EDF à 23,7 Mds € pour 2026 (65,86 €/MWh de prix moyen, 360 TWh de production). Le VNU jouera un rôle de stabilisateur si l’écart prix/coût s’élargit. En attendant, les entreprises peuvent s’appuyer sur cette ancre pour cadrer leurs budgets, négocier leurs contrats et suivre l’évolution des revenus nucléaires EDF au fil des publications de la CRE.