ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie en date du 21 juillet 2023. Dans cet article, découvrez les faits marquants des derniers jours, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous, deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.
Que s'est-il passé la semaine dernière ?
En 2023, les énergies renouvelables rapporteront à l’Etat 13,7 milliards d’euros, bien moins que prévu
Malgré des ressources budgétaires limitées, l’État peut se réjouir d’une manne financière conséquente grâce aux énergies renouvelables. Selon les estimations de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) publiées mercredi dernier, ces sources d’énergie rapporteront environ 13,7 milliards d’euros en recettes pour l’année 2023. Ces revenus, provenant du soutien accordé aux énergies renouvelables, couvriront près de la moitié des dépenses publiques liées aux dispositifs de protection tarifaire et d’amortissement.
Les secteurs éoliens et solaires, notamment, jouent un rôle essentiel dans la limitation des coûts pour l’État, comme l’a souligné l’expert en énergie et consultant du cabinet Colombus Consulting, Nicolas Goldberg.
Cependant, la somme recueillie par l’État aurait pu être plus importante, car elle est inférieure de 25 milliards d’euros aux prévisions de la CRE établies en novembre 2022, en raison de la forte baisse des prix de gros sur les marchés de l’électricité.
Le mécanisme de soutien aux énergies renouvelables, mis en place depuis 2003, permet à l’État de garantir un prix d’achat de l’électricité aux opérateurs d’énergies renouvelables. Aujourd’hui, lorsque les prix du marché excèdent ce prix garanti, les opérateurs reversent la différence, contribuant ainsi aux revenus de l’État. Ce mécanisme continue de générer des recettes pour l’État en 2023, suite à l’année 2022 marquée par une flambée record des prix de l’électricité sur les marchés. La CRE avait alors prédit que les énergies renouvelables continentales généreraient des recettes cumulées de 30,9 milliards d’euros pour l’État en 2022 et 2023, soutenant ainsi les initiatives de protection des consommateurs et des entreprises.
Selon son PDG, EDF va devoir doubler ses investissements annuels
L’énergéticien français doit faire face à un énorme défi financier avec des investissements annuels de 25 milliards d’euros, soit une hausse de +52% par rapport à 2022. Le PDG, Luc Rémont, a déclaré que ces investissements records seraient principalement concentrés à 80% en France, mais l’entreprise est déjà lestée d’une dette de 65 milliards d’euros.
Pour surmonter cette situation, le PDG plaide en faveur de contrats à long terme pour le modèle économique d’EDF après 2025, en remplacement de la régulation actuelle de l’Arenh, qui a eu un impact négatif sur ses finances. Cependant, EDF et le gouvernement ont du mal à s’accorder sur le tarif de l’électricité pour les industriels français.
Le groupe, désormais renationalisé à 100%, doit également relever le défi de la construction de nouvelles centrales nucléaires et pourrait avoir besoin de l’aide de l’État pour financer ce projet ambitieux. Le gouvernement envisage diverses options pour le financement, y compris la mobilisation du livret A, des prêts à taux zéro, des dettes de l’État et des acteurs privés, ainsi que des fonds propres d’EDF.
Dans ce contexte, l’objectif de production nucléaire en France est fixé à 300-330 TWh en 2023, avec une visée de 350 TWh dès 2025.
La Commission européenne réintègre le nucléaire dans la liste des technologies pour l’industrie verte
Lors de la réunion de la commission Énergie du Parlement européen, un accord politique a été trouvé pour réintroduire le nucléaire parmi les technologies vertes privilégiées pour l’industrie décarbonée en Europe. La Commission européenne avait proposé en mars dernier un règlement pour développer une industrie européenne décarbonée et autonome au sein de l’UE (Net-Zero Industry Act – NZIA).
Les eurodéputés ont élaboré une liste unique de technologies bas-carbone privilégiées pour les projets industriels verts, incluant désormais le nucléaire. Cette liste permettra de bénéficier des facilités de déploiement pour toutes les technologies, comme l’octroi de permis plus rapide pour les projets d’intérêt public majeur.
Les eurodéputés ont également proposé de créer des zones industrielles « zéro émission nette », prioritairement déployées dans des régions en transition socio-économique. La liste des technologies sera mise à jour en fonction des plans nationaux pour l’énergie et le climat établis par les États membres.
Le vote formel de la commission ITRE est prévu pour le 12 octobre, suivi d’un vote en plénière du Parlement européen en novembre. Les États membres devront débattre des technologies à développer en priorité ainsi que du financement de ces projets, le Parlement européen souhaitant des fonds européens dédiés aux technologies propres.
Focus sur le marché du gaz naturel
Les prix spot du gaz naturel ont augmenté la semaine dernière, clôturant à 27,359 €/MWh le vendredi 21 juillet.
Les PEG CAL-24 et CAL-25 ont suivi la même tendance puisqu’ils s’élevaient respectivement à 51,138 €/MWh et 45,442 €/MWh le vendredi 21 juillet, soit des hausses de 8,34% et de 9,11% depuis le vendredi 14 juillet.
Les prix du gaz naturel ont augmenté, alors que l’impact de la réouverture de l’usine norvégienne de traitement de gaz de Nyhamna s’est atténué.
Selon l’Agence Internationale de l’Énergie, le rôle du gaz naturel sera crucial sur les marchés énergétiques dans les années à venir. Néanmoins, l’enjeu va être de doser l’importance du gaz pour répondre aux besoins énergétiques à long terme des sociétés.
La Commission européenne a annoncé que la nouvelle plateforme d’achats collectifs de gaz de l’UE a réussi à mettre en relation 11,98 milliards de mètres cubes d’offres avec des acheteurs potentiels pour la période allant d’août 2023 à mars 2025 lors de son deuxième appel d’offres.
Focus sur le marché de l'électricité
Les prix spot de l’électricité ont également augmenté la semaine dernière, puisqu’ils s’élevaient à 89,36 €/MWh le vendredi 21 juillet.
Après avoir légèrement baissé en début de semaine, les CAL-24 et CAL-25 sont finalement repartis à la hausse, traitant respectivement à 172,75 €/MWh et 145,95 €/MWh le vendredi 21 juillet. Depuis le vendredi 14 juillet, le CAL-24 a donc augmenté de 2,76% et le CAL-25 a augmenté de 2,59%.
Les prix de l’électricité ont augmenté la semaine dernière, soutenus par les prévisions d’une baisse de production éolienne et d’une demande plus forte. Les prix devraient rester plutôt stables dans les jours à venir car la baisse de la production renouvelable devrait être compensée par une demande plus faible et une meilleure disponibilité nucléaire.
Les prix à long terme ont suivi le marché du gaz en démarrant la semaine à la baisse. Cependant, la vague de chaleur dans le sud-ouest de l’Europe a limité cette dynamique baissière.
Vu dans la presse
Réforme du marché de l’électricité : l’industrie allemande salue la position du Parlement européen