Point hebdo : le marché de l’énergie du 29 mai au 2 juin 2023

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ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie du 29 mai au 2 juin 2023. Dans cet article, découvrez les faits marquants de la semaine, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous, deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.

Baisse historique de la consommation mondiale de gaz en 2022

Selon les données préliminaires de Cedigaz, l’association internationale pour l’information sur le gaz, la consommation mondiale de gaz a enregistré une baisse sans précédent de 1,6 % en 2022. Cette diminution significative s’explique par la guerre en Ukraine et les interruptions d’approvisionnement en gaz russe vers l’Europe. D’origine majoritairement fossile, la consommation mondiale de gaz a atteint 4 000 milliards de m3, dans un contexte marqué par une crise énergétique sans précédent et une forte inflation. Cette baisse fait suite à une hausse record de 4,5% en 2021 et à une diminution de 2% en 2020, année marquée par la pandémie de Covid-19. 

L’association, qui compte une centaine de membres répartis dans 40 pays, estime que 2022 restera l’année de la pire crise de gaz naturel et d’énergie de l’histoire puisqu’elle a connu la plus forte baisse de la consommation de gaz de l’Union Européenne de tous les temps, avec une diminution de 13% à 353 milliards de m3. Alors que le gaz russe jouait un rôle prédominant dans l’approvisionnement européen, les exportations vers l’Europe par gazoduc ont atteint leur plus bas niveau depuis le milieu des années 1980, entraînant une perte de 77 milliards de m3, soit environ 20% de la consommation de gaz de l’UE en 2021. 

Face à cette nouvelle réalité, le continent européen a cherché à diversifier ses sources d’approvisionnement en important davantage de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance de Norvège et des États-Unis. En 2022, le GNL représentait 32% de l’approvisionnement en gaz de l’Europe, contre 19% en 2021. La même année, les flux nets internationaux de GNL ont pour la première fois dépassé ceux par gazoduc, représentant désormais 51% du total (contre 46% en 2021). Cependant, malgré une expansion notable du commerce du GNL, celle-ci n’a pas réussi à compenser la contraction historique et considérable du commerce par gazoduc. 

Le Japon prolonge la durée de vie de ses réacteurs nucléaires

Le 31 mai, le Parlement japonais a adopté une loi permettant de prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires au-delà de 60 ans. Cette mesure vise à faciliter le redémarrage des réacteurs qui ont été arrêtés pendant de longues années après la catastrophe de Fukushima, mais qui sont toujours fonctionnels. Suite à cette catastrophe de 2011, le Japon a connu une grande inquiétude à l’égard de l’énergie nucléaire. Les 33 réacteurs en service à l’époque, qui fournissaient 30% de l’électricité du pays, ont tous été arrêtés. Depuis lors, le Japon a progressivement redémarré 10 de ces 33 réacteurs, après des contrôles de sécurité stricts.  

L’opinion publique a évolué suite aux préoccupations croissantes liées au changement climatique (et au désir de sortir du charbon) ainsi qu’à la crise énergétique de 2022. Une majorité de Japonais sont maintenant favorables à une relance de l’énergie nucléaire et au redémarrage de tous les réacteurs encore en bon état. Le Premier ministre Fumio Kishida s’est engagé à prendre toutes les mesures concrètes pour redémarrer le plus rapidement possible le maximum de centrales à l’arrêt, en accordant la priorité à la sécurité. 

Afin d’atteindre cet objectif, la durée de vie des réacteurs nucléaires au Japon a été prolongée au-delà de 60 ans. Cette limite apparaît peu pertinente pour les réacteurs qui ont été arrêtés pendant 10 ans ou plus, mais qui répondent toujours aux normes de sécurité. Il n’y a aucune indication qu’un réacteur dont la cuve est en parfait état ne puisse pas continuer à fonctionner au-delà de 60 ans. La loi prévoit également un contrôle de la NRA tous les 10 ans après 30 ans de fonctionnement. 

Le Japon souhaite ainsi s’appuyer sur l’énergie nucléaire pour améliorer la sécurité de son approvisionnement électrique et atteindre ses objectifs en matière de lutte contre le changement climatique. Sur les 23 réacteurs à l’arrêt, 5 ont déjà été jugés conformes aux nouvelles normes de sécurité (post-Fukushima) et devraient pouvoir redémarrer à court ou moyen terme. Les contrôles de sécurité sont toujours en cours pour les 18 autres réacteurs. 

Le FMI souhaite une tarification du carbone pour financer la transition énergétique

Selon la directrice générale adjointe du FMI, Gita Gopinath, il est nécessaire de “mettre la tarification du carbone sur la table” pour financer la transition énergétique. La tarification du carbone implique l’achat d’un « permis de polluer » afin de compenser les émissions de CO2. Pour Gita Gopinath, il ne faut pas miser seulement sur les subventions comme les Etats-Unis qui en prévoit des milliards destinées aux industries vertes. En effet, cette approche a un impact financier considérable par rapport aux subventions. Elle explique qu’une stratégie de tarification du carbone permet d’augmenter les revenus, qui pourront être utilisés pour soutenir les ménages et les entreprises touchés par la transition, et ainsi réduire la dette. De plus, la numéro 2 du FMI souligne que le risque de voir les taux d’intérêt continuer à augmenter dépend en grande partie de la façon dont nous finançons la transition verte. Elle se demande si cela se fera par l’emprunt ou par l’application d’un prix sur le carbone

Cependant, Gita Gopinath estime qu’il est nécessaire de fournir des subventions et pense que personne ne peut remettre cela en question. Elle souligne également le besoin d’une plus grande innovation, mais met en garde contre une course aux subventions. Selon elle, il y a un risque que les pays riches dépensent des ressources à grande échelle, ce qui entraînerait des subventions beaucoup plus coûteuses que nécessaire, laissant les pays plus petits ou moins solides financièrement en difficulté. En France, la question du financement de la transition écologique fait l’objet de discussions, d’autant plus que le pays est déjà lourdement endetté. Selon un rapport de France Stratégie publié fin mai, la décarbonation nécessitera un investissement supplémentaire de 66 milliards d’euros par an. Le gouvernement cherche donc des fonds et a récemment demandé aux ministères de réduire leurs dépenses de 5% d’ici 2024, ce qui permettrait de dégager 7 milliards d’euros pour financer notamment la transition écologique. De plus, un plan de lutte contre la fraude fiscale, présenté début mai, devrait permettre à l’État de récupérer des ressources supplémentaires. 

Focus sur le marché du gaz naturel

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Les prix spot du gaz naturel continuent de baisser puisqu’ils s’élevaient à 23,362 €/MWh le vendredi 2 juin. 

Les prix futurs se sont stabilisés la semaine dernière. En effet, le vendredi 2 juin, le PEG CAL-24 traitait à 41,519 €/MWh (contre 42,130 €/MWh le vendredi 26 mai), et le CAL-25 traitait à 39,302 €/MWh (contre 39,661 €/MWh le vendredi 26 mai).  

La hausse des températures fait baisser les prix du gaz naturel. De leurs côtés, les sites de stockage se remplissent à un rythme soutenu puisque de nouveaux volumes y ont été injectés. Cela laisse espérer un taux de remplissage à 100% pour la fin du mois d’août. Une légère augmentation des prix a tout de même été constatée au cours de la semaine, à cause d’une interruption imprévue de l’approvisionnement norvégien de GNL. En effet, le terminal de Hammerfest a dû fermer en raison d’une fuite de gaz.  

Focus sur le marché de l'électricité

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Les prix spot de l’électricité ont légèrement augmenté la semaine dernière, clôturant à 72,79 €/MWh le vendredi 2 juin.  

De leurs côtés, les CAL-24 et CAL-25 suivent une tendance baissière puisqu’ils s’élevaient respectivement à 152,71 €/MWh et 119,75 €/MWh le vendredi 2 juin. Depuis le vendredi 26 mai, le CAL-24 a donc baissé de 4,86%, et le CAL-25 de 0,59%.  

La tendance baissière des prix futurs de l’électricité se poursuit, puisqu’ils suivent la baisse des autres combustibles. Les productions solaire et éolienne importantes participent également à la baisse des prix. D’autres part, les prix des émissions de CO2 sont passés sous la barre des 80 /t. Les interrogations persistent au sujet de la disponibilité nucléaire pour cet hiver. La question reste de savoir si cela permettra aux prix de baisser.  

Vu dans la presse

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