Record de production d’électricité en France grâce à la production hydraulique

production hydraulique

Une production hydraulique record

La première moitié de l’année 2024 a été marquée par une performance historique de la production électrique en France. Selon le bilan semestriel de RTE (Réseau de Transport d’Électricité), le pays a produit 272 térawattheures (TWh) d’électricité, le niveau le plus élevé depuis 2019. Cette augmentation impressionnante est principalement attribuée à une activité hydraulique « exceptionnellement haute ». Les barrages hydroélectriques ont généré 41 TWh durant cette période, soit une hausse de 37 % par rapport à 2023 et de 13 % par rapport à la moyenne des deux dernières décennies (2000-2020).

Les précipitations abondantes en hiver et au printemps ont joué un rôle crucial en remplissant les barrages, permettant ainsi une production hydraulique record. Cette performance souligne l’importance stratégique des infrastructures hydroélectriques dans le mix énergétique français, particulièrement en période de transition énergétique.

Des performances notables des autres sources d’énergie

En parallèle, la production nucléaire a également montré des signes de redressement. Après avoir été freinée par des problèmes de corrosion sur certains réacteurs, elle a atteint 177 TWh, une hausse de 12 % par rapport à l’année précédente, bien que ce chiffre reste inférieur de 14 % à la moyenne des vingt dernières années.

Les énergies renouvelables continuent également de croître. La production éolienne a atteint 25,5 TWh (+3 %) et celle du solaire 11,4 TWh (+5 %), démontrant une progression constante. Ces augmentations s’inscrivent dans une tendance plus large au sein de l’Union européenne où les énergies renouvelables, en particulier l’éolien et le solaire, ont surpassé pour la première fois la production issue des combustibles fossiles.

En revanche, la production thermique fossile, notamment à partir du gaz, a chuté à son niveau le plus bas depuis les années 1950, avec seulement 11,5 TWh produits. Cette réduction de 54 % par rapport à la période 2000-2020 témoigne d’un changement structurel vers des sources d’énergie plus propres et décarbonées.

Un solde exportateur en nette progression

Avec une consommation intérieure d’électricité relativement modérée, la France a pu atteindre un nouveau record d’exportation nette d’électricité vers ses voisins européens. Au premier semestre 2024, les exportations nettes ont atteint 42 TWh, contre 13 TWh à la même période l’année précédente. Si cette tendance se maintient, la France pourrait dépasser son record annuel d’export net de 77 TWh établi en 2002.

Ces exportations massives renforcent non seulement la balance commerciale de la France mais démontrent également la capacité du pays à répondre à la demande croissante en électricité de ses voisins grâce à un mix énergétique décarboné. Thomas Veyrenc, directeur général chargé de l’économie et de la stratégie de RTE, a salué cette performance en soulignant que 96 % de la production électrique française était décarbonée au premier semestre.

Perspectives et enjeux pour l'avenir

Les performances remarquables de l’hydroélectricité et des autres sources renouvelables positionnent la France comme un acteur clé dans le paysage énergétique européen. Cependant, ces résultats ne doivent pas occulter les défis à venir. La gestion durable des ressources hydriques, l’optimisation des infrastructures nucléaires et la poursuite de l’intégration des énergies renouvelables seront essentiels pour maintenir et améliorer ces performances.