Point hebdo : le marché de l’énergie au 30 juin 2023

ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie en date du 30 juin 2023. Dans cet article, découvrez les faits marquants des derniers jours, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous, deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.

Que s'est-il passé la semaine dernière ?

Electricité : selon RTE, la situation s’améliore en 2023 en France

Le responsable du réseau prévoit un été et un automne paisibles en termes d’approvisionnement électrique grâce à une meilleure disponibilité des centrales nucléaires, des barrages et des réserves de gaz. Alors qu’en 2022, le gouvernement envisageait ouvertement des coupures de courant ciblées de moins de deux heures dans certains foyers français pour éviter une rupture générale de l’approvisionnement électrique, “l’année 2023 voit une nette amélioration de la situation et une progression vers la normale”, résume le directeur national du réseau de transport d’électricité (RTE). Dans son rapport sur la situation en France, présenté le mercredi 28 juin, RTE ne constate “aucune inquiétude particulière concernant la sécurité de l’approvisionnement” pour cet été. Il n’y a pas de risque spécifique pour l’automne, contrairement à l’année dernière. La situation pour l’hiver à venir, lorsqu’il s’agira de se chauffer, devrait également être nettement plus favorable que celle de l’hiver précédent. L’évaluation des risques pour l’hiver “sera précisée à l’automne”, notamment en fonction du “respect des plannings d’arrêts des réacteurs nucléaires pour maintenance et réparations”. De nombreux indicateurs ont montré une amélioration ces derniers mois. C’est le cas du parc nucléaire, qui est la principale source d’électricité dans le pays. Depuis le premier semestre, plusieurs réacteurs ont été remis en service.  

Cependant, RTE apporte des nuances à cette affirmation en soulignant que ses prévisions dépendent de plusieurs facteurs, notamment la réduction de la consommation et le niveau de disponibilité des centrales nucléaires.

Le rapport invite donc à la prudence en raison des incertitudes qui persistent à six mois de l’échéance concernant la disponibilité précise des réacteurs. RTE souligne notamment que les grèves liées à la réforme des retraites ont entraîné des retards dans les plannings de maintenance. 

RTE table sur une disponibilité du parc nucléaire comprise entre 40 et 45 GW le 1er décembre 2023, puis entre 45 et 50 GW au cours du mois de janvier, ce qui représente une augmentation de +5 GW par rapport à l’année précédente en termes de disponibilité moyenne. 

Afin d’éviter tout risque pour la sécurité de l’approvisionnement, il est donc nécessaire que la fourchette haute de ces estimations soit atteinte et que les efforts d’économie d’énergie se poursuivent. La baisse de la consommation est plus cruciale que jamais pour maintenir l’équilibre entre l’offre et la demande. RTE demande que les efforts de sobriété énergétique ne faiblissent pas cet été afin de mieux préparer l’hiver.  

En effet, la maîtrise de la consommation permet de réduire les tensions sur le système électrique, qui peuvent survenir notamment en été en raison de la sécheresse ou des vagues de chaleur. Il est également important de préserver les stocks hydrauliques et gaziers pendant l’été afin de les utiliser au maximum pendant l’hiver. 

EDF entreprend une réorganisation majeure de ses activités nucléaires

Luc Rémont, qui est devenu le PDG d’EDF en novembre dernier, a annoncé une importante réorganisation des activités nucléaires du groupe. Cette réorganisation comprend la création de cinq nouvelles directions, chacune étant directement rattachée à Luc Rémont. La mise en place de cette nouvelle organisation est prévue pour le début de l’année prochaine. Les cinq directions seront axées sur différents aspects du groupe, notamment la production, la maîtrise d’œuvre pour la construction des nouveaux réacteurs EPR 2, la maîtrise d’ouvrage pour la préparation des programmes de construction, l’ingénierie et l’industrie regroupant Framatome et les turbines Arabelle. Des préfigurateurs ont déjà été nommés pour chacune de ces directions. 

Avec cette réorganisation, Luc Rémont envoie un signal fort en termes d’accélération. Il met en place la structure nécessaire pour préparer le nouveau nucléaire et remonter rapidement la production des réacteurs actuels. L’objectif d’EDF est de produire entre 300 et 330 TWh d’électricité nucléaire cette année, ce qui nécessite une augmentation d’au moins 30%. Afin d’atteindre ces objectifs, Luc Rémont met l’accent sur l’efficacité opérationnelle, d’où le choix de la structuration par métiers. 

Cette réorganisation implique également des changements dans les responsabilités des directeurs exécutifs. Certains d’entre eux verront leur champ d’action limité, notamment Cédric Lewandowski, qui est actuellement responsable de la production nucléaire, de l’ingénierie et du grand carénage.  

Cette restructuration intervient alors qu’un plan stratégique est toujours attendu et devrait être dévoilé en septembre. EDF, qui est renationalisé et détenu à 100% par l’État, se voit confier plusieurs missions importantes, notamment la relance du nucléaire et le développement des énergies renouvelables pour assurer la souveraineté énergétique du pays. L’entreprise doit également offrir des tarifs d’énergie attractifs aux consommateurs et aux entreprises dans le contexte de réindustrialisation. La compétitivité d’un territoire est fortement liée à une électricité peu carbonée et abordable. 

Cependant, ces défis sont également financiers. Pour rétablir sa situation financière, EDF doit augmenter sa capacité industrielle après une perte record de 17,2 milliards d’euros en 2022 et une dette de 64,5 milliards. Le mode de financement du nouveau nucléaire n’est pas encore décidé, mais les coûts estimés des EPR 2 sont d’au moins 51,7 milliards d’euros, une somme qui devrait augmenter pour tenir compte de l’inflation, tandis que le grand carénage est évalué à 66 milliards d’euros. 

Toutes ces évolutions se déroulent dans un contexte international tendu, notamment avec la situation en Ukraine qui a bouleversé l’équilibre énergétique en Europe. Parallèlement, l’Europe cherche à établir de nouvelles règles de fixation des prix de l’électricité, ce qui pourrait également influencer les choix stratégiques d’EDF. 

Focus sur le marché du gaz naturel

30 juin gaz

Les prix spot du gaz naturel ont augmenté la semaine dernière, clôturant à 36,543 €/MWh le vendredi 30 juin. 

Les PEG CAL-24 et CAL-25 ont également augmenté puisqu’ils s’élevaient respectivement à 51,170 €/MWh et 43,330 €/MWh le vendredi 30 juin. Depuis le 23 juin, le PEG CAL-24 a donc augmenté de 3,06%, et le PEG CAL-25 a augmenté de 3,85%.  

Après avoir baissé en début de semaine, les prix du gaz naturel sont légèrement repartis à la hausse. La canicule semble être derrière nous puisque les températures ont baissé. De plus, l’offre norvégienne devrait s’améliorer progressivement d’ici la fin du mois de juillet. Pour rappel, la maintenance de l’usine de traitement de gaz Nyhamna en Norvège a été prolongée jusqu’au 15 juillet. L’approvisionnement de GNL est toujours satisfaisant puisque la demande reste faible et que les stocks sont à des niveaux importants.  

Focus sur le marché de l'électricité

30 juin elec

Les prix spot de l’électricité ont baissé la semaine dernière, clôturant à 100,79 €/MWh le vendredi 30 juin. 

Les prix futurs ont suivi la même tendance puisqu’ils ont baissé tout au long de la semaine. En effet, le vendredi 30 juin, les CAL-24 et CAL-25 s’élevaient respectivement à 174,33 €/MWh et 148,90 €/MWh, et on donc chacun baissé de 7,55% et de 2,76% depuis le vendredi 23 juin.  

Les prix de l’électricité suivent la baisse des prix des autres combustibles. En effet, le prix des émissions de CO2 a baissé en raison des préoccupations sur les marchés financiers au sujet de la hausse d’intérêt et l’inflation. La demande d’électricité reste historiquement faible, proche des niveaux de 2020, l’année de la crise sanitaire.  

Certains jours, une forte production d’énergie renouvelable a été observée, ce qui a notamment permis de faire baisser les prix spot de l’électricité.  

Vu dans la presse

la tribune 30 juin

Au cours de l’année 2022, les émissions de CO2 dans l’énergie ont encore augmenté

les echos 30 juin

Au large de Guérande, Lhyfe démarre la production d’hydrogène marin

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