ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie en date du 1er septembre 2023. Dans cet article, découvrez les faits marquants des derniers jours, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous, deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.
Que s'est-il passé la semaine dernière ?
L'Europe atteint son niveau le plus bas d'électricité produite à partir d'énergies fossiles
La transition vers une énergie plus durable est en marche, malgré la récente crise énergétique en Europe qui avait favorisé le retour au charbon. Selon les données révélées par le think tank britannique Ember, la transition énergétique progresse en Europe grâce à une réduction de la consommation d’énergie et à l’essor des énergies renouvelables.
Entre janvier et juin 2023, les 27 États membres de l’UE ont brûlé 17 % de moins de combustibles fossiles pour produire de l’électricité par rapport à la même période de l’année précédente, selon le rapport d’Ember. Cinq pays membres de l’UE ont enregistré des baisses de plus de 30 % (Portugal, Autriche, Bulgarie, Estonie, Finlande).
Au total, les énergies fossiles ne représentaient que 33 % du mix électrique européen, soit la part la plus faible jamais enregistrée, avec 410 TWh générés. La production d’électricité à partir du charbon a chuté de 23 %, tombant pour la première fois en dessous de 10 % du mix électrique européen en mai. Celle à partir du gaz a également reculé de 13 %.
Matt Ewen, analyste pour Ember et auteur du rapport, souligne que ce déclin des énergies fossiles est significatif, car le charbon et le gaz deviennent trop coûteux et risqués, et l’UE s’oriente vers leur élimination. Deux facteurs expliquent ce déclin sans précédent : une baisse de la demande d’électricité en Europe due à la fois aux ménages et aux entreprises, et une augmentation de la part des énergies renouvelables, représentant désormais près de 36 % de la production d’électricité en Europe, dont environ 27 % proviennent du solaire et de l’éolien.
Cependant, les auteurs du rapport estiment qu’il est nécessaire d’augmenter massivement le déploiement des énergies renouvelables, en particulier le solaire et l’éolien. Ils mettent en garde contre le fait que compter uniquement sur la réduction de la demande ne suffira pas à réaliser la transition énergétique, et qu’il faut remplacer les énergies fossiles plutôt que de simplement attendre leur disparition. L’objectif de l’Europe est de créer une économie résiliente à travers le continent en contrebalançant de manière durable la réduction de la production d’électricité à partir d’énergies fossiles.
En volume, la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables ne compense pas encore la baisse de la production d’électricité à base d’énergies fossiles. Les énergies propres ont généré environ 40 TWh de plus au cours du semestre, tandis que la production d’électricité à base d’énergies fossiles a diminué de 86 TWh. L’énergie solaire a augmenté de 13 %, l’hydraulique de 11 % et l’éolien de 4,8 %.
Le rapport mentionne également que la production d’énergie nucléaire devrait se rétablir après avoir été affectée en début d’année en raison de problèmes de disponibilité dans le parc nucléaire français, le plus grand d’Europe.
Le gouvernement va débloquer 4 milliards d’euros pour l’hydrogène décarboné
Le gouvernement français s’apprête à allouer 4 milliards d’euros de subventions sous forme de partenariats publics-privés pour favoriser le développement de projets liés à l’hydrogène décarboné. Cette initiative intervient alors que l’Union européenne ambitionne de devenir un leader mondial dans ce domaine en produisant et important 20 millions de tonnes d’hydrogène décarboné par an d’ici 2030.
Les stratégies des États membres de l’UE varient : la France mise sur la production nationale, tandis que l’Allemagne privilégie davantage l’importation. Le gouvernement français prévoit d’émettre un décret important dans les semaines à venir, débloquant ainsi 4 milliards d’euros pour soutenir la création de capacités de production d’hydrogène décarboné. Cet investissement vise à soutenir plusieurs projets totalisant 1 GW de puissance, soit environ 140 000 tonnes produites annuellement.
La subvention publique, d’une durée de 15 ans, prendra la forme d’une aide visant à compenser la différence de coût entre l’hydrogène décarboné et l’hydrogène carboné, qui peut être de deux à quatre fois plus élevé. Si les prix se renversent, les producteurs devront rembourser une partie ou la totalité de la différence à l’État.
Le type de contrat à adopter n’est pas encore défini, et la possibilité pour l’État de compenser entièrement la différence de prix demeure incertaine. Plusieurs facteurs pourraient réduire cet écart, notamment l’efficacité industrielle, la maîtrise des coûts de l’électricité décarbonée, ou encore des réformes du marché de l’électricité européen.
L’objectif ultime de la France est de devenir un leader européen dans le domaine de l’hydrogène, avec un déploiement de 6,5 GW d’hydrogène décarboné d’ici 2030. De nombreux projets sont actuellement en développement en France, certains bénéficiant de financements importants de l’UE et du secteur privé.
Plus de 80 projets dans toute l’UE, dont certains sont classés comme des projets d’intérêt européen commun, sont concernés par cette initiative. La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, se rendra sur les sites de certains de ces projets pour en discuter davantage.
Focus sur le marché du gaz naturel
Les prix spot du gaz naturel ont baissé la semaine dernière clôturant à 32,063 €/MWh le vendredi 1er septembre.
Après avoir augmenté en début de semaine, le PEG CAL-24 est reparti à la baisse en fin de semaine, traitant à 51,565 €/MWh le vendredi 1er septembre. De con côté, le PEG CAL-25 est resté stable tout au long de la semaine, en restant autour des 46 €/MWh.
Les prix du gaz ont pu baisser grâce à l’accord de principe conclu avec les syndicats en vue d’éviter les grèves dans la plus grande usine de GNL d’Australie. Cependant, la faible offre norvégienne due à des arrêts pour maintenance, et la hausse des prix du pétrole et du charbon ont, à nouveau, soutenu les prix.
Des incertitudes persistent sur les installations de GNL de Chevron en Australie. En effet, si l’entreprise ne parvient pas à un accord officiel, certaines installations de GNL pourraient être touchées par des grèves à partir du 7 septembre prochain, ce qui impacterait fortement les exportations.
Focus sur le marché de l'électricité
Les prix spot de l’électricité ont également baissé la semaine dernière, clôturant à 101,69 €/MWh le vendredi 1er septembre.
Les CAL-24 et CAL-25 ont suivi la même tendance, puisqu’ils s’élevaient respectivement à 145,48 €/MWh et 133,42 €/MWh le vendredi 1er septembre. On note donc une baisse de 6,15% pour le CAL-24, et une baisse de 2,53% pour le CAL-24, depuis le vendredi 25 août.
Le principal moteur du marché de l’électricité reste l’évolution des prix du gaz naturel. D’autre part, la demande d’électricité, ainsi que la production d’énergie renouvelable a baissé en raison d’une météo calme et nuageuse.
Enfin, les prix des émissions de CO2 sont passés sous la barre des 85 €/t en fin de semaine dernière et semblent, pour le moment, rester à ce niveau.
Vu dans la presse
Réforme du marché de l’électricité : l’exécutif français menace de faire cavalier seul