À l’approche de l’hiver 2024-2025, la France se trouve dans une position solide en matière de gaz naturel. Selon les gestionnaires du réseau de transport de gaz GRTgaz et Teréga, le pays dispose des infrastructures nécessaires pour garantir un approvisionnement suffisant en gaz, même en cas de conditions hivernales particulièrement rigoureuses. Cette situation rassurante s’appuie sur un ensemble de facteurs clés qui assurent la stabilité des flux de gaz et la sécurité d’approvisionnement, à la fois pour la consommation intérieure et pour soutenir les besoins de transit vers les pays européens voisins.
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Un réseau gazier renforcé et prêt pour l'hiver
La France peut compter sur un réseau gazier capable de répondre à la demande nationale et de soutenir les pays voisins, quel que soit le niveau de rigueur de l’hiver à venir. Les simulations pour l’hiver 2024-2025 montrent que le réseau français est en mesure d’assurer ces approvisionnements, notamment grâce à des importations stables en provenance de la Norvège, des Pays-Bas et de l’Espagne, ainsi qu’à l’apport du gaz naturel liquéfié (GNL) via les terminaux méthaniers. Ces infrastructures, combinées à une gestion rigoureuse des stocks, permettent d’affronter des situations extrêmes, comme une forte baisse des températures.
Au 21 octobre 2024, les stockages de gaz français étaient remplis à 95 %, un niveau comparable aux hivers précédents, ce qui garantit la couverture des besoins même lors d’un hiver particulièrement froid et tardif. La production nationale de biométhane devrait également jouer un rôle important, avec une estimation de 5 TWh pour l’hiver 2024-2025, l’équivalent d’une tranche de centrale nucléaire, renforçant ainsi la diversité des sources d’approvisionnement.
La solidarité européenne et la résilience du système gazier
Depuis l’hiver 2021-2022, le système gazier européen a connu de profondes transformations, notamment en raison de la réduction drastique de 70 % des importations de gaz russe. Malgré ce contexte tendu, l’Europe a su s’adapter en renforçant ses infrastructures gazières et en développant de nouveaux points d’entrée pour le gaz. Entre 2022 et fin 2024, douze nouveaux points d’importation ont été créés, notamment grâce à l’implantation rapide de terminaux méthaniers flottants (FSRU), qui permettent de recevoir du GNL, notamment en provenance des États-Unis.
Durant l’hiver 2023-2024, la France a joué un rôle crucial en contribuant à la solidarité gazière européenne, avec un important transit de gaz vers des pays comme la Belgique, l’Allemagne et la Suisse, représentant un volume net de 83 TWh. Cette solidarité est amenée à se poursuivre, car les capacités de regazéification en Europe devraient augmenter de 13 % en 2024, renforçant encore davantage la résilience du système gazier.
Les défis à venir et l’importance de la sobriété énergétique
Bien que la situation soit sous contrôle, les gestionnaires de réseau rappellent qu’il reste essentiel de préserver les stocks de gaz en début d’hiver pour éviter des pénuries en cas de vague de froid tardive. En effet, si les réserves sont trop sollicitées dès les premières semaines de l’hiver, la marge de sécurité pourrait s’avérer insuffisante en cas de besoins supplémentaires.
Le dispositif Ecogaz, mis en place depuis 2022, reste actif et permet d’informer les consommateurs, qu’ils soient professionnels ou particuliers, sur l’état du réseau et les éventuelles tensions qui pourraient survenir. La sobriété énergétique, qui a été un facteur clé durant l’hiver précédent, doit également se maintenir à des niveaux comparables afin d’assurer la stabilité de l’approvisionnement.
Grâce à des infrastructures solides et à une gestion rigoureuse, la France aborde l’hiver 2024-2025 avec confiance. Le réseau gazier, soutenu par des importations stables et des capacités de stockage élevées, est prêt à affronter des conditions hivernales difficiles. De plus, la coopération avec les pays voisins et la montée en puissance du GNL renforcent la sécurité d’approvisionnement en Europe. Toutefois, pour garantir une transition hivernale sans accroc, il est crucial de poursuivre les efforts en matière de sobriété énergétique et de préserver les stocks tout au long de l’hiver.