Les prix de l’électricité et du gaz naturel sont repartis à la hausse au cours du mois d’octobre. En effet, le conflit entre le Hamas et Israël a montré que malgré l’optimisme qui règne pour cet hiver, le marché de l’énergie reste tendu.
A la fin du mois, les prix de l’énergie semblaient atteindre un équilibre, grâce à des fondamentaux de marché solides. Mais la volatilité du marché reste élevée notamment en raison des tensions géopolitiques.
Découvrez notre analyse sur les tendances du marché de l’énergie au mois d’octobre.
Les infos à retenir
Le conflit entre le Hamas et Israël suscite actuellement des inquiétudes quant à son impact sur l’économie mondiale, en particulier sur les prix de l’énergie. Des problèmes d’approvisionnement en gaz en Europe ont déjà été signalés, contribuant à la hausse des prix. Les tensions créent aussi de l’incertitude sur les prix du pétrole en raison de la volatilité du marché et de l’impact potentiel sur l’approvisionnement pétrolier dans la région. L’implication de l’Iran est également une source de préoccupation.
Côté électricité, les pays de l’Union européenne ont adopté une réforme du marché visant à stabiliser les prix de l’électricité face aux fluctuations du prix du gaz. La réforme oblige notamment les nouvelles centrales renouvelables et nucléaires à conclure des contrats pour différence (CFD) avec les États pour bénéficier d’un soutien public, tandis que les centrales existantes peuvent aussi en bénéficier en cas de réinvestissement. Ces contrats plafonnent les rémunérations des producteurs et protègent en cas de fluctuations des marchés, permettant aux autorités de redistribuer les différences de prix aux consommateurs.
De son côté, l’AIE met en garde sur le besoin crucial d’investir dans les réseaux électriques pour soutenir la transition vers les énergies renouvelables, soulignant l’importance de coordonner ces investissements pour éviter des retards et des émissions de CO2 élevées. En parallèle, pour lutter contre le réchauffement climatique, l’AIE recommande de tripler les capacités d’énergies renouvelables à l’échelle mondiale dans les sept prochaines années, de doubler les mesures d’efficacité énergétique et de réduire la demande en énergies fossiles de 25 %.
Le marché du gaz naturel en octobre 2023
Au cours du mois d’octobre 2023, le marché du gaz naturel a connu quelques perturbations. Au début du mois, les prix futurs du gaz naturel ont enregistré une baisse significative. En effet, le PEG CAL-24 est notamment passé sous la barre des 45 €/MWh le 3 octobre. Cette tendance à la baisse a été influencée par plusieurs facteurs, notamment les niveaux élevés de stocks de gaz, les températures chaudes et le temps venteux. La faiblesse de la demande et l’approvisionnement norvégien ont continué d’exercer une pression à la baisse sur les prix.
Cependant, cette baisse des prix n’a pas durée puisqu’ils sont repartis à la hausse suite à l’attaque du Hamas contre Israël. En plus du conflit au Moyen-Orient, d’autres facteurs sont venus s’ajouter à l’augmentation des prix comme les tensions dans les installations de GNL de Chevron en Australie, les dommages causés sur le gazoduc Balticconnector reliant la Finlande et l’Estonie, ainsi que des prévisions de températures plus basses.
Un accord sur les salaires et les conditions de travail a été conclu entre Chevron et les syndicats australiens, évitant ainsi la grève prévue le 19 octobre. Cependant, la volatilité des prix sur le marché du gaz est restée élevée en raison du conflit israélien, ce qui a maintenu la tendance haussière des prix.
La fin du mois a montré que les prix du gaz européen semblaient atteindre un équilibre, avec d’une part des fondamentaux de marché solides (stocks de gaz remplis à 98,63 %, offre norvégienne importante) et d’autre part des tensions géopolitiques. Le marché reste donc volatil, tiraillé entre des fondamentaux confortables et l’actualité géopolitique.
Le marché de l'électricité en octobre 2023
Au début du mois, les prix de l’électricité ont poursuivi leur tendance à la baisse. Cette baisse a notamment été influencée par la tendance à la baisse des marchés du gaz naturel et des émissions de CO2.
Cependant, la deuxième semaine d’octobre a vu les prix de l’électricité suivre une tendance similaire à celle du gaz, avec une augmentation significative. L’incertitude entourant l’avenir post-ARENH, ainsi que les développements de la réforme européenne du marché de l’électricité ont également contribué à la montée des prix.
Le marché de l’électricité a finalement profité de l’équilibre du marché du gaz en fin de mois, et des prévisions météorologiques douces et venteuses, favorables pour la demande et la production d’énergie renouvelable. Les prix ont pu baisser grâce à l’augmentation de l’offre, la bonne disponibilité des centrales nucléaires, et la baisse des prix des émissions de CO2. Cependant, la volatilité du marché de l’électricité est restée élevée en raison de facteurs tels que le conflit en cours au Moyen-Orient.
