ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie en date du 8 septembre 2023. Dans cet article, découvrez les faits marquants des derniers jours, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous, deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.
Que s'est-il passé la semaine dernière ?
Le gouvernement demande aux fournisseurs d’électricité d’être plus transparents avec leurs clients
Alors que l’inflation persiste à des niveaux élevés en France, le gouvernement va intensifier le contrôle des tarifs facturés par les fournisseurs d’électricité. Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique, a révélé son intention de durcir les mesures à l’égard des fournisseurs peu scrupuleux, s’ils omettent d’informer correctement les consommateurs sur les contrats et les tarifs.
La ministre a tenu des rencontres avec divers acteurs, notamment les organisations de consommateurs, les fournisseurs d’électricité, les associations professionnelles et les entreprises du secteur, ainsi que la Commission de régulation de l’énergie (CRE) et les organismes gouvernementaux, afin de discuter des contrats d’électricité dont les prix ont fortement augmenté ces derniers mois.
Ceux que la ministre qualifie de « quelques fournisseurs ne respectant ni le devoir de conseil, ni le devoir de loyauté et qui décrédibilisent la filière au détriment des acteurs plus vertueux » devront donc faire preuve de plus de transparence. Agnès Pannier-Runacher a souligné son engagement à ne pas laisser les pratiques douteuses de certains fournisseurs porter atteinte à la réputation des professionnels qui, dans leur grande majorité, s’acquittent de leurs obligations de conseil et de loyauté. Le mois dernier, le fournisseur Eni avait été réprimandé par le gouvernement pour avoir émis des factures jugées excessives à une partie de ses clients, touchant environ 100 000 personnes.
La ministre de la Transition écologique a donc sollicité la Commission de régulation de l’énergie (CRE) ainsi que la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pour garantir le respect strict des règles et sanctionner les abus si nécessaire.
D’ici la fin septembre, les fournisseurs devront diffuser un guide destiné à fournir des informations détaillées aux consommateurs concernant les offres et les modifications tarifaires intervenant en cours de contrat. Cette initiative permettra aux consommateurs de prendre des décisions éclairées. De plus, le médiateur de l’énergie publiera des informations sur les pratiques commerciales des fournisseurs dans son comparateur.
Quant au prix de l’électricité pour les TPE et PME, la ministre a obtenu l’engagement d’une partie des fournisseurs de proposer des solutions spécifiques pour les clients dont les contrats d’électricité présentent les tarifs les plus élevés (au-dessus de 400 euros/MWh), qui demeureront en vigueur jusqu’en 2024.
EDF va proposer des contrats d’électricité pour 2027 et 2028
Alors que les modalités de vente de l’électricité nucléaire après 2025 restent floues, EDF cherche à rassurer en évitant une flambée des prix.
Jeudi dernier, EDF a présenté une offre d’électricité inédite destinée aux acteurs des marchés de gros à partir du 18 septembre prochain. Ces contrats d’approvisionnement sont prévus pour des livraisons en 2027 et 2028.
Sur les marchés de gros, où les fournisseurs peuvent anticiper la demande de leurs clients de seulement trois ans, ces contrats visent à stabiliser les prix en prolongeant la durée des contrats de fourniture.
Ils offriront aux fournisseurs d’électricité (TotalEnergies, Engie etc…) la possibilité de proposer des contrats de quatre ou cinq ans à leurs clients, potentiellement à des tarifs plus avantageux que ceux actuellement en vigueur.
Luc Rémont, le PDG d’EDF, qui est engagé dans un différend avec le gouvernement sur la nouvelle régulation post-Arenh, soutient que ces offres peuvent mécaniquement faire baisser les prix et les rendre moins sensibles aux fluctuations des prix du gaz.
Le gouvernement, de son côté, cherche à garantir la compétitivité des coûts de l’électricité pour les entreprises françaises en régulant davantage le marché avec un plafond de prix proche des coûts de production imposé à EDF.
Cependant, les résultats de cette initiative d’EDF risquent d’être modestes, car le lancement est un test avec des volumes de vente limités, annonçant un maximum de 100 MW sur deux produits, avec un maximum de 5 MW par jour.
EDF attend de voir l’intérêt du marché pour ces produits, qui dépendra du prix plancher proposé pour les volumes mis aux enchères, bien qu’elle ne révèle pas encore ce chiffre, se contentant de viser un tarif « inférieur à 100 euros le MWh ». À titre de référence, les prix des contrats à terme livrés au début de 2024 tournent autour de 140 euros le MWh en France.
Le pétrole a son plus haut niveau depuis novembre 2022
Une mesure censée être temporaire se prolonge en Arabie saoudite, ce qui pourrait aggraver l’inflation. En effet, le pays vient d’annoncer la prolongation de la réduction de production et d’exportation de leur pétrole, qui avait été initialement décidée en vertu d’un accord avec l’OPEP et la Russie.
Cette réduction de production, prévue pour trois mois supplémentaires d’octobre à décembre, a été confirmée par le ministère de l’Énergie saoudien. De manière similaire, la Russie a également décidé de maintenir la réduction de ses exportations pétrolières jusqu’à la fin de l’année 2023, selon le vice-Premier ministre Alexandre Novak.
Ces mesures visent à maintenir la stabilité et l’équilibre des marchés pétroliers, comme l’a expliqué Alexandre Novak. En réaction à ces annonces, les prix du pétrole ont fortement augmenté, atteignant plus de 91 dollars le baril en fin de journée, un niveau non vu depuis novembre 2022, lorsque la crise énergétique avait atteint son apogée.
Cette situation de marché tendu pourrait persister, d’autant plus que les grandes compagnies pétrolières ont réduit leurs investissements dans la recherche de nouveaux gisements. De plus, les craintes d’une récession mondiale semblent moins préoccupantes qu’auparavant, ce qui contribue à maintenir les prix du pétrole à des niveaux élevés.
Pour la Russie, cette coordination avec l’Arabie saoudite offre plusieurs avantages, notamment une augmentation des revenus grâce à des prix de vente dépassant les plafonds imposés par les sanctions internationales.
Focus sur le marché du gaz naturel
Les prix spot du gaz naturel ont augmenté la semaine dernière, clôturant à 33,448 €/MWh le vendredi 8 septembre.
Malgré la forte volatilité des prix, les PEG CAL-24 et CAL-25 ont légèrement baissé depuis le vendredi 1er septembre puisqu’ils s’élevaient respectivement à 49,938 €/MWh et 45,952 €/MWh le vendredi 8 septembre.
Les fondamentaux du marché du gaz sont relativement bons. En effet, les stocks de gaz européens sont actuellement remplis à 93,3% grâce à une offre de GNL satisfaisante et à une baisse de la demande. L’offre norvégienne de GNL devrait augmenter dans les prochains jours, malgré l’annonce d’un retard concernant les travaux de maintenance sur plusieurs installations.
Mais les prix restent volatils en raison de l’évolution des conflits sociaux dans les installations de GNL de Chevron en Australie. En effet, des employés du géant américain de l’énergie ont entamé des grèves partielles en Australie, à la suite de négociations jugées infructueuses à propos des salaires. L’annonce de ce mouvement a ainsi fait grimper le cours du gaz.
Focus sur le marché de l'électricité
De leurs côtés, les prix spot de l’électricité ont baissé la semaine dernière. Ils s’élevaient à 100,71 €/MWh le vendredi 8 septembre.
Les CAL-24 et CAL-25 ont suivi la même tendance puisqu’ils traitaient respectivement à 133,47 €/MWh et 124,29 €/MWh le vendredi 8 septembre. Il s’agit donc d’une baisse de 8,25% pour le CAL-24, et d’une baisse de 6,84 €/MWh pour le CAL-25, depuis le vendredi 1er septembre.
Les prix de l’électricité continuent de baisser. En effet, la production nucléaire française a augmenté, ce qui a permis de compenser la hausse de la demande d’électricité due à la chaleur. Les prix des émissions de CO2 ont suivi cette tendance à la baisse, soutenus par la baisse de la demande et l’augmentation de l’offre aux enchères.