Point hebdo : le marché de l’énergie au 7 juillet 2023

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ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie en date du 7 juillet 2023. Dans cet article, découvrez les faits marquants des derniers jours, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous, deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.

Que s'est-il passé la semaine dernière ?

Nucléaire : L'Allemagne risque de dépendre de plus en plus de la France

Après avoir exporté de l’électricité ces derniers mois, notamment vers la France, l’Allemagne a changé de situation en devenant un importateur net d’électricité. Actuellement, un tiers de cette électricité importée par l’Allemagne provient du nucléaire, principalement de sources françaises, selon Agora Energiewende, un think tank spécialisé dans l’énergie. 

La ministre française de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a déclaré dans une interview au quotidien économique allemand Handelsblatt que l’Allemagne risque de devenir de plus en plus dépendante de l’électricité nucléaire de ses voisins. Du côté allemand, on estime que ce retournement est dû à la baisse actuelle des prix de l’énergie sur le marché européen. En avril, les importations d’électricité en Allemagne avaient diminué de 38% par rapport à l’année précédente, principalement en raison des prix élevés de l’année précédente. 

Klaus Müller, chef de l’Agence fédérale des réseaux, a récemment expliqué dans la presse que parfois, il est moins cher d’importer de l’électricité que de la produire. Agnès Pannier-Runacher souligne surtout l' »incohérence » allemande, car l’Allemagne importe massivement de l’électricité nucléaire française tout en s’opposant à toute reconnaissance de la valeur ajoutée de cette forme d’électricité décarbonée au sein de l’Union européenne. 

La France et l’Allemagne sont depuis des mois en désaccord sur le rôle du nucléaire dans le marché de l’électricité européen. La France plaide pour le classement du nucléaire comme énergie renouvelable, tandis que l’Allemagne y est opposée. Agnès Pannier-Runacher regrette que l’Allemagne tergiverse dans ces négociations et critique également les projets de construction de nouvelles centrales à gaz de Berlin pour compenser l’intermittence des énergies renouvelables. 

La fermeture des trois dernières centrales nucléaires allemandes en avril dernier, dix ans après la décision d’Angela Merkel d’accélérer la sortie du nucléaire suite à la catastrophe de Fukushima, ne semble pas être la principale cause du retour de l’Allemagne en tant qu’importateur d’électricité. Ces centrales ne représentaient en effet que 6% de la production d’électricité du pays. Par le passé, l’Allemagne a déjà été importatrice net d’électricité à d’autres moments. 

La coalition au pouvoir en Allemagne, dirigée par le social-démocrate Olaf Scholz, s’est fixé l’objectif d’atteindre 80% d’électricité renouvelable d’ici 2030. En 2022, cette part s’élevait à 48,3%. 

Gaz : pour le patron de TotalEnergies, la situation n’est pas complètement sous contrôle

Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, a soulevé la possibilité de pénuries de gaz en France cet hiver, malgré les prévisions des experts. Lors d’une table ronde aux Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, il a déclaré que si l’hiver prochain était froid en Europe, les capacités de stockage du continent ne seraient pas suffisantes pour répondre à la demande de gaz des consommateurs européens tout au long de la saison. 

Cela ne signifie pas nécessairement que l’Europe manquera de gaz, mais les importations nécessaires pour répondre à la demande auront un coût élevé. Patrick Pouyanné a souligné que les prix d’ami ne fonctionnent pas dans un marché basé sur l’offre et la demande. Il a également évoqué le risque à plus long terme d’un repli des États-Unis sur leur marché intérieur, ce qui pourrait entraîner une réduction des exportations de gaz vers l’Europe. 

Malgré ces inquiétudes, certaines personnes restent optimistes à court terme. La directrice générale d’Engie, Catherine MacGregor, se dit « plutôt sereine » quant à la sécurité d’approvisionnement en gaz pour l’hiver prochain en raison des efforts de sobriété réalisés et des nouvelles sources d’importation. Le gestionnaire du réseau de transport de gaz français, GRTgaz, affirme également qu’il n’y a pas d’inquiétude quant au niveau de remplissage des stocks européens. 

Le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, a également déclaré qu’il n’y avait aucune inquiétude concernant les niveaux de stockage et la situation du gaz en France et en Europe, mais il reste vigilant. 

Cette situation pourrait avoir un impact sur les résultats des grandes compagnies pétrolières qui se sont diversifiées dans le gaz. Shell a déjà averti que ses revenus gaziers seraient en baisse au deuxième trimestre. TotalEnergies pourrait également être affecté, mais poursuit néanmoins sa stratégie de développement. La compagnie pétrolière nationale algérienne, Sonatrach, a récemment annoncé un investissement de 700 millions de dollars de TotalEnergies dans la production de gaz et de condensat. 

Le ministère de la Transition énergétique rejette la demande de prolongation de l'Arenh

Le ministère de la Transition énergétique maintiendra le remplacement du mécanisme de l’Arenh d’ici le début de l’année 2026, malgré les appels de certains acteurs de l’industrie énergétique à prolonger le système jusqu’en 2027. Timothée Furois, responsable au ministère, a déclaré lors du Forum Europ’Energies à Paris que l’accord serait conclu à temps. L’Arenh, qui oblige EDF à vendre une partie de sa production nucléaire à des concurrents, expire à la fin de 2025. Cependant, le remplacement dépend des discussions au niveau de l’UE sur la réforme du marché de l’électricité, qui devraient aboutir d’ici la fin de l’année. 

Certains fournisseurs d’électricité alternatifs souhaitent prolonger la réglementation jusqu’en 2027, car ils estiment qu’il sera difficile de trouver une solution d’ici la fin de l’année. EDF, quant à elle, souhaite mettre fin à l’Arenh et proposer des contrats à long terme aux grands industriels. Certains concurrents d’EDF s’opposent à ces contrats, estimant qu’ils nuisent à la concurrence. D’autres acteurs proposent de remplacer l’Arenh par des contrats de complément de rémunération (CFD) qui permettraient une ouverture du marché nucléaire à tous les consommateurs. Cependant, l’ouverture des CFD aux centrales nucléaires existantes suscite des divergences entre la France et l’Allemagne lors des discussions sur la réforme du marché de l’électricité. La France envisage une combinaison de contrats d’achat d’électricité à long terme (PPA) et de CFD en fonction du type de consommateur d’électricité. 

Focus sur le marché du gaz naturel

graphique gaz 7 juillet 2023

Les prix spot du gaz naturel ont baissé la semaine dernière, clôturant à 31,500 €/MWh le vendredi 7 juillet. 

De leurs côtés, les PEG CAL-24 et CAL-25 ont augmenté puisqu’ils s’élevaient respectivement à 53,300 €/MWh et 45,729 €/MWh le vendredi 7 juillet, soit une hausse de 4,16% Pour le PEG CAL-24 et de 5,54% pour le PEG CAL-25, depuis le vendredi 30 juin.  

Le remplissage des sites de stockage est toujours en bonne voie. En effet, l’objectif de taux de remplissage de 90% d’ici le début du mois de novembre devrait être atteint.  

L’offre est suffisante puisque la demande est faible, mais le marché fait face à toute incertitude avec difficulté et reste donc très volatil.  

Focus sur le marché de l'électricité

graphique electricite 7 juillet 2023

Les prix spot de l’électricité ont baissé la semaine dernière, clôturant à 93,24 €/MWh le vendredi 7 juillet. 

Tout comme les prix futurs du gaz, ceux de l’électricité ont augmenté la semaine dernière. Le CAL-24 s’élevait à 179,16 €/MWh le vendredi 7 juillet, et a donc augmenté de 2,77% depuis le vendredi 30 juin. Le CAL-25 s’élevait à 151,40 €/MWh le vendredi 7 juillet, et a donc connu une hausse de 1,68% depuis le 30 juin.  

Sur le marché à long terme, les prix de l’électricité suivent l’évolution de ceux du gaz et du charbon, qui présentent une grande volatilité.  

Les prix des émissions de CO2 évoluent toujours à la hausse, dans une fourchette de 85-90 €/t. Ils sont tiraillés entre la forte demande d’électricité pour le refroidissement et la climatisation, et la faible demande due au contexte économique.  

Enfin, le marché spot a affiché des prix négatifs la semaine dernière, en raison de l’augmentation des installations de nouvelles capacités renouvelables l’année dernière.  

Vu dans la presse

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