Alors que l’Europe lance sa charte solaire, un fabricant français en liquidation judiciaire

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L’Europe, dans un élan collectif vers la transition énergétique, a récemment franchi une étape majeure avec l’adhésion de 23 États membres, dont la France, à la Charte solaire européenne. Ce geste symbolique, destiné à propulser le développement du solaire sur le continent, contraste malheureusement avec la situation précaire de certains acteurs locaux du secteur. L’exemple le plus frappant est celui de Systovi, fabricant français de panneaux solaires, désormais en liquidation judiciaire. Ce scénario met en lumière les défis et les opportunités de la filière solaire en France et en Europe.

Vers une production solaire durable en Europe

La signature de la Charte solaire par la France et d’autres membres de l’UE représente un engagement collectif pour une production solaire européenne à la fois durable et qualitative. Les actions envisagées, telles que l’application des dispositions du Règlement pour une industrie « zéro-net » (Net Zero Industry Act – NZIA) et le soutien à l’installation de panneaux solaires par des critères hors-prix, montrent une volonté claire d’adopter une approche intégrée pour renforcer le secteur solaire.

Cela inclut également des mesures de la Commission Européenne pour faciliter l’accès au financement et promouvoir l’écoconception des produits photovoltaïques. Elles visent à surmonter les barrières financières et réglementaires qui pourraient entraver l’expansion de l’industrie solaire en Europe. En outre, la collaboration avec des pays tiers pour renforcer les chaînes d’approvisionnement souligne l’importance d’une vision globale et intégrée, essentielle pour sécuriser les matériaux nécessaires à une production solaire à grande échelle.

Le défi français : renforcer sa filière solaire

La France aspire à renforcer son industrie solaire nationale, notamment par le biais du « Pacte solaire » signé avec des acteurs clés du secteur. En se fixant des objectifs de production ambitieux à différents niveaux de la chaîne de valeur, la France aspire à réduire sa dépendance vis-à-vis des importations, notamment asiatiques. Cette stratégie vise à créer un écosystème solaire complet, de la production de silicium jusqu’à la fabrication d’onduleurs, renforçant ainsi l’autonomie énergétique du pays.

Cependant, le succès de cette initiative repose sur la capacité à mobiliser un soutien conséquent des énergéticiens et autres grands acheteurs. En garantissant des débouchés aux usines de panneaux solaires français, le « Pacte solaire » cherche à dérisquer les investissements dans le secteur, encourageant ainsi le développement de gigafactories sur le territoire national.

Systovi : un signal d'alarme pour le secteur

La liquidation judiciaire de Systovi, fabricant de panneaux solaires situé à Carquefou (44), est un rappel sévère des difficultés auxquelles sont confrontées les entreprises françaises dans le secteur solaire. Cette situation résulte d’un ensemble complexe de facteurs, incluant la concurrence féroce des importations à bas prix et les fluctuations du marché. L’échec de Systovi souligne la nécessité d’une stratégie plus résiliente et diversifiée pour l’industrie solaire française, capable de naviguer dans un marché international compétitif.

Accélérer le développement solaire malgré les obstacles

Malgré les défis, la France ne perd pas de vue son objectif d’accélérer le développement de l’industrie solaire, avec l’annonce de l’ouverture de nouvelles usines de panneaux solaires et un plan national ambitieux pour augmenter significativement la capacité solaire du pays. Ces mesures témoignent de la détermination à réussir la transition énergétique, en dépit des obstacles rencontrés par certains acteurs.

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En résumé

La situation de Systovi, juxtaposée à l’engagement européen envers le solaire, illustre parfaitement les contrastes du moment : des ambitions fortes et collectives face à des réalités économiques parfois difficiles pour les entreprises. Cependant, cette dynamique complexe ne doit pas freiner les efforts ; au contraire, elle doit encourager les acteurs du secteur, les pouvoirs publics, et les partenaires européens à redoubler d’efforts pour construire une filière solaire européenne résiliente, compétitive et durable.