GNL : Une demande en hausse de 60 % prévue d’ici 2040

GNL : Une demande en hausse de 60 % prévue d’ici 2040

Selon le dernier rapport annuel « Perspectives sur le GNL » publié par Shell, le géant britannique des hydrocarbures, la demande mondiale de gaz naturel liquéfié devrait croître de 60 % d’ici 2040. Cette nouvelle prévision représente une hausse de dix points par rapport aux projections de l’année précédente, qui tablaient sur une augmentation de 50 %.

Cette croissance est principalement portée par la demande en Asie, le développement du transport maritime et l’essor de l’intelligence artificielle, qui entraîne une augmentation significative des besoins énergétiques.

Plusieurs facteurs contribuent à cette hausse significative de la demande mondiale de GNL. La croissance économique en Asie est l’un des principaux moteurs, notamment en Chine et en Inde, où la demande intérieure en gaz naturel explose. Pour répondre à cette nécessité, ces deux pays accélèrent leurs investissements dans les infrastructures d’importation et de distribution de GNL.

Cette dynamique s’inscrit dans un contexte plus large où, comme l’indique Tom Summers, responsable chez Shell, « le monde aura besoin de plus de gaz pour la production d’électricité, le chauffage et le refroidissement, l’industrie et les transports ».

Cette tendance se reflète notamment dans l’essor du GNL comme carburant dans le transport maritime. De nombreux navires l’adoptent pour sa rentabilité, et son utilisation gagne également du terrain dans le transport routier. Il joue également un rôle clé dans la transition énergétique en contribuant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Une énergie de transition aux impacts environnementaux contrastés

Le GNL est souvent présenté comme une « énergie de transition », permettant de remplacer des sources d’énergie plus polluantes comme le charbon.

En effet, le processus de liquéfaction du gaz naturel nécessite de le refroidir à -163°C, ce qui lui permet de réduire son volume de 600 fois et d’être acheminé plus facilement par des méthaniers.

Toutefois, son bilan environnemental reste controversé en raison de sa production énergivore et des fuites de méthane qui accompagnent son exploitation et son transport.

L’Europe et le GNL : un enjeu stratégique

Depuis la réduction des importations de gaz russe, l’Europe s’appuie davantage sur le GNL pour assurer sa sécurité énergétique. Selon le rapport de Shell, le continent devrait encore dépendre de cette ressource jusqu’aux années 2030, notamment pour compenser l’intermittence des énergies renouvelables dans son mix énergétique.

L’approvisionnement en GNL en Europe et ailleurs devrait être assuré en grande partie par le Qatar et les États-Unis. Ces derniers, en tant que principal fournisseur de GNL de l’UE, continuent d’augmenter leur capacité de production pour répondre à la demande mondiale croissante.

Selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), la consommation mondiale de gaz devrait continuer à augmenter, tandis que l’offre pourrait éprouver des difficultés à s’ajuster à cette demande croissante. Cette situation risquerait de maintenir des prix élevés et d’accentuer l’instabilité du marché du gaz, avec des répercussions significatives tant pour les foyers que pour les entreprises

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En résumé

Le GNL s’impose comme une ressource clé pour répondre aux besoins énergétiques croissants, notamment en Asie et en Europe. Toutefois, son développement devra concilier enjeux économiques et défis environnementaux pour assurer un avenir énergétique plus durable.