Point hebdo : le marché de l’énergie du 10 au 14 octobre 2022

ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie du 10 au 14 octobre 2022. Dans cet article, découvrez les faits marquants de la semaine, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous, deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.

Que s'est-il passé la semaine dernière ?

EDF repousse la mise en service de cinq réacteurs

EDF a fait part, la semaine dernière, de retards dans le redémarrage de 5 réacteurs nucléaires. Ces retards, qui devraient aller d’un jour à près de trois semaines, s’expliquent notamment par la grève qui s’étend pour faire pression sur les négociations salariales. En effet, le planning post opérations de maintenance ne peut pas être tenu en raison des mouvements sociaux. Les cinq réacteurs concernés par ces retards sont Cruas 2 et 3, Cattenom 1, Saint-Alban 2 et Tricastin 3. Ils viennent ainsi s’ajouter aux six autres reports enregistrés depuis le début du mois de septembre. Selon EDF, vendredi dernier, six centrales étaient concernées par les mouvements de grève. La CGT dénombrait, de son côté, neuf sites en grève ce week-end, soit trois de plus que vendredi. On constate donc que le mouvement s’étend, dans un but de faire pression sur les négociations salariales des entreprises énergétiques, et notamment EDF.  Si pour le moment cette grève n’a pas d’incidence sur le grand public, elle pourrait impacter le calendrier de remise en service de tranches nucléaires sur le réseau. En effet, la majorité des centrales en grève est concernée par des opérations de maintenance. Ces tensions restent pour le moment maitrisables, car 30 réacteurs sur 56 sont actuellement en état de fonctionnement. Selon Emmanuel Macron, ce nombre devrait passer à 40 dans les prochaines semaines, et à 45 au mois de janvier. 

La question du plafonnement des prix du gaz toujours à l’étude

Les pays membres de l’Union Européenne sont divisés sur les solutions à apporter face à l’augmentation des prix de l’énergie. Plusieurs propositions vont être étudiées dans les prochains jours, concernant un plafonnement des prix du gaz. Alors que l’Europe s’apprête à vivre un hiver marqué par la pénurie de gaz russe et la menace d’une récession, les pays membres n’arrivent pas à se mettre d’accord sur un plan d’action pour maitriser l’explosion des prix de l’énergie, et limiter la hausse des factures des consommateurs. Même si la grande majorité d’entre eux souhaite un plafonnement des prix du gaz, certains pays, comme l’Allemagne, y sont toujours opposés. La Commission européenne doit proposer, mardi, des mesures pour affronter cette crise, avant la rencontre des dirigeants de l’UE. Ils pourraient donc s’accorder sur le modèle ibérique mis en place en Espagne et au Portugal, qui consiste à plafonner le prix du gaz utilisé pour la production d‘électricité. La mise en place d’un “corridor de prix dynamique temporaire” qui s’appliquerait aux transactions de gros, pourrait aussi être à l’étude. Certains Etats de l’UE redoutent cependant, que cela entraine une hausse de la demande de gaz en Europe. 

Le plus grand projet d’autoconsommation solaire collective en France

Le 11 octobre dernier, le plus grand projet d’autoconsommation solaire collective de France a été inauguré, près de Grenoble. Il devrait fournir chaque année 3,5 GWh d’électricité à une vingtaine de gros consommateurs. Situé sur la Zone d’activités économiques de Saint-Martin-d’Hères, ce projet, développé par BoucL Energie, a rassemblé plusieurs acteurs locaux tels que des magasins de la grande distribution, des bailleurs sociaux ou encore des PME. Cette installation solaire, qui passe par des panneaux photovoltaïques sur toiture et des ombrières sur les parkings, vise à fournir 12% de la consommation électrique de la zone d’activités. Le but de ce projet est de faire baisser de manière significative les factures d’électricité des différents partenaires en produisant une électricité locale et décarbonée. Face à la flambée des prix de l’énergie, les projets d’autoconsommation collective vont devenir des outils indispensables pour maitriser les dépenses énergétiques des entreprises. BoucL Energie voudrait développer une centaine de projet de ce type en France d’ici 2025. Cet objectif paraît réalisable car le territoire disposerait d’environ 24 000 zones d’activités économiques pour une surface totale de 450 000 ha.  

Focus sur le marché du gaz naturel

point hebdo marché énergie 10 au 14 octobre 2022

* Le changement d’année calendaire en janvier a eu un impact sur la courbe (forte baisse), alors que les prix, eux n’ont pas baissé dans cette mesure.

Les prix spot du gaz naturel étaient en baisse la semaine dernière, puisqu’ils s’élevaient à 61,431 €/MWh vendredi dernier, le 14 octobre.  

Les PEG CAL-23 et PEG CAL-24 ont légèrement baissé, s’élevant respectivement à 144,407 €/MWh et 113,990 €/MWh le vendredi 14 octobre, soit une baisse de 2,56% pour le PEG CAL-23 et de 0,44% pour le PEG CAL-24, depuis le vendredi 7 octobre.  

Les prix du gaz naturel sont plutôt mitigés. D’un côté, les tensions géopolitiques continuent à s’intensifier, mais de l’autre, les stocks de gaz au sein de l’Union Européenne ont atteint des niveaux relativement confortables. Les prix restent donc élevés. Cependant, le marché du gaz reste en attente de décisions au sujet de la réglementation européenne, annoncées pour le mardi 18 octobre. Plusieurs décisions devraient être prises concernant notamment les propositions d’achat collectif de gaz, mais aussi l’utilisation d’un benchmark alternatif pour le prix du gaz. En revanche, on ne sait pas encore si ces mesures incluront un plafonnement des prix du gaz.  

Focus sur le marché de l'électricité

point hebdo marché énergie 10 au 14 octobre 2022

Les prix spot de l’électricité ont baissé la semaine dernière, clôturant à 260,47 €/MWh le vendredi 14 octobre.  

De leurs côtés, les CAL-23 et CAL-24 ont augmenté, traitant respectivement à 550,55 €/MWh et 276 €/MWh le vendredi 14 octobre, soit une hausse de 3,72% pour le CAL-23 et de 26,42% pour le CAL-24, depuis le vendredi 7 octobre.  

Le marché de l’électricité reste volatile en raison de la situation géopolitique préoccupante suite aux attaques aériennes de la Russie sur l’infrastructure électrique ukrainienne. La hausse des prix est tout de même limitée par l’augmentation de la production nucléaire française, qui s’approche de son plus haut niveau depuis fin juin, et par les prévisions climatiques favorables. De son côté, le marché des émissions de CO2 est en attente de précisions concernant les questions politiques.  

Vu dans la presse

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