La Bretagne à l’heure du gaz vert : comment GRDF pilote la transition énergétique depuis Pacé

biogaz bretagne

La Bretagne accélère sa transition énergétique. Depuis son centre de supervision installé à Pacé, près de Rennes, GRDF pilote l’adaptation du réseau gazier régional pour intégrer la montée en puissance du gaz vert.

Au cœur de ce dispositif stratégique, une équipe de professionnels assure la surveillance et la gestion du réseau 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Ce centre régional, véritable tour de contrôle, coordonne les flux de gaz, anticipe les incidents et supervise les interventions de maintenance et de dépannage. Avec près de 11 800 km de canalisations à surveiller et plus de 500 000 clients raccordés.

Les équipes sur le terrain interviennent à la moindre alerte. Une simple suspicion de fuite déclenche une mobilisation rapide, illustrant le haut niveau de réactivité et de sécurité mis en place par GRDF en Bretagne.

Un réseau en mutation : cap sur le gaz vert

La révolution silencieuse qui s’opère dans le réseau breton est portée par le gaz vert, un biogaz produit localement, principalement par méthanisation des déchets agricoles. Ce gaz renouvelable représente aujourd’hui 7 % de la consommation annuelle régionale, mais les ambitions sont bien plus grandes : 30 % en 2030 et 100 % d’ici 2050, évoque GRDF.

Mais cette transition a un coût : le gaz vert reste aujourd’hui plus onéreux que le gaz fossile. Les estimations font état d’un prix moyen compris entre 80 et 140 €/MWh, contre 30 à 35 €/MWh pour le gaz naturel classique. Un écart justifié par une filière encore en développement, des procédés de production plus complexes et des volumes moins importants.

À ce jour, 94 unités de méthanisation sont raccordées, et les investissements dans les infrastructures se poursuivent. En 2024, ce sont 120 km de canalisations supplémentaires qui ont été posés en Bretagne, et 66 km sont d’ores et déjà prévus pour l’année 2025.

Un pilotage fin pour une énergie en mouvement

La gestion de ce réseau en mutation nécessite des ajustements constants. Lorsque la demande est forte, le gaz vert est acheminé en priorité vers les consommateurs. À l’inverse, lorsque la production dépasse les besoins, des dispositifs appelés « rebours » permettent de réinjecter le gaz excédentaire dans d’autres zones ou vers des unités de stockage. Quatre stations de ce type sont déjà en service en Bretagne, et plusieurs autres sont en projet.

Une énergie locale au service de la transition

En misant sur une énergie renouvelable produite localement et pilotée avec précision, la Bretagne avance concrètement vers un modèle énergétique plus durable et mieux adapté aux défis à venir. Cette transformation, portée notamment par le centre de supervision de Pacé, illustre comment un territoire peut faire évoluer son réseau gazier pour intégrer le gaz vert de manière intelligente et maîtrisée.