Point hebdo : le marché de l’énergie au 15 septembre 2023

visuel blog point marché

ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie en date du 15 septembre 2023. Dans cet article, découvrez les faits marquants des derniers jours, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous, deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.

Que s'est-il passé la semaine dernière ?

Prix de l’électricité : le gouvernement exclut une hausse de plus de 10% l’an prochain

La Commission de régulation de l’énergie a annoncé une possible augmentation des tarifs réglementés de vente d’électricité (TRV) de 10 % à 20 % en février prochain. Le gouvernement a rapidement réagi en affirmant que cette hausse ne dépasserait pas 10 %.  

La Commission de régulation de l’énergie a ensuite rectifié sa déclaration en affirmant que, dans les conditions actuelles du marché, la hausse potentielle des TRV en début 2024 serait d’au maximum 10 %, avant d’appliquer un éventuel bouclier tarifaire. Cette correction a été motivée par l’intervention de Matignon, conscient de la sensibilité politique de cette question en pleine discussion sur l’inflation. 

La décision finale sur la part de la hausse à supporter par les ménages, les commerçants, les artisans et les TPE dont la consommation est inférieure à 36 kVA sera prise par le gouvernement en fin d’année. Cela s’annonce comme un calcul délicat, car l’État cherche à éliminer progressivement le bouclier tarifaire tout en rééquilibrant son budget, tandis que les Français sont confrontés à l’inflation. Il est donc possible que la hausse réelle sur la facture soit moins importante que prévue. 

L’année précédente, le prix de l’électricité avait augmenté de plus de 99 %, mais le gouvernement avait limité la hausse à 15 % au 1er février 2023 pour les consommateurs. Cependant, le bouclier tarifaire devenait insoutenable pour les finances publiques, conduisant le gouvernement à annoncer sa suppression progressive d’ici fin 2024. 

Cette hausse du prix de l’électricité est en partie due aux investissements dans le secteur, notamment dans le nucléaire et le réseau de distribution. Il faudra attendre la fin de l’année 2023 pour avoir une idée précise de son impact sur le budget des Français, mais Emmanuelle Wargon, présidente de la CRE, assure que l’augmentation sera moins importante que celle enregistrée en 2023. 

Le Parlement européen relève les objectifs concernant les énergies renouvelables

Le Parlement européen a approuvé définitivement, le 12 septembre, des objectifs contraignants visant à accélérer le développement des énergies renouvelables au sein de l’Union européenne.  

La législation approuvée a considérablement relevé les objectifs initiaux de l’UE en matière d’énergies renouvelables, exigeant désormais que 42,5 % de l’énergie produite dans l’UE provienne de sources renouvelables d’ici 2030. Actuellement, les énergies renouvelables représentent 22,1 % du mix énergétique de l’UE, ce qui signifie qu’il faudra presque doubler cette part d’ici 2030, principalement en développant la production d’énergie éolienne et solaire. 

La directive révisée fixe également des objectifs pour l’utilisation d’énergies renouvelables dans les bâtiments et cherche à accélérer les procédures d’autorisation pour les projets éoliens et solaires en introduisant des « zones d’accélération de la production d’énergies renouvelables ». 

Selon cette nouvelle directive, les autorités nationales devront approuver ou rejeter les projets de parcs solaires et éoliens dans les zones d’accélération dans un délai de 12 mois. En dehors de ces zones, le processus ne devrait pas dépasser 24 mois. 

Dans le secteur des transports, le déploiement des énergies renouvelables devrait contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 14,5 % d’ici 2030, en favorisant l’utilisation de biocarburants avancés et de carburants renouvelables non biologiques, tels que l’hydrogène. 

En vertu du principe du « silence positif », les investissements dans les énergies renouvelables seront considérés comme approuvés en l’absence de retour d’information de la part des autorités. 

Ce vote marque une avancée significative dans la mise en œuvre du Green Deal de l’UE, qui vise à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Les États membres de l’UE doivent encore donner leur feu vert à cette loi avant qu’elle ne devienne effective, un processus qui devrait généralement entériner les accords préalablement convenus. 

Cependant, l’inclusion de l’énergie nucléaire dans cette législation sur les énergies renouvelables a suscité des débats et des négociations tendues entre les États membres. La France a obtenu une dérogation pour utiliser des carburants d’origine nucléaire, ce qui a permis de rallier le soutien nécessaire à la législation. 

Le gouvernement envisage d’autoriser la vente à perte sur les carburants dès décembre

Le gouvernement français a réagi à la montée en flèche des prix de l’essence en introduisant une mesure inédite. La Première ministre, Elisabeth Borne, a annoncé que les distributeurs d’essence se verront temporairement autorisés à vendre ce carburant « à perte ». Cette mesure vise à répondre aux préoccupations des distributeurs qui, en raison de la loi actuelle, ne peuvent pas réduire davantage les prix. Un projet de loi en ce sens sera présenté au Parlement, avec l’objectif de le mettre en vigueur dès le 1er décembre. 

L’autorisation temporaire de vente à perte permettra aux distributeurs d’organiser des opérations commerciales ponctuelles pour faire baisser les prix de l’essence, sans que le gouvernement subventionne directement le carburant. Cette approche vise à inciter la grande distribution à contribuer à la lutte contre l’inflation, car le gouvernement estime qu’il a déjà pris des mesures pour contenir les hausses de prix et que les distributeurs doivent également faire leur part. 

Le gouvernement a exclu d’autres options telles que la réduction de la taxation ou l’octroi de subventions. Baisser la TVA sur les carburants aurait également été coûteux pour les finances publiques, étant donné l’ampleur de la dette publique actuelle. 

Il convient de noter que cette mesure de vente à perte ne concerne que les grandes et moyennes surfaces, conformément à la loi de 1963. Les stations-service et d’autres réseaux de distribution ne bénéficieront pas de cette autorisation exceptionnelle. Certains acteurs de l’industrie, comme TotalEnergies, ont déjà annoncé des plafonnements de prix. Cependant, cette décision suscite déjà des préoccupations liées à la concurrence dans le secteur de la distribution d’essence. 

Focus sur le marché du gaz naturel

evolution prix gaz 15 septembre 23

Les prix spot du gaz naturel ont augmenté la semaine dernière, clôturant à 36,456 €/MWh le vendredi 15 septembre. 

Les PEG CAL-24 et CAL-25 ont légèrement augmenté, traitant respectivement à 51,203 €/MWh et 46,500 €/MWh le vendredi 15 septembre.  

Les conflits sociaux en Australie poussent les prix à la hausse. En effet, aucun accord n’a été trouvé dans les installations de GNL australiennes de Chevron. De plus, les ouvriers des installations de GNL de Gorgon et de Wheatstone ont aussi entamé des grèves. 

D’autre part, l’approvisionnement en gaz de l’usine américaine de GNL de Freeport a baissé, ce qui également provoqué des incertitudes sur le marché.  

Toutefois, les hausses de prix ont été limitées grâce à plusieurs facteurs : 

  • Les stocks de gaz confortables 
  • La faiblesse de la demande 
  • Les flux norvégiens qui devraient revenir à la normale, après une période de travaux de maintenance 

Focus sur le marché de l'électricité

evolution prix electricite 15 septembre 23

Les prix spot de l’électricité ont baissé la semaine dernière, clôturant à 95,78 €/MWh. 

Le CAL-24 a légèrement augmenté, clôturant à 135,62 €/MWh le vendredi 15 septembre. De leurs côtés, les CAL-25 et CAL-26 continuent d’évoluer à la baisse, traitant respectivement à 121,86 €/MWh et 108,38 €/MWh le vendredi 15 septembre.  

Le marché de l’électricité a confirmé sa tendance baissière la semaine dernière. Cela se traduit par l’amélioration de la disponibilité nucléaire, l’augmentation de la capacité des énergies renouvelables ainsi que la faiblesse de la demande d’électricité.  

Enfin, les prix des émissions de CO2 sont en baisse. Ceci est principalement dû à la faiblesse de l’activité industrielle, à la hausse des ventes aux enchères et à l’augmentation rapide des capacités en matière d’énergies renouvelables.  

Vu dans la presse

france energies marines investit 13 millions euros dans recherche

France Energies Marines investit 13 millions d’euros dans la recherche

saint alban centrale nucleaire rhone

Nucléaire : la production d’EDF repart fortement, de bonne augure pour l’hiver