Le ministre de l’Economie, désormais aussi chargé de l’Energie, a confirmé ce dimanche 21 janvier 2024, la hausse des factures d’électricité dès le 1er février prochain. Cet ajustement tarifaire, qui s’inscrit dans une volonté d’arrêter le bouclier tarifaire, suscite de nombreuses interrogations au sein du milieu professionnel. Découvrez ce que cela signifie concrètement pour votre entreprise.
Une hausse des prix de l’électricité en fonction du type de contrat
Fixé par l’Etat, et révisé deux fois par an, le tarif réglementé de vente d’électricité va bien augmenter dès le 1er février 2024.
Après plus de deux ans d’aides de l’Etat visant à atténuer les effets de la crise énergétique, en partie due à des circonstances géopolitiques comme la guerre en Ukraine, l’État français amorce un retour vers une normalisation des prix de l’énergie.
Pour les petites entreprises et les clients non résidentiels, l’augmentation de la facture d’électricité se situera entre 5,2% et 8%. Bruno Le Maire a d’ailleurs appuyé ses déclarations en présentant des exemples chiffrés d’augmentation. Ainsi, une boulangerie sous contrat heures pleines/heures creuses et consommant 90 MWh par an, verra sa facture d’électricité mensuelle augmenter de 116 €.
Du côté des particuliers, cette mesure impliquera une augmentation de la facture d’électricité comprise entre 8,6% et 9,8%, selon les types de contrats. Pour les tarifs de base, la facture devrait augmenter de 8,6%. Pour les abonnements de types heures pleines/heures creuses, la facture d’électricité devrait augmenter de 9,8%.
Cette hausse ne dépassera donc pas les 10% (taxes comprises), comme l’avait indiqué le gouvernement il y a quelques semaines.
Une décision économique et politique
Cette hausse n’est pas liée au prix de l’électricité, puisque ce dernier est en baisse depuis plusieurs mois maintenant. Il s’agit d’une décision politique qui vise à mettre progressivement fin au bouclier tarifaire.
En effet, le gouvernement avait réduit de manière significative la taxe d’accise sur l’électricité, anciennement CSPE ou TICFE, au moment de la crise énergétique de 2022. Ainsi, dès le 1er février 2024 et jusqu’au 31 janvier 2025, les tarifs de l’accise sur l’électricité seront les suivants :
- 21 €/MWh pour les « ménages et assimilés », ayant des compteurs d’une puissance inférieure à 36 kVA
- 20,50 €/MWh pour les « petites et moyennes entreprises » et « haute puissance », ayant des compteurs d’une puissance supérieure à 36 kVA.
L’objectif est donc de rétablir les taxes sur l’électricité à leur niveau d’avant-crise.
Cette augmentation ne se limite pas à une simple répercussion des coûts de l’énergie sur le consommateur. Elle s’inscrit dans une stratégie économique plus large. D’une part, elle vise à réduire le déficit des finances publiques exacerbé par les aides massives, notamment durant la crise énergétique. D’autre part, elle contribue au financement de projets d’infrastructure énergétique d’envergure, notamment le développement de nouvelles capacités de production électrique.
Pas d’autres hausses en 2024
Selon Bruno Le Maire, les tarifs réglementés de l’électricité ne subiront pas d’autres hausses en 2024.
Pour rappel, le tarif réglementé de l’électricité a déjà été augmenté de 4% en février 2022, puis de 15% en février 2023 et de 10% en août 2023. L’augmentation totale sur les deux dernières années s’élève donc entre 43 à 44%.
La taxe d’accise sera réévaluée au 1er février 2025. L’objectif de 2025 sera de revenir à la “situation qui était celle avant le bouclier tarifaire”.