Pétrole : l’AIE alerte sur un risque d’excédent de production d’ici 2030

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a récemment publié son rapport annuel, révélant une prévision inquiétante pour le marché du pétrole : un excédent majeur de production pourrait survenir d’ici 2030. Ce constat découle d’une stabilisation de la demande mondiale, conjuguée à une hausse significative de la production. Cette situation pourrait avoir des implications importantes pour les entreprises et les pays producteurs de pétrole.

Transition énergétique et stabilisation de la demande

Selon le rapport de l’AIE, la demande mondiale de pétrole est sur le point de se stabiliser d’ici la fin de la décennie. Plusieurs facteurs contribuent à ce phénomène, notamment l’essor des énergies renouvelables, l’amélioration de l’efficacité énergétique et l’accélération des ventes de voitures électriques. L’AIE anticipe que la consommation de pétrole, bien que stimulée par les économies asiatiques en croissance rapide et certains secteurs comme l’aviation et la pétrochimie, sera de plus en plus compensée par ces changements.

L’AIE prévoit que la demande mondiale de pétrole, incluant les biocarburants, atteindra environ 106 millions de barils par jour d’ici 2030, contre un peu plus de 102 millions de barils par jour en 2023. Cette progression modeste, d’environ 4%, est principalement due aux économies émergentes d’Asie, notamment la Chine et l’Inde, alors que la demande diminue dans les économies avancées.

Une production excédentaire de pétrole

Parallèlement à cette stabilisation de la demande, la production mondiale de pétrole devrait augmenter de manière significative. L’AIE prévoit que l’approvisionnement global atteindra près de 114 millions de barils par jour d’ici 2030, dépassant ainsi la demande estimée de 8 millions de barils par jour. Cette situation de surproduction pourrait conduire à une baisse des prix du pétrole, créant un environnement économique difficile pour les compagnies pétrolières.

Fatih Birol, directeur général de l’AIE, a souligné l’importance pour les entreprises pétrolières d’adapter leurs stratégies et plans d’entreprise aux changements en cours. La surproduction pourrait en effet obliger les compagnies à repenser leurs modèles économiques et à se préparer à un marché où les prix pourraient être plus bas et plus volatils.

La position optimiste de l'Opep

Contrairement aux prévisions de l’AIE, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) demeure optimiste quant à la consommation future de pétrole. Selon un rapport de l’Opep publié en avril, la demande mondiale de pétrole devrait continuer à augmenter, soutenue par l’appétit pour les transports, notamment aériens, et la bonne performance des secteurs industriels, de la construction et de l’agriculture dans les pays non-membres de l’OCDE.

L’Opep prévoit que la consommation mondiale de pétrole atteindra 106,3 millions de barils par jour en 2025, après 104,5 millions de barils par jour en 2024. Ces prévisions mettent en évidence un décalage significatif entre les perspectives de l’Opep et celles de l’AIE.

Mesures de l'Opep+ pour stabiliser le marché

Face à ces incertitudes, les pays de l’Opep+ ont pris des mesures pour soutenir les cours du pétrole. L’alliance a décidé de prolonger le niveau total de production de pétrole brut jusqu’à fin 2025. Des coupes de 2,2 millions de barils par jour, impliquant des pays comme l’Arabie saoudite, la Russie et les Émirats arabes unis, seront maintenues jusqu’en septembre 2024, avant d’être progressivement supprimées.

Ces mesures visent à atténuer les pressions sur le marché et à stabiliser les prix du pétrole face aux fluctuations économiques et géopolitiques. Elles reflètent la volonté des pays producteurs de maintenir un certain équilibre sur un marché de plus en plus volatile.

excédent de production de pétrole
lp rdv
Découvrez les tarifs actuels de l'énergie et obtenez la meilleure offre.