ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie du 06 au 10 juin 2022. Dans cet article, découvrez les faits marquants de la semaine, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.
Que s'est-il passé la semaine dernière ?
EDF contraint de baisser la puissance d’un réacteur nucléaire
En raison d’un trop faible débit du Rhône, EDF a été contraint de diminuer la puissance d’un de ses réacteurs nucléaires présent dans la centrale de Saint-Alban, en Isère. Le géant EDF a annoncé, lundi, que des baisses ponctuelles ont été réalisées le 4, 5 et 6 juin dernier, passant la puissance du réacteur de 1300 MW à 260 MW. Cette diminution a pour but de préserver la biodiversité aquatique, puisque, les réacteurs nucléaires, après s’être refroidis, grâce à l’eau pompée dans les mers et les cours d’eau, la rejettent réchauffée. La réduction de la puissance de certains réacteurs permet donc de préserver la température des cours d’eau, notamment en période de forte chaleur.
Pour la première fois, la France produit de l’électricité éolienne en mer
En cours de construction par EDF, le parc éolien en mer de Saint-Nazaire a fourni ses premiers mégawattheures au réseau électrique français, le vendredi 10 juin. L’installation du parc avait débuté en avril dernier, et ce dernier compte aujourd’hui 27 éoliennes dont une partie est déjà connectée au réseau. A terme, le parc devrait compter 80 éoliennes qui seront progressivement installées d’ici la fin de l’année 2022. Il sera ainsi doté d’une capacité totale de 480 mégawatts, ce qui correspond, selon EDF, à la consommation domestique annuelle de 700000 personnes. D’autres projets de parc éolien en mer sont en cours de développement en France, notamment ceux de Fécamp (Seine-Maritime), Courseulles-sur-Mer (Calvados) et Saint-Brieuc (Côtes d’Armor). La France a pris du retard dans le développement de l’éolien offshore vis-à-vis des autres pays européens, mais Emmanuel Macron souhaite y remédier en installant 50 parcs éoliens en mer d’ici 2050.
Incendie dans la deuxième plus grosse usine de GNL des Etats-Unis
Mercredi dernier, un incendie est survenu à la suite d’une explosion dans le terminal de gaz Freeport LNG, usine de gaz naturel liquéfié basée au Texas. Les Etats-Unis devraient donc réduire leurs exportations de GNL puisque l’usine risque d’être à l’arrêt pendant au moins trois semaines. Cet arrêt pourrait donc avoir un impact significatif sur les prix mais aussi sur l’approvisionnement mondial en GNL, notamment pour l’Europe qui dépend fortement de ces approvisionnements pour s’émanciper de la Russie.
Focus sur le marché de l’électricité

Les prix spot de l’électricité ont légèrement baissé la semaine dernière, clôturant à 194,05 €/MWh vendredi dernier, contre 198,71 €/MWh le vendredi 3 juin.
Les CAL-23 et CAL-24 ont baissé tout au long de la semaine, traitant respectivement à 298,00 €/MWh et 203,87 €/MWh vendredi dernier, soit une diminution de 4,84 % pour le CAL-23 et 7,39 % pour le CAL-24 depuis le vendredi 3 juin.
La semaine dernière, les prix étaient orientés à la baisse notamment en raison d’une faible activité économique due au long week-end de la Pentecôte. On note également que le prix de la tonne de CO2 a baissé de 5,75 % entre le vendredi 3 juin et le vendredi 10 juin, sur un marché où les transactions se font peu nombreuses. Malgré cette diminution, les prix de l’électricité restent soutenus dans un contexte où les prix du gaz naturel sont instables à cause du conflit ukrainien, mais aussi en raison de l’incertitude concernant la production nucléaire.
Focus sur le marché du gaz naturel

* Le changement d’année calendaire en janvier a eu un impact sur la courbe (forte baisse), alors que les prix, eux n’ont pas baissé dans cette mesure.
Du côté du gaz naturel, les prix spot ont fortement augmenté tout au long de la semaine avec le plus haut pic enregistré à 81,495 €/MWh vendredi contre 70,859 €/MWh le 3 juin, soit une semaine plus tôt.
Les PEG CAL-23 et CAL-24, ont suivi la même tendance début de semaine pour, ensuite, diminuer légèrement ce vendredi. Ils s’élevaient respectivement, à la fin de la semaine, à 74 €/MWh et 59,350 €/MWh, soit une très légère augmentation de 0,03% pour le PEG CAL-23 et de 4,12% du côté du PEG CAL-24 depuis le vendredi 3 juin.
Plusieurs facteurs sont responsables de l’instabilité des prix du gaz naturel la semaine dernière. Premièrement, le champ gazier de Troll en Norvège subit des travaux d’entretien depuis quelques jours, entrainant une baisse des livraisons vers l’Europe. Les prix du gaz risquent d’être impactés pendant plusieurs semaines encore puisque les travaux ne s’achèveront qu’à la fin du mois de juin. Deuxièmement, malgré une amélioration du côté des stocks de gaz européens, la quantité de GNL livré vers l’Europe diminue suite à un léger rééquilibrage entre les prix du gaz européen et asiatique. Enfin, les tensions entre la Russie et l’Europe ne permettent pas d’envisager une baisse des prix à court terme. En effet, l’instabilité quant à l’approvisionnement russe suite à l’arrêt total des livraisons de gaz vers 5 pays membres de l’Union Européenne, ou encore, l’embargo sur le pétrole russe, maintiennent les prix vers le haut.