En visite en Ouzbékistan, le président russe Vladimir Poutine a annoncé une nette augmentation des livraisons de gaz russe dans ce pays d’Asie centrale. Cette initiative vise à renforcer les exportations russes et à consolider les partenariats énergétiques avec son voisin du Sud-Est. Cette démarche s’inscrit dans une stratégie plus large de réorientation des exportations gazières de la Russie, frappée par les sanctions occidentales en raison de l’invasion de l’Ukraine.
Un partenariat énergétique renforcé
Lors d’une rencontre avec le président ouzbek Chavkat Mirzioïev à Tachkent, Vladimir Poutine a déclaré que des travaux sont en cours pour augmenter les volumes de gaz pompé vers l’Ouzbékistan à 11 milliards de mètres cubes d’ici l’année prochaine. Cette décision intervient après le lancement des livraisons de gaz russe vers l’Ouzbékistan à l’automne 2023, via le gazoduc “Asie centrale-centre” qui transite par le Kazakhstan. Les livraisons devraient atteindre 3,8 milliards de mètres cubes cette année et monter à 11 milliards en 2026.
Ce développement marque une étape cruciale pour la Russie qui cherche à diversifier ses débouchés face à la chute drastique de ses exportations vers l’Europe et le sabotage des gazoducs Nord Stream. Les sanctions ont sévèrement impacté le géant gazier russe Gazprom, dont les bénéfices ont chuté de 44% sur les neuf premiers mois de 2023 par rapport à 2022. Cette réorientation vers l’Asie centrale répond à une demande énergétique croissante dans la région et permet à la Russie de revitaliser son secteur gazier.
Construction de centrales nucléaires en Ouzbékistan
Outre l’augmentation des livraisons de gaz, la coopération énergétique entre la Russie et l’Ouzbékistan inclut également des projets nucléaires. Les deux pays ont réitéré leur volonté de construire des centrales nucléaires de faible puissance utilisant la technologie russe, en collaboration avec l’entreprise Rosatom. En plus de ces installations, une centrale nucléaire classique est également prévue.
Ces projets s’inscrivent dans une série de discussions similaires en cours avec le Kirghizstan et le Kazakhstan voisins, visant à renforcer la présence énergétique de la Russie dans la région. La construction de ces centrales répond à un besoin urgent de résoudre les déficits énergétiques fréquents dans ces pays, malgré leurs vastes ressources gazières et pétrolières.
La Russie face aux sanctions européennes et à la concurrence
Depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022, la Russie a intensifié ses efforts pour maintenir son influence en Asie centrale. Les cinq ex-républiques soviétiques de la région, bien que diplomatiquement neutres, restent proches du Kremlin. Cependant, la Russie doit faire face à la concurrence de l’Occident, de la Chine et de la Turquie, qui cherchent également à accroître leur influence dans cette zone stratégique.
Les sanctions européennes à l’encontre de la Russie, notamment celles ciblant le gaz naturel liquéfié (GNL) issu de l’usine de Yamal, ont poussé Moscou à chercher de nouveaux débouchés pour ses exportations énergétiques. En augmentant ses livraisons de gaz à l’Ouzbékistan et en investissant dans des projets nucléaires, la Russie espère renforcer sa position en Asie centrale et atténuer l’impact économique des sanctions occidentales.
L’annonce de Vladimir Poutine d’augmenter les livraisons de gaz à l’Ouzbékistan marque une étape importante dans la stratégie énergétique de la Russie. Face à la fermeture du marché européen et aux sanctions, la Russie se tourne vers ses voisins d’Asie centrale pour maintenir et développer son secteur gazier. Les projets de construction de centrales nucléaires renforcent encore davantage ces partenariats, garantissant ainsi une présence russe durable dans la région.