Le gouvernement dévoile sa stratégie pour réduire sa dépendance aux énergies fossiles

Un premier rapport de la stratégie énergétique et climatique de la France, prévu pour publication ce mercredi 22 novembre, dévoile l’objectif de diminuer fortement la part du pétrole et du gaz dans le système énergétique d’ici à 2035.

Cette stratégie comprend notamment l’accélération du déploiement de l’énergie solaire, une expansion significative de l’éolien en mer, et la relance du nucléaire. Les grandes lignes de cette stratégie étaient déjà connues depuis le discours sur l’énergie prononcé par Emmanuel Macron en février 2022 à Belfort.

La Stratégie française pour l’énergie et le climat (SFEC) sera soumise à une consultation publique jusqu’au 15 décembre. Cette stratégie sera ensuite intégrée dans une future loi sur la production d’énergie prévue pour l’année prochaine.

Réduction de la consommation d’énergie de 40 à 50% en 2050

L’objectif principal est de réduire la consommation d’énergie de la France d’ici 2050 par rapport à l’année 2021, avec une réduction ciblée de 40 à 50%.

L’ambition sous-jacente est de diminuer la dépendance actuelle du pays aux énergies fossiles, représentant actuellement 37% pour le pétrole et 21% pour le gaz dans la consommation finale d’énergie.

L’idée est de tendre vers une économie plus frugale, efficiente et largement approvisionnée par des sources d’énergie à faible émission produites localement. Cette transition nécessitera des améliorations notables de l’efficacité énergétique et l’adoption de comportements économes.

En ce qui concerne l’énergie nucléaire, le maintien de tous les réacteurs est prévu tant que les normes de sécurité sont strictement respectées, avec une recherche constante d’optimisation de la puissance lorsque cela est réalisable. En parallèle, un nouveau programme de réacteurs nucléaires est prévu, comprenant dans un premier temps six EPR2, puis huit.

Booster la production des énergies renouvelables

Le gouvernement vise à intensifier la production de toutes les énergies renouvelables, en mettant particulièrement l’accent sur l’éolien en mer avec un objectif de 18 GW d’ici 2035.

Pour l’énergie solaire photovoltaïque, l’objectif est de doubler le rythme annuel afin d’atteindre plus de 75 GW d’ici la même année.

Malgré une volonté initiale de ralentir le développement de l’éolien terrestre, le gouvernement maintient son rythme actuel. L’objectif est de doubler ses capacités pour atteindre 40 GW en 2035. Une répartition équilibrée est encouragée, tout en investissant dans le repowering pour remplacer les anciennes éoliennes par de nouveaux modèles plus performants.

La prudence est de mise concernant l’utilisation du biogaz. Certains secteurs, tels que l’industrie, les transports ou encore l’agriculture, nécessiteront des molécules pour atteindre leurs objectifs de décarbonation.

La France prévoit donc d’injecter 44 TWh de biogaz dans son réseau d’ici 2030, avec une augmentation quatre fois supérieure des capacités de production. Cela pourrait représenter environ 15% de la demande en gaz, une proportion inférieure aux objectifs de la filière (20%) principalement en raison de prévisions plus prudentes quant à la disponibilité de la biomasse.

Malgré cela, l’objectif ultime demeure inchangé : viser une consommation de gaz entièrement renouvelable d’ici 2050. Cet objectif pourrait être réalisé grâce à une nette diminution de la consommation.

En ce qui concerne l’hydrogène, les ambitions restent prudentes en raison des incertitudes actuelles, tant du côté de la demande que des coûts de production. La France envisage d’installer une capacité de 10 GW d’électrolyseurs d’ici 2035. Cela représenterait un tiers de la demande allemande estimée pour la même période, tout en restant consciente des incertitudes actuelles sur ces projections.

Une transformation similaire à celle de la première révolution industrielle

Une mutation d’envergure similaire à celle de la première révolution industrielle est envisagée. En effet, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, souligne que la transformation nécessaire au cours des trois prochaines décennies est comparable à celle de la première révolution industrielle. Elle vise ainsi à répondre aux objectifs climatiques et garantir la souveraineté énergétique du pays.

Peu d’évolution chez les grandes entreprises

Selon une étude mondiale de Capgemini publiée récemment, bien que le nombre de dirigeants d’entreprises favorables à une stratégie de développement durable ait triplé en un an, les investissements correspondants demeurent inchangés.

En effet, l’étude révèle que l’investissement moyen annuel dans ce domaine a stagné à 0,92% du chiffre d’affaires en 2023 (0,91% en 2021).

Par ailleurs, la transparence sur les émissions semble avoir également stagner, avec 61% des répondants (contre 60% en 2022) déclarant que leur entreprise est en capable de mesurer les émissions opérationnelles. En ce qui concerne les émissions indirectes, seules 51% des entreprises (contre 60% en 2022) est en mesure de les évaluer.

L’étude souligne également que les entreprises ont des marges d’amélioration en matière de responsabilité sociétale et environnementale (RSE), avec 64% des dirigeants affirmant prendre en compte ces critères dans le choix des fournisseurs. En revanche, seulement 38% des dirigeants indiquent travailler exclusivement avec des fournisseurs garantissant un salaire décent. Enfin, une majorité de 59% des dirigeants estiment que l’intelligence artificielle générative facilitera l’atteinte de leurs objectifs environnementaux.

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