Point hebdo : le marché de l’énergie du 22 au 26 mai 2023

ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie du 22 au 26 mai 2023. Dans cet article, découvrez les faits marquants de la semaine, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous, deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.

Que s'est-il passé la semaine dernière ?

L’Etat prendra le contrôle d’EDF le 8 juin prochain

La finalisation de la renationalisation d’EDF est imminente. Cette opération, annoncée en juillet dernier, revêt une grande importance stratégique pour l’État. En effet, ce dernier détenait déjà 84% de cette entreprise phare du secteur de l’électricité avant l’offre publique d’acquisition (OPA). Le rachat complet d’EDF sera officiellement conclu le 8 juin prochain, comme l’a déclaré Bruno Le Maire. Il a souligné que cela permettra de mener à bien, dans les meilleures conditions possibles, le programme de construction de six nouveaux réacteurs nucléaires de dernière génération (EPR). Cette opération renforcera aussi l’indépendance énergétique du pays. Bruno Le Maire a également ajouté que cela permettra de fixer des exigences claires à EDF. L’objectif est d’offrir le prix le plus bas possible aux clients et de garantir l’unité d’EDF. En renationalisant l’entreprise, les autorités publiques souhaitent épargner à EDF les contraintes liées à la cotation en bourse, ce qui lui permettra de relancer plus rapidement le nucléaire en finançant la prolongation de ses installations vieillissantes, notamment à un moment où l’approvisionnement en gaz russe fait défaut, ainsi que la construction d’au moins six nouveaux réacteurs dans les décennies à venir. 

La finalisation de l’acquisition totale d’EDF est le résultat d’un long processus semé d’obstacles. Le gouvernement avait annoncé en juillet 2022 son intention de reprendre le contrôle total du groupe, mais l’opération a pris plusieurs mois de retard par rapport au calendrier initial. Début mai, la reprise du contrôle d’EDF par l’État a pu être accélérée grâce au rejet par la justice du recours des petits actionnaires de l’entreprise, qui espéraient obtenir un meilleur prix pour leurs actions. Selon un communiqué de l’Autorité des marchés financiers (AMF) publié début mai, l’État détient désormais ” au moins 98,04% “ des droits de vote. Le ministère de l’Économie a ensuite annoncé avoir soumis une demande de retrait obligatoire à l’AMF, dans le but de contraindre les détenteurs des 2% restants à vendre leurs actions. 

L’Autorité de sûreté nucléaire appelle à sécuriser le parc nucléaire français

La remise en marche du réacteur n° 1 de la centrale nucléaire de Flamanville (Manche), qui était à l’arrêt depuis le 28 avril 2022 en raison du remplacement de ses quatre générateurs de vapeur, était prévue pour le 2 juin. Cependant, cela ne se produira pas. En effet, il s’agit du quatrième report, puisque le redémarrage avait déjà été reporté fin décembre 2022, mi-février et début mars 2023. Si aucun nouvel incident n’est détecté, le redémarrage devrait finalement avoir lieu le 13 août 2023. La raison de ce retard est un doute concernant une soudure du système de refroidissement à l’arrêt, ce qui nécessite le remplacement d’une partie de la tuyauterie. 

Dans le but d’éviter tout risque au sein du système nucléaire dans son ensemble, une sécurisation du parc nucléaire français est nécessaire pour les quinze à vingt prochaines années. Cela concerne une partie importante des installations existantes, à la fois les réacteurs de puissance et les installations du cycle du combustible, a déclaré Bernard Doroszczuk, président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), lors de la présentation de son rapport sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France pour 2022. Il appelle à anticiper ces travaux dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui sera élaborée par le gouvernement. Ce dernier prévoit une nouvelle loi sur l’énergie et le climat à l’automne prochain, qui servira de base au projet d’Emmanuel Macron annoncé en février 2022, visant à construire au moins six nouveaux réacteurs de type EPR 2 et à prolonger toutes les centrales pouvant l’être. 

Par ailleurs, une consultation sur le projet de mise en service du réacteur EPR de Flamanville, qui accumule des surcoûts et des retards, va être lancée. Le public pourra prendre part à cette consultation du 5 juin au 15 septembre 2023, avec la mise à disposition de l’ensemble du dossier de demande sur le site internet de l’ASN. Selon Bernard Doroszczuk, les capacités techniques de la chaîne d’approvisionnement nucléaire sont également un point d’attention pour l’ASN. Il appelle les acteurs de l’industrie à renforcer considérablement leur vigilance. Parallèlement, un rapport de la commission des Finances du Sénat, rendu public jeudi dernier, recommande d’augmenter les ressources financières de l’IRSN, l’expert technique de la sûreté nucléaire, alors que le gouvernement envisageait initialement de le démanteler. 

Les investissements dans les technologies décarbonées dépassent ceux dédiés aux énergies fossiles

Pour la première fois à l’échelle mondiale, les investissements dans les sources d’énergie renouvelables surpasseront ceux dans le pétrole, selon le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Cette année, les acteurs de l’industrie prévoient de consacrer environ 2800 milliards de dollars aux investissements, dont 1700 milliards pour les énergies renouvelables. Cette somme englobe une vaste gamme d’activités, allant des dépenses liées au déploiement des énergies renouvelables jusqu’à l’installation de bornes de recharge pour véhicules électriques, en passant par le nucléaire – classé par l’AIE comme une énergie verte – les véhicules électriques, le stockage et les pompes à chaleur… Le solde, soit un peu plus de 1000 milliards de dollars, sera néanmoins investi dans le charbon, le gaz et le pétrole. Mais la tendance est claire. Selon l’AIE, les dépenses dans les énergies vertes devraient augmenter de 24% entre 2021 et 2023, stimulées par les énergies renouvelables et les véhicules électriques, par rapport à une hausse de seulement 15% pour les énergies fossiles. Le solaire est considéré comme la vedette des énergies renouvelables selon les experts de l’AIE, qui notent que “plus d’un milliard de dollars par jour devraient aller à des investissements dans le solaire en 2023 (380 milliards sur toute l’année), poussant pour la première fois ce montant au-delà de celui investi dans la production de pétrole.” 

La guerre en Ukraine a suscité une prise de conscience parmi les pays européens quant à la nécessité de réduire leur dépendance aux énergies fossiles, non seulement pour préserver l’environnement, mais surtout pour regagner leur souveraineté et mettre fin à leur dépendance aux importations d’hydrocarbures russes. Cependant, tous les indicateurs ne sont pas encore positifs. Selon l’AIE, on prévoit une reprise des investissements dans les énergies fossiles, en particulier au Moyen-Orient, où les grandes compagnies locales ont enregistré des bénéfices records en 2022. La demande mondiale de charbon a également atteint un niveau historique en 2022, et les investissements dans ce secteur devraient être six fois supérieurs à ceux envisagés dans les scénarios visant la neutralité carbone d’ici 2030 !

Focus sur le marché du gaz naturel

point hebdo marché énergie 22 au 26 mai 2023

Les prix spot du gaz naturel suivent toujours une tendance baissière, puisqu’ils s’élevaient à 23,812 €/MWh le vendredi 26 mai.  

Les PEG CAL-24 et CAL-25 ont également baissé, traitant respectivement à 42,130 €/MWh et 39,661 €/MWh le vendredi 26 mai, soit une baisse de 11,54% pour le PEG CAL-24 et de 7,65% pour le PEG CAL-25 depuis le vendredi 19 mai. 

Les prix du gaz naturel continuent de baisser grâce à un équilibre confortable entre l’offre et la demande, et à des stocks qui devraient être remplis d’ici le début de l’hiver. Les prix spot baissent plus rapidement que les prix futurs qui sont plus résistants. 

Focus sur le marché de l'électricité

point hebdo marché énergie 22 au 26 mai 2023

Les prix spot de l’électricité ont baissé la semaine dernière, clôturant à 63,47 €/MWh le vendredi 26 mai. 

Les CAL-24 et CAL-25 ont suivi la même tendance puisqu’ils traitaient respectivement à 160,52 €/MWh et 120,46 €/MWh le vendredi 26 mai, soit une baisse de 14,71% pour le CAL-24 et de 8,74% pour le CAL-25, depuis le vendredi 19 mai. 

Les prix ont nettement baissé la semaine dernière grâce à la combinaison de plusieurs facteurs : la forte production d’énergie renouvelable, l’amélioration de la disponibilité nucléaire, la baisse des prix du gaz et la consommation d’électricité limitée due aux jours fériés. D’autre part, les prix du charbon continuent de baisser en raison de la demande faible et de la production soutenue en Asie. Enfin, parallèlement à la chute des prix du gaz et à l’inquiétude sur les marchés financiers, les prix des émissions de CO2 ont à nouveau baissé.  

Vu dans la presse

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