L’hydrogène vert est souvent présenté comme une solution prometteuse pour décarboner l’industrie lourde et les transports. Cependant, des obstacles majeurs entravent encore son développement à grande échelle. Engie, le géant énergétique français, illustre parfaitement cette situation complexe en reportant de cinq ans son objectif de production d’hydrogène décarboné, désormais fixé à 2035.
Un marché de l'hydrogène vert à maturité lente
La décision d’Engie reflète les défis auxquels le secteur de l’hydrogène vert est confronté. Malgré les ambitions initiales, la réalité du marché a imposé un rythme plus lent que prévu. La demande pour l’hydrogène vert peine à décoller, principalement en raison de coûts de production élevés qui rendent ces projets moins attractifs pour les potentiels clients. Cette situation est exacerbée par la difficulté de trouver des acheteurs prêts à investir dans une technologie encore considérée comme onéreuse.
Engagements et objectifs maintenus malgré les défis
Engie reste cependant déterminé à jouer un rôle de premier plan dans la transition énergétique. La société, qui est le premier fournisseur d’énergie éolienne et solaire en France, vise la neutralité carbone d’ici 2045. Malgré le report de son objectif de production d’hydrogène décarboné, l’entreprise maintient son ambition de produire 4 gigawatts d’hydrogène vert. Cette persévérance témoigne de l’engagement d’Engie en faveur des énergies renouvelables, secteur dans lequel elle a réalisé une année 2023 particulièrement fructueuse, marquée par un bénéfice net récurrent de plus de 5 milliards d’euros.
La France et l'hydrogène vert : une ambition nationale
La stratégie d’Engie s’inscrit dans un cadre plus large d’ambitions nationales. La France a exprimé sa volonté de devenir un leader dans la production d’hydrogène décarboné, avec des objectifs initiaux ambitieux. Cependant, le pays, tout comme Engie, doit faire face à des retards dans la concrétisation de ces projets. Les difficultés rencontrées reflètent les défis globaux du marché de l’hydrogène vert, notamment en termes de coûts et de demande.
Vers une exploration de l'hydrogène blanc
Au-delà de l’hydrogène vert, l’intérêt pour l’hydrogène blanc, également appelé hydrogène naturel, commence à émerger. Considéré comme une alternative prometteuse grâce à son extraction directe des sous-sols terrestres sans émission de CO2, l’hydrogène naturel pourrait compléter l’offre d’hydrogène vert. La France, riche en réserves d’hydrogène naturel, pourrait ainsi diversifier sa stratégie énergétique et renforcer son rôle de pionnier dans le domaine de l’hydrogène.
Le report de l’objectif d’Engie souligne les défis inhérents à la transition vers une économie bas carbone, où l’hydrogène vert joue un rôle central. Bien que le chemin soit semé d’embûches, la détermination d’acteurs majeurs comme Engie et le soutien des initiatives nationales et internationales sont essentiels pour surmonter ces obstacles. Le développement de l’hydrogène, qu’il soit vert ou naturel, reste une pièce maîtresse dans le puzzle complexe de la transition énergétique, promettant une industrie et des transports plus propres pour l’avenir.