ATOO Energie vous dévoile son point hebdo sur le marché de l’énergie du 24 au 28 avril 2023. Dans cet article, découvrez les faits marquants de la semaine, ainsi que l’évolution des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Enfin, nous partageons avec vous, deux articles de presse pour tout savoir sur le secteur de l’énergie.
Table des matières
Que s'est-il passé la semaine dernière ?
L'Autorité de sûreté nucléaire valide le plan anti-corrosion d’EDF
EDF a reçu la validation de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour son calendrier de contrôle des soudures à risque de fissures dans ses réacteurs nucléaires. L’électricien français promet ainsi de passer en revue 92% des soudures suspectes avant la fin de l’année. En effet, selon EDF, il y a un total de 320 soudures suspectes dans les 56 réacteurs nucléaires français, dont 69 sont prioritaires. Il a également affirmé que ses objectifs de production pour 2023 ne seraient pas compromis, malgré les perturbations du premier trimestre dues aux grèves. De son côté, l’ASN a indiqué que “ 90% des soudures réparées, identifiées comme prioritaires par EDF du fait de leurs conditions de réparation, seront ainsi contrôlées avant la fin de l’année 2023, et l’ensemble de ces soudures le sera d’ici le premier trimestre 2024”. La décision de l’ASN a été saluée par EDF et a apaisé les marchés, surtout qu’aucune modification de programmation des arrêts de réacteurs est prévue pour 2023 ou 2024, malgré les contrôles qui seront effectués.
Selon Engie, l’hiver 2023-2024 ne sera pas sous tension
Malgré la suspension des exportations de gaz russe, le président d’Engie, Jean-Pierre Clamadieu, estime que l’Europe pourrait passer l’hiver 2023-2024 sans problème majeur, à condition que les livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) restent à un niveau élevé et que les efforts de sobriété énergétique se poursuivent. Depuis l’invasion russe en Ukraine, la Norvège est devenue le principal fournisseur de gaz de l’Europe, ce qui permet d’assurer les importations via gazoduc. De plus, les importations de GNL en provenance des Etats-Unis ont doublé l’an dernier, contribuant à réduire la dépendance aux hydrocarbures russes. Les États-Unis et l’UE ont d’ailleurs annoncé qu’ils maintiendraient des livraisons de GNL élevées en 2023. Les niveaux de stockage européens sont à un niveau record, puisqu’ils sont actuellement remplis à plus de 50% en moyenne. Jean-Pierre Clamadieu rappelle tout de même qu’il est nécessaire pour les consommateurs européens de continuer à réduire leur consommation d’énergie afin de garantir une saison hivernale stable.
Eolien offshore : L'Europe veut décupler les capacités en mer du Nord d’ici 2050
Neuf pays européens se sont réunis lundi 24 avril à Ostende, en Belgique, sur les bords de la mer du Nord, pour discuter du développement de l’énergie éolienne en mer. L’année dernière, la Belgique, l’Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark avaient convenu de quadrupler leur production combinée d’électricité en mer afin d’atteindre au moins 150 GW d’ici 2050. Pour ce deuxième sommet, cinq autres pays ont rejoint les discussions : la France, la Norvège, l’Irlande, le Royaume-Uni et le Luxembourg. Le Premier ministre belge Alexander De Croo, à l’initiative du « sommet mer du Nord », a souligné l’importance de la rapidité d’exécution plutôt que des objectifs ambitieux, en appelant à renforcer la normalisation technologique pour construire plus vite, et à mieux aligner les appels d’offres pour ne pas saturer les chaînes d’approvisionnement. Les dirigeants des neuf pays ont annoncé leur objectif commun d’atteindre 120 GW d’énergie éolienne en mer du Nord d’ici 2030, et d’au moins 300 GW d’ici 2050, alors que les capacités actuelles cumulées sont d’environ 30 GW. Les pays impliqués dans cet accord s’engagent à coopérer pour faire de la mer du Nord une source majeure d’énergie renouvelable pour l’Europe. Leur plan est de se concentrer sur des plateformes hybrides transfrontalières en mer qui produiront de l’énergie éolienne et de l’hydrogène renouvelable à grande échelle.
La mer du Nord peu profonde offre des conditions idéales pour l’installation de nombreuses éoliennes près des côtes, avec un potentiel de production d’énergie verte à un coût compétitif. L’éolien en mer devrait être la principale source de production d’énergie renouvelable d’ici 2030 à 2050, loin devant le solaire et l’éolien terrestre. Cependant, pour réaliser les objectifs de la conférence d’Ostende, des investissements majeurs sont nécessaires pour augmenter la capacité de production et les infrastructures de soutien. Bien que l’Europe possède un leadership technologique et industriel, elle manque de certains éléments essentiels tels que les nacelles, les pales et les câbles. De nombreux financements sont déjà alloués à l’innovation, il est donc crucial d’investir dans les structures de production existantes et de doubler, voire tripler, leur capacité, selon Pierre Tardieu, représentant de l’industrie éolienne européenne pour la fédération industrielle WindEurope. D’autre part, l’Europe peut actuellement fabriquer 7 GW d’éoliennes offshore par an, mais pour atteindre les nouveaux objectifs définis lors du sommet, elle devra en fabriquer 20 GW par an d’ici la seconde moitié de la décennie. Les objectifs visés s’avèrent donc plus qu’ambitieux !
Focus sur le marché du gaz naturel

Les prix spot du gaz naturel ont baissé la semaine dernière, clôturant à 35,661 €/MWh le vendredi 28 avril.
En revanche, les PEG CAL-24 et CAL-25 sont repartis à la hausse, traitant respectivement à 53,860 €/MWh et 47,115 €/MWh le vendredi 28 avril. Il s’agit donc d’une hausse de 4,60% pour le PEG CAL-24, et de 4,14% pour le PEG CAL-25 depuis le vendredi 21 avril.
Le marché du gaz reste à des niveaux confortables. En effet, pour le moment les sites de stockage sont bien remplis et devraient donc atteindre le niveau espéré pour le début de l’hiver 2023-2024. L’approvisionnement en GNL est reparti à la hausse grâce à la fin des mouvements de grèves en France. Les 4 terminaux de GNL français ont pu reprendre du service, entrainant ainsi une baisse des prix sur le marché.
Focus sur le marché de l'électricité

Les prix spot de l’électricité ont également baissé la semaine dernière, puisqu’ils s’élevaient à 104,73 €/MWh le vendredi 28 avril.
De leurs côtés, les CAL-24 et CAL-25 ont suivi la même tendance. Ils traitaient respectivement à 196,90 €/MWh et 132,37 €/MWh, soit une baisse de 1,43% pour le CAL-24 et de 1,80% pour le CAL-25, depuis le vendredi 21 avril.
Les prix de l’électricité étaient légèrement en baisse la semaine dernière, car l’Autorité de sûreté nucléaire a validé le plan de maintenance nucléaire proposé par EDF. La baisse des prix des autres combustibles a également soutenu cette tendance. En effet, le prix des émissions de CO2 est en baisse grâce à la réduction de la demande et au retour des difficultés dans le secteur bancaire. Les prix du gaz et du charbon ont suivi la même tendance, malgré la forte demande en provenance de la Chine et de l’Inde, qui cherchent à sécuriser leurs approvisionnements.
Vu dans la presse

Réforme du marché carbone : les Vingt-Sept s’accordent pour faire payer le CO2 aux ménages