ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie en date du 6 octobre 2023. Dans cet article, découvrez les faits marquants des derniers jours, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous, deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.
Que s'est-il passé la semaine dernière ?
Nucléaire : dernière ligne droite pour l’EPR de Flamanville
L’EPR de Flamanville, le réacteur nucléaire le plus puissant au monde qu’EDF construit depuis 2007, approche enfin de son démarrage. Les essais d’ensemble ont débuté le 1er octobre, marquant ainsi le début de la phase finale avant le chargement du combustible prévu pour le premier trimestre 2024, marquant le début de son exploitation commerciale.
Ces essais, qui dureront environ dix semaines, sont cruciaux pour s’assurer que tous les équipements de l’EPR fonctionnent correctement, y compris ceux qui ont été installés il y a plusieurs années et ont dû être protégés en raison des retards de construction. Une fois réussis, ils permettront à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) de délivrer l’autorisation de mise en service, suivie du chargement du combustible et de la connexion au réseau électrique national.
Cependant, l’exploitation à pleine puissance de l’EPR pourrait être retardée, en raison des tests à effectuer pendant la première année de fonctionnement, prévoyant une montée en charge progressive en 2024 et 2025. Il existe également des inquiétudes quant aux perturbations des flux d’eau à l’intérieur du réacteur, des problèmes similaires ayant été rencontrés sur un réacteur EPR en Chine.
Pour éviter ces problèmes, EDF a mis en place des mesures correctives, mais une solution permanente n’est pas encore prête. Les premières montées en puissance serviront à évaluer si ces problèmes se reproduisent et à quel degré. En ce qui concerne la production à pleine puissance, des négociations avec l’État ont entraîné un délai potentiel, avec une projection de production en « puissance nominale de l’EPR » reportée de 2028 à 2035, ce qui fait l’objet de débats.
La France et l’Allemagne continuent de s’affronter sur la réforme du marché de l’électricité
Alors que la France et l’Allemagne restent en désaccord sur la réforme du marché de l’électricité, avec le rôle de l’énergie nucléaire au centre du débat, Emmanuel Macron a souligné l’importance pour la France de prendre des mesures autonomes en matière de régulation. Cependant, pour répartir les revenus issus du nucléaire, Paris devra obtenir l’aval de Bruxelles.
La principale question concerne l’éligibilité de l’électricité nucléaire aux contrats à long terme, aux prix administrés par les États, au même titre que les énergies renouvelables. L’Allemagne s’oppose à cette idée pour les centrales nucléaires déjà en service, arguant que leurs investissements sont amortis depuis longtemps.
Les prochains jours vont donc être décisifs, avec une majorité en faveur de la réforme au conseil, mais l’Allemagne bloquant la proposition. Cela suscite des inquiétudes quant à la discrimination potentielle envers l’énergie nucléaire.
Officiellement, la France demeure engagée dans les efforts visant à faire progresser la réforme des marchés de l’électricité au niveau européen. Cependant, étant donné les incertitudes et les retards associés à cette initiative, le gouvernement dirigé par Elisabeth Borne a décidé de prendre les devants dans un autre domaine : la réforme du mécanisme de régulation des prix de l’électricité nucléaire en France, également connu sous le nom d’Arenh. Cette démarche vise à remplacer le cadre existant, qui arrive bientôt à expiration.
Cette réforme nationale pourrait aboutir à un plafonnement des prix de vente d’EDF. Cependant, pour atteindre l’objectif de stabilisation des prix sur le marché de l’électricité, la France doit déterminer comment redistribuer les revenus provenant de l’électricité nucléaire, ce qui pourrait nécessiter l’approbation de ses partenaires européens.
Dans l’ensemble, la menace d’une action unilatérale de la France semble peu probable à long terme, car elle dépendra en fin de compte du cadre que la réforme européenne des marchés de l’électricité fournira.
Focus sur le marché du gaz naturel
Les prix spot du gaz naturel ont à nouveau baissé la semaine dernière, clôturant à 31,807 €/MWh le vendredi 6 octobre.
Les PEG CAL-24 et CAL-25 ont suivi la même tendance puisqu’ils s’élevaient respectivement à 44,99 €/MWh et 42,64 €/MWh le vendredi 6 octobre. Ces prix à long terme se rapprochent de leurs plus bas niveaux, enregistrés au mois de juin.
Après les nombreuses perturbations dans la production des champs gaziers norvégiens, certains facteurs fondamentaux tirent à nouveau les prix vers le bas :
- Les niveaux de stocks de gaz élevés
- Les températures chaudes
- Le temps venteux
- L’augmentation de la production norvégienne
La faiblesse de la demande ainsi que l’approvisionnement norvégien devraient continuer d’exercer une pression à la baisse.
Focus sur le marché de l'électricité
Les prix spot de l’électricité continuent de baisser. Ils s’élevaient à 82,68 €/MWh le vendredi 6 octobre.
Les CAL-24 et CAL-25 baissent également. Le vendredi 6 octobre, ils s’élevaient respectivement à 122,26 €/MWh et 116,84 €/MWh.
Les prix de l’électricité ont baissé de manière significative en raison de la tendance à la baisse des marchés du gaz et des émissions de CO2. En effet, les prix des émissions de CO2 ont atteint la barre des 80 €/t. Cela s’explique également par les prévisions d’une météo exceptionnellement douce et venteuse.
De leurs côtés, les prix du charbon ont également suivi cette tendance baissière.