Point hebdo : le marché de l’énergie du 15 au 19 mai 2023

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ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie du 15 au 19 mai 2023. Dans cet article, découvrez les faits marquants de la semaine, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous, deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.

Gaz naturel : les prix chutent à des niveaux jamais observés depuis 2021

Jeudi 18 mai, le prix du gaz naturel est tombé à son niveau le plus bas depuis près de deux ans. Ceci s’explique notamment par un marché bien approvisionné, des températures en hausse et des niveaux de stockage européens plus que confortables. Depuis le début de l’année 2023, le prix du gaz naturel européen a diminué de plus de 60%, bien loin de son pic historique de 345 €/MWh atteint en mars 2022. Cependant, il reste à des niveaux inédits par rapport à l’année 2020, où le gaz se situait autour de 15 €/MWh. 

Cette baisse des prix s’explique par la baisse de la consommation de gaz en raison des températures élevées en Europe. En effet, le chauffage étant la principale source de consommation de gaz pour les particuliers, le réchauffement climatique a donc permis de réduire la demande de gaz pour le chauffage. De leurs côtés, les stocks restent proches des niveaux records pour cette période de l’année, ce qui indique que l’Europe se prépare à reconstituer ses réserves avant l’hiver prochain. Face à la crise énergétique due à l’invasion russe en Ukraine, les pays européens ont su s’adapter en diversifiant rapidement leurs sources d’approvisionnement en gaz, afin de se détacher du gaz russe en seulement quelques mois. En effet, avant la guerre en Ukraine, la Russie représentait environ 40% des importations de gaz de l’UE, contre moins de 10% aujourd’hui. Pour compenser l’arrêt progressifs des livraisons de gaz russe, les pays européens se sont tournés vers la Norvège et l’Algérie pour les livraisons par gazoduc, et vers les Etats-Unis pour les importations de GNL. L’Union européenne vient d’ailleurs d’initier son premier appel d’offres collectif pour l’achat de gaz, dans le but de bénéficier de tarifs plus avantageux pour la reconstitution des stocks en prévision de l’hiver 2023-2024.  

Sécheresse : le niveau des nappes phréatiques toujours au plus bas

Malgré les récentes semaines de pluie, la tension sur les nappes phréatiques persiste, selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Les précipitations excessives en mars et avril 2023 ont eu un impact positif sur les nappes du nord de la France, mais la situation reste préoccupante sur une grande partie du pays. Au 1er mai, 68% des nappes étaient à des niveaux bas ou très bas, contre 75% il y a un mois, et 58% il y a un an.  

Ces conditions météorologiques incertaines suscitent des inquiétudes pour l’été à venir, avec la menace d’une sécheresse violente, d’autant plus que l’été 2022 a été marqué par une sécheresse exceptionnelle. Cependant, contrairement à l’année dernière, le printemps a été pluvieux en France, surtout dans le nord du pays, après un automne et un hiver très secs. Bien que ces précipitations aient partiellement compensé le retard de reconstitution des stocks d’eau, elles sont arrivées tardivement. De plus, elles se sont concentrées principalement dans le nord de la France, laissant le sud avec des infiltrations d’eau insuffisantes, voire inexistantes. 

Le BRGM prévoit une détérioration de la situation dans les semaines à venir, avec une vidange généralisée des nappes en l’absence de précipitations suffisantes en mai. Les niveaux devraient continuer de baisser et la situation risque de se dégrader. Face à ce risque de sécheresse, le gouvernement a présenté un plan d’urgence et de sobriété sur l’eau en mars, comprenant des investissements pour soutenir les territoires les plus vulnérables et des mesures visant à moderniser les réseaux d’eau et à promouvoir une tarification progressive pour limiter la consommation excessive d’eau. 

Eolien en mer : RTE s’inquiète de la capacité de la France à tenir ses engagements

Les engagements de la France dans l’éolien en mer sont incertains selon Régis Boigegrain, directeur exécutif interconnexions et réseau en mer de RTE, le gestionnaire de réseau d’électricité français. Bien que les ambitions soient présentes, leur concrétisation est entravée par des procédures encore trop complexes. C’est pourquoi, Régis Boigegrain a présenté mardi 16 mai un état des lieux de l’éolien en mer en France. D’ici 2030, la France prévoit d’avoir entre 7 et 8 GW de capacité de production éolienne en mer, avec l’objectif ultime de 40 GW d’ici 2050. Cela équivaut à la production de 25 réacteurs nucléaires de dernière génération. Actuellement, la France ne dispose que de 480 MW. Même si ce chiffre devrait doubler rapidement, la tâche est ardue. « Nous sommes en retard », résume Régis Boigegrain. Nos voisins européens, en particulier l’Allemagne et le Royaume-Uni, ont une longueur d’avance, ayant commencé bien avant la France. Pour accélérer le développement de l’éolien en mer, RTE souhaite mettre en place une stratégie SMS (standardisation, massification, simplification) qui vise à relever le défi des 40 GW et à améliorer la compétitivité de la France dans le secteur de l’éolien en mer. RTE propose donc une standardisation des structures de raccordement et établit des accords pluriannuels avec les fournisseurs. La simplification des spécifications techniques et l’accent mis sur les exigences fonctionnelles devraient également permettre de gagner du temps.  

Focus sur le marché du gaz naturel

point hebdo marché énergie 15 au 19 mai 2023

Les prix spot du gaz naturel ont baissé la semaine dernière, clôturant à 27,905 €/MWh le vendredi 19 mai.  

Les PEG CAL-24 et CAL-25 ont suivi la même tendance puisqu’ils s’élevaient respectivement à 47,625 €/MWh et 42,946 €/MWh le vendredi 19 mai, soit une baisse de 7,69% pour le PEG CAL-24 et de 6,46% pour le PEG CAL-25, depuis le vendredi 12 mai.  

La situation sur le marché du gaz naturel est relativement saine, notamment grâce au remplissage des sites de stockage mais aussi à l’absence de reprise de la demande de l’industrie européenne combinée à un approvisionnement important de GNL. De plus, les températures devraient progressivement remonter au-dessus des normales de saison, c’est pourquoi la situation devrait devenir encore plus confortable. En revanche, l’approvisionnement norvégien va diminuer dans les semaines à venir, en raison d’une maintenance planifiée.

Focus sur le marché de l'électricité

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Les prix spot de l’électricité ont également baissé la semaine dernière, clôturant à 79,57 €/MWh le vendredi 19 mai.  

Les prix futurs ont suivi la même tendance. En effet, le vendredi 19 mai, les CAL-24 et CAL-25 traitaient respectivement à 188,20 €/MWh et 132 €/MWh, soit une baisse de 7,74% pour le CAL-24 et de 0,93% pour le CAL-25, depuis le vendredi 12 mai.  

Grâce à une demande faible et une météo plutôt clémente, les prix ont à nouveau baissé la semaine dernière. De plus, bien qu’elle soit encore faible, la disponibilité nucléaire s’améliore, ce qui permet aux prix de baisser. Enfin, la chute des prix du charbon et la situation saine sur le marché du gaz naturel ont également joué un rôle.  

Vu dans la presse

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