Flamanville : l’EPR de nouveau à l’arrêt pour maintenance

ERP Flamanville en arrêt

L’EPR de Flamanville, premier réacteur nucléaire mis en service en France depuis 25 ans, connaît une nouvelle suspension de son activité. Après plusieurs interruptions depuis son raccordement au réseau électrique le 21 décembre, l’unité de production a été mise à l’arrêt pour une durée d’un mois et demi.

Cette interruption, débutée le 15 février et prolongée jusqu’au 30 mars, découle de difficultés techniques non anticipées. Les causes identifiées sont un débit d’eau insuffisant dans le circuit de refroidissement ainsi qu’un échauffement anormal de la turbine, nécessitant une intervention spécifique.

Profitant de cet arrêt, EDF a pris la décision d’effectuer des réglages sur le groupe turbo-alternateur afin d’optimiser son fonctionnement et d’éviter de futurs incidents similaires.

Un impact limité sur la montée en puissance

Malgré ces incidents successifs, EDF assure que le calendrier de montée en puissance du réacteur ne sera pas remis en cause. L’objectif demeure d’atteindre 100 % de puissance d’ici l’été 2025, avec une production de 1.650 MW, suffisante pour alimenter environ deux millions de foyers.

Depuis son raccordement au réseau, l’EPR Flamanville a connu plusieurs arrêts, certains prévus, d’autres non. Ces phases d’ajustement font partie du processus de stabilisation d’une infrastructure aussi complexe. D’ici l’été, entre 10 et 15 interruptions programmées devraient encore avoir lieu afin d’affiner les performances du réacteur.

L’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) avait d’ailleurs validé fin janvier le passage d’un palier important après des tests concluants. À ce stade, le réacteur fonctionne à environ la moitié du seuil de 25 % de puissance autorisé, une étape clé avant d’atteindre progressivement son plein potentiel.

Un projet long et ambitieux

L’EPR de Flamanville représente un chantier d’envergure, marqué par de nombreux défis depuis son lancement. Après 17 ans de travaux, il s’agit du troisième réacteur de ce type construit par EDF, après ceux de Taishan en Chine. Son entrée en service marque une étape majeure dans la stratégie énergétique française, visant à renforcer l’indépendance du pays en matière de production d’électricité décarbonée.

Bien que les ajustements se poursuivent, l’objectif reste inchangé : faire de l’EPR de Flamanville une pièce maîtresse du mix énergétique de demain.